
19/07/2025
ET SI NOUS PARLIONS DE LA DIFFICULTÉ MATERNELLE
DE QUOI S'AGIT-IL EXACTEMENT ?
La difficulté maternelle n’est pas la dépression maternelle.
L’expression « difficulté maternelle » "recouvre l’ensemble des manifestations émotionnelles, psychiques et somatiques qui surgissent pendant une grossesse ou après une naissance, pénalisant la relation mère enfant et le développement psychique du bébé."
Plus simplement, il s'agit de la difficulté ou de l'incapacité totale d'attachement affectif d'une mère envers son enfant.
Il est important de rappeler que cette difficulté d’attachement, cette absence d’émotion pour son enfant ne passe pas toujours par la manifestation d’une dépression.
La difficulté maternelle se définit précisément par rapport à l’intensité et la durée de ce qu’éprouvent les mères post-partum, et sur un plan clinique en fonction des observations du comportement et du développement du bébé.
Certaines mères sont en capacité de s’occuper de leur enfant, lui prodiguant même ce qui peut ressembler à des marques d’affection sans vraiment se sentir concernées par leur maternité. D'autres veillent attentivement à masquer leur vide émotionnel à leur entourage et peuvent même le dénier avec virulence.
Pourtant, chez le bébé des signes de souffrance montrent que quelque chose ne va pas , qu’un problème existe dans la relation.
ACCEPTER LE TEMPS D'ÊTRE MÈRE
Aucune femme ne nait mère, elle le deviendra par la suite avec ses propres bagages émotionnels, son histoire, et ses traumas.
Un temps d'adaptation est tout à fait normal pour « devenir mère » et rencontrer son bébé.
Le psychanalyste anglais Winnicott désignait cette transition sous l’expression de « préoccupation maternelle primaire de la mère ». C’est-à-dire, un état d’hypersensibilité et de « régression inconsciente » où la mère s’identifie profondément à son nouveau-né, en retrouvant à travers lui, le bébé qu’elle fut, la mère qu’elle eut. C’est cet état de « régression » qui lui permet ainsi de s’ajuster aux multiples besoins tant physiques que psychiques de son enfant.
QUAND LE LIEN NE SE CREE PAS
Nous nous intéressons aux cas dans lesquels, l’enfant est perçu comme un étranger dès sa naissance.
Et reste un étranger au fil du temps.
Pas de magie, pas de sentiment, pas de ressenti: le néant.
Rien ne se passe à l’accouchement, rien ne se passe après.
Aucun lien ne se crée.
La mère fait face à un simple vide affectif.
Rien qu'un vide vertigineux, renforcé par la douleur et la culpabilité, la violence refoulée ou border-line, l’incompréhensions et la tristesse.
Car, oui, une mère souffre de ne pas se sentir liée à ce petit être qui dépend d'elle et d'être incapable de gestes maternels. D'autant plus qu'elle est soumise aux jugements et à la réprobation générale.
Ou dans le pire des cas, pour elle et surtout pour son enfant, dans l'indifférence totale
Commence alors un cycle infernal de dévalorisation, de rejet, d'interprétation et de rancœurs.
La difficulté maternelle s'amplifie entre désespoir et renoncement à sa maternité.
MAIS ALORS...?
Pour commencer, cet état de faits n'est pas le signe d’un dérangement mental ni la confirmation d’un handicap.
En réalité la difficulté maternelle touche 20 % des mères.
Ce n'est donc ni une exception, ni un phénomène unique.
Ensuite, bonne nouvelle : une prise en charge est possible -et fortement recommandée - en dehors de tout jugement, ni sanction, avec la même légitimité qu’une maladie physiologique.
Depuis 2022, je focalise ma recherche et mon "ingénierie d'accompagnement" aux problématiques mère-enfant avec l'expérimentation et la mise au point de différents programmes d'art-thérapie, fortement inspiré des thérapies cognitivo-comportementales.(TCC).