13/09/2024
- A TOUTES LES VICTIMES -
CE QUE LE TRAUMA A FAIT, LA THERAPIE PEUT LE DÉFAIRE.
Alors que "l’affaire Mazan" dont le procès a lieu en ce moment peut déclencher chez les victimes, en particulier chez les victimes de violences sexuelles, des reviviscences et remontées émotionnelles parfois compliquées à gérer, il est très important de réaliser que l’on peut sortir du "statut de victime".
La plasticité du cerveau (sa capacité à établir de nouvelles connexions fonctionnelles) est une caractéristique majeure qui permet le travail thérapeutique.
Ce n’est ni parfait ni facile, c’est souvent un travail sur soi de longue haleine qu’il est possible de faire en autonomie une fois que l’accompagnement initial a permis de :
- comprendre ce qu’il se joue d’un point de vue nerveux dans ses réactions physiques et psychiques (psycho-éducation)
- maîtriser un minimum les outils nécessaires pour traiter soi-même les manifestations traumatiques.
La psychoéducation :
C’est comprendre comment le traumatisme psychique a dérégulé le système nerveux neurovégétatif en l’orientant sur la survie physique et psychique dans un stress dépassé. C’est comprendre d’où proviennent ses réactions de reviviscences, d’évitement et d’hypervigilance. C’est identifier les déclencheurs et identifier les réactions pour les travailler. C’est comprendre que l’irritabilité et le sommeil perturbés - par exemple - sont des réactions neurologiques normales à une situation anormale. C’est comprendre aussi que le système de croyances sur soi et sur les autres est totalement modifié dans un événement traumatique.
Les outils :
Dans un premier temps, il est nécessaire d’apprendre des outils destinés à apaiser biologiquement le système nerveux lorsque le stress est déclenché. Des outils respiratoires de type "cohérence cardiaque" ou 4-7-8 ont été documentés et fonctionnent très bien pour cela.
Ensuite, il est nécessaire de travailler en parallèle les deux axes complémentaires que sont les emotions et les pensées.
- les émotions (qui s’expriment de manière physique, sur le corps) avec des outils adaptés et qui ont fait leurs preuves scientifiques comme l’EMDR ou l’EFT.
De mon expérience et de mon point de vue, le fait que l’EFT puisse être effectuée en autonomie à n’importe quel moment d’une reviviscence par exemple lui confère un avantage sur l’EMDR qui implique une dépendance au praticien.
De plus, le fait de ne pas dépendre de quelqu’un pour soulager son système nerveux est rassurant pour quelqu’un qui a besoin de contrôler la situation, et l’autonomie redonne confiance en soi,
- Il est également nécessaire de travailler EN MEME TEMPS son système de croyances, c’est à dire les pensées rattachées au traumatisme. Les TCC ou thérapies cognitivo-comportementales sont un outil facile à apprendre et à mettre en oeuvre pour cette tâche précise.
Pensez-y :
CE QUE LE TRAUMA A FAIT, LA THERAPIE PEUT LE DÉFAIRE.