
06/08/2025
🇫🇷 Une découverte française contre les cancers métastatiques.
Un prototype de médicament, testé sur des tissus primaires de cancers complexes, donne de l'espoir.
📌 Ce qu’il faut savoir
Le 7 mai 2025, une étude publiée dans Nature par des chercheurs de l’Institut Curie, du CNRS et de l’Inserm, emmené par Raphaël Rodriguez, dévoile une avancée majeure :
la création d’une nouvelle classe de molécules, capables d’activer la ferroptose, une voie de mort cellulaire naturelle provoquée par l’oxydation des membranes.
Nom de la molécule : Fento-1, ou fentomycine.
🧬 Une cible : les cellules pro-métastatiques
Responsables de 70 % des décès par cancer, ces cellules résistent souvent aux chimiothérapies grâce à leur plasticité et à leur consommation élevée de fer, facilitée par la protéine CD44.
Mais ce qui les renforce devient ici leur faiblesse.
⚙️ Le mécanisme
Les chercheurs ont montré que la ferroptose démarre dans les lysosomes, les "centres de nettoyage" internes de la cellule.
Fento-1 cible les membranes, entre dans la cellule, puis s’accumule dans ces lysosomes.
Là, elle déclenche une réaction en chaîne : le fer s’active, génère des radicaux oxydants, et détruit les membranes internes.
➡️ Résultat : destruction progressive des membranes internes → la cellule meurt par ferroptose.
🧫 Résultats précliniques :
-Réduction des tumeurs dans des modèles de cancer du sein métastatique
-Effets cytotoxiques sur des biopsies humaines de cancer du pancréas et de sarcomes
-Bonne tolérance chez l’animal
Pourquoi c’est un tournant ?
- Premier ciblage précis du lysosome comme déclencheur de la ferroptose
- Capacité à éliminer des cellules résistantes, souvent à l’origine des récidives
- Ouverture d’une voie thérapeutique complémentaire aux traitements actuels
⚠️ Et maintenant ?
Les chercheurs ont entre les mains un prototype de médicament, testé sur des tissus primaires de cancers complexes comme le sein triple négatif, le pancréas ou les sarcomes.
Prochaine étape : le convertir en candidat clinique, c’est-à-dire une molécule exploitable par les cliniciens pour traiter leurs patients en centre de soins.
L’objectif ? Qu’un jour, les cancers aujourd’hui incurables deviennent beaucoup plus faciles à traiter.
Sources : INSERM, CNRS