07/06/2025
Je ne coupe pas. Je laisse vivre.
Ăa fait des annĂ©es que je me questionne.
Sur les départs.
Sur les choix de quitter, surtout.
Quâest-ce qui est juste ? Quâest-ce qui ne lâest pas ?
Et pourquoi certains y arrivent aussi vite que lâon claque une porte, pendant que moi, je reste lĂ , entre lâencadrement et le souffle, Ă regarder encore une fois en arriĂšre ?
Je ne crois pas que ce soit de lâadmiration, mais il y a quelque chose, chez ceux qui coupent net, qui mâintrigue.
Ceux qui un matin se lĂšvent et dĂ©cident : âCâest fini. Câest plus bon pour moi.â
Et qui ne se retournent jamais.
Ils effacent, ferment, recommencent.
Moi⊠je ne sais pas faire ça.
Je garde.
Je laisse les choses sédimenter doucement.
Je me dis que parfois les chemins dĂ©rivent, oui, mais quâils peuvent aussi se recroiser.
Alors je ne ferme pas. Je ne verrouille pas.
Je ne jette pas les clés.
Comment fait-on pour transformer quelque chose dâimportant en un dĂ©tail sans poids ?
Comment on débranche une histoire qui a compté ?
Je nâai pas trouvĂ© la rĂ©ponse.
Et peut-ĂȘtre que je nâen veux pas.
Ce nâest pas parce que je nie.
Ce nâest pas parce que je suis trop gentille.
Câest juste que je ressens les liens comme vivants, mouvants.
Je crois que la vie est en mouvement permanent.
Et que ce quâon referme avec violence finit toujours par frapper Ă la porte autrement.
Je déteste vivre avec des regrets.
Des remords.
Des silences plein de colÚre mal digérée.
Alors oui, je préfÚre laisser les choses ouvertes, mais pas béantes.
Je les enveloppe.
Je les dépose quelque part en moi.
Jâai appris, au fil du temps, que chacun porte sa part.
La belle et la moins belle.
Et que ce nâest pas Ă moi de distribuer les torts ni les pardons.
Je ne suis pas une victime qui sâaccroche.
Je suis juste quelquâun qui transforme.
Qui digĂšre lentement.
Qui nâaime pas trancher mais prĂ©fĂšre transmuter.
Câest ma maniĂšre Ă moi de clĂŽturer :
Pas avec un verrou, mais avec une révérence.
Et si un jour je dis adieu, ce ne sera pas pour effacer,
ce sera pour remercier.
Et toi, tu fais comment pour dire au revoir sans tâabĂźmer ?