13/05/2025
Art par Pauline Amadé Dimitrov
Extrait : Qu’est-ce qui fait un usage problématique des écrans ?
Le cœur de métier de Douar Nevez, c’est l’addictologie, nous gérons plusieurs structures, CSAPA et CAARUD. Lorsqu’on parle d’écrans, nous ne parlons pas d’addiction aux écrans, en tout cas ce n’est pas notre approche. On va distinguer de choses : un usage à risque, et un usage excessif. L’usage à risque va mener, à un moment ou à un autre, à un danger. C’est répondre à un mail de phishing, se faire arnaquer, télécharger un fichier avec un virus, et ça peut arriver à tout le monde. Et puis l’usage excessif, c’est quand une utilisation des écrans devient trop importante, de telle sorte qu’elle amène chez l’utilisateur des conséquences négatives. Et ce qui va nous intéresser, c’est la conséquence négative. S’il n’y a pas de conséquences négatives, il n’y a pas d’usage excessif, même si on utilise énormément les écrans. On parle ici de conséquences sur la scolarité, les relations sociales, le sommeil principalement.
Alors oui, l’Académie de médecine reconnait un aspect addictogène aux écrans, car cela joue sur les circuits du plaisir. Mais pour nous, il y a quand même une grosse différence avec les addictions aux substances. Et puis, parler d’addiction, ça médicalise davantage l’adolescence, sachant que l’adolescence est, par nature même, excessive et, cela crée un « mauvais objet » qui met le parent à distance de l’écran.
́ ́responsable ́crans
J’ai commencé à travailler à l’Association Douar Nevez en 2007, en tant que chargé de projet en prévention, avec mon collègue Guillaume Jegousse. Au départ, nos interventions étaient plutôt axées sur la réduction des risques et la prévention des usages de substances. Puis à partir d...