
31/10/2024
En 2022 je vous posais la question, en 2024 je vous propose des éléments de réponse perso 😘
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Plusieurs personnes m'ont déjà exprimé "détester Halloween". Moi aussi pendant très longtemps j'ai eu "horreur" (lol!) de cette fête "américaine" du racket aux bonbons chimiques, de cette "fête de la peur, du macabre et de l'horreur".
Car je ne la comprenais pas!
Il a fallu que je découvre que Halloween est à l'origine une fête celte, Samhain, donc ce sont bien nos origines culturelles (en Europe du Nord-est)!
Les fêtes Celtes étaient basées sur la "respiration de la Terre", au rythme des saisons, de leurs climats, des travaux agraires et du bétail...
Samhain c'est l'entrée dans la saison sombre, c'est le nouvel an celtique, un changement de cycle pour un autre. Cette nuit-là, le temps était comme suspendu, une année terminée et la suivante ne démarrant que le lendemain matin. On éteignait toutes les flammes des maisons et on les rallumait lors d'une procession à partir d'une flamme unique et "bénie" pour l'année à venir.
C'est pour cela que c'est la période de l'année où le voile entre les mondes, celui des humains et celui du "petit peuple", mais aussi entre le monde des vivants et celui des morts, est le plus mince. Où on peut passer "d'un monde à l'autre", où il devient possible de communiquer avec nos défunts, nos disparus, notre lignée, nos ancêtres...
À table on plaçait une assiette de plus pour les défunts de la famille.
La tradition de se déguiser en "monstres" ou morts-vivants vient de la croyance que cette nuit- là, cette nuit de passages, certains esprits malveillants pouvaient venir enlever des vivants. En se déguisant et maquillant comme l'un d'entre eux, on était sûr qu'ils nous laissent tranquilles. Une autre version dit qu'en étant déguisé, on peut aller visiter cet autre monde incognito!
Aujourd'hui comment célébrer cette fête?
Perso je ne parle pas à mes enfants des croyances "d'enlèvements", du moins pas avant d'être assez âgés pour faire la part des choses entre mythe et réalité et de ne pas en avoir peur.
Chez nous on célèbre les 8 "sabbats" celtes, "la roue de l'année", la "danse des saisons", la "respiration de la Terre", le cycle des saisons, de la nature, qui toujours meurt et se régénère. Pas forcément tous la même année, pas forcément avec la même implication, parfois l'intention seule suffit!
C'est le Cycle du Vivant, la loi la plus fondamentale de l'existence : tout ce qui vit, naît, croît, s'épanouit, donne des fruits/graines (que ça soit réel ou symbolique : actions, œuvres, exprimer notre lumière au monde, délivrer des enseignements etc), décline et meurt...
La Vie n'existe pas sans la mort.
Bien sûr elle fait peur. Bien sûr elle met mal à l'aise. Est-ce une raison pour l'occulter, la taire, en faire un tabou?
Je trouve donc personnellement que Samhain / Halloween / all'hollows eve, "Veille de la Toussaint", "Dia de los Mu***os", est une formidable occasion de parler de la Mort aux enfants. Même si ça fait mal. Même si on a perdu récemment un ou des proches. Il faut parler de ces choses là, de manière adaptée à chaque âge et à chaque sensibilité. C'est très individuel, très propre à chacun, parent et enfant.
Chez nous on place cette fameuse assiette à table. On pense à nos disparus. On les invite à nous rejoindre, à se joindre à nous pour ce repas. On pense à eux. On parle d'eux, on raconte des anecdotes aux enfants, on répond à leurs questions. On invite aussi durant toute cette période les fées, les elfes, les gnomes et autres esprits. Chez nous les sorcières ont aussi toute leur place puisqu'elles ne sont pas réduites à la pratique de la magie noire, mais aussi (et surtout, je crois! ayant été "diabolisées" par l'Église pour les éradiquer, un véritable génocide dont personne ne parle!) la magie blanche, et la magie verte : celle des plantes, de la nature, des remèdes, des guérisons... du lien avec l'Invisible, les Forces de Vie de la Nature... On parle beaucoup aujourd'hui de ces "sorcières vertes". Comme dans toute "profession" il y a très certainement eu des déviances et je ne nie pas que la pratique de la "magie noire" ait existé, et existe encore, puisque malheureusement les personnes mal intentionnées ça existe (ou bien intentionnées selon leur vision des choses, selon l'adage "l'enfer est pavé de bonnes intentions", que je trouve tellement juste!).
J'ai découvert il y a seulement quelques années, grâce au magnifique dessin animé Coco (disney/pixar, une merveille! Voyez-le si ça n'est pas déjà fait, re-voyez le à l'approche d'halloween, et surtout n'insistez pas si vos enfants expriment de la crainte ou de la peur, chaque chose en son temps, attendez qu'ils soient prêts!), l'existence et l'importance de la fête de Dia de los Mu***os au Mexique, issue de la culture aztèque !
Cela correspond exactement à la représentation que je me fais d'Halloween/Samhain, et de la façon dont on la célèbre en famille. On y apprend à ne pas avoir peur de la mort, ou même si on en a peur (perso c'est un sujet qui me cause beaucoup d'angoisses, malgré tout ce que je vous ai raconté sur les Cycles du vivant etc etc), de ne pas en faire un tabou, de ne pas rester seul.e avec ses peurs, de les exorciser, de les apprivoiser, de les dédramatiser, de prendre conscience que nos chers disparus existent encore à travers nous, notre mémoire, voire à travers notre présence ici sur terre s'il s'agit de nos ascendants ; qu'ils font partie de nous et ne nous quittent jamais vraiment, même si concrètement ils ne sont plus à nos côtés et que ça peut être très dur. Nos douleurs, nos souffrances, sont à partager, pour recueillir la compassion dont nous avons besoin pour guérir, et à raconter, à dire, à dessiner, à chanter, à peindre... pour que les processus psychologiques fassent leur travail d'assimilation, d'acceptation, de guérison, le "travail de deuil"...
Les squelette et autres fantômes y sont magnifiés, couverts de fleurs colorées, avec des expressions joyeuses ; ils chantent, dansent, jouent d'instruments de musique... Ils envahissent les rues, les maisons, où on leur dédie des autels, on y dépose leurs objets et nourriture préférés, on leur parle... Les tombes dans les cimetières sont nettoyées, on y dépose des offrandes de nourriture, voire on y pique-nique, les cimetières se remplissant alors de familles dans l'allégresse et de guirlandes lumineuses...
Alors le Halloween "fête des horreurs", "fête de la peur", non merci. Décorer sa maison et se déguiser en choses malsaines, dans une surenchère de qui fera le plus peur, passer la soirée à regarder des films d'horreur, très peu pour moi!
Mais chacun.e est libre.
J'y reconnais tout de même une autre manière d'aborder les mêmes sujets, d'inviter l'esprit, les émotions et la conscience à se tourner vers cette réalité là, la mort, la peur que ça nous inspire, mais le faire pour "rire" ; c'est aussi une manière d'assimiler cette Réalité plutôt que de la fuir.
C'est juste que personnellement ça ne m'a jamais parlé, mais que j'ai trouvé ailleurs des inspirations et des résonances pour nous construire nos propres petits rituels en famille, aussi fun que sacrés.
Les enfants en grandissant contribuent de plus en plus à remodeler mes propositions, à apporter leurs touches personnelles, leurs sensibilités, dans cette fête.
Durant les semaines qui la précédent, on cuisine avec des produits de saison, on fait des bricolages sur le thème de la fête, on raconte des histoires, on répond aux questionnements philosophico-spirituels, on les invite à chercher en elles les réponses à leurs questions, on met des bougies, on se receuille dans nos cœurs... J'ai partagé quelques réalisations sur mon profil perso.
Comme à chacune des 8 fêtes de la roue de l'année, au gré de la danse des saisons, on profite de ce que chacune a à nous offrir, on suit le tempo de la terre et de sa ronde autour du soleil, on pose ces jalons joyeux et méditatifs dans cette course infinie, perpétuelle.
On a dans la maison un petit espace qui est notre "table des saisons", qu'on décore tout au long de l'année d'éléments trouvés dans la nature, de bricolages des enfants ou petits jouets sur le thème de l'instant, et même de décos achetées dans le commerce, paré de tissus colorés rappelant le saison en cours (dans l'ancienne maison, juste un dessus de petit meuble de 30cmx30, dans la nouvelle c'est la poutre de cheminée).
Chaque saison, donc chaque fête, a ses spécificités, chacune a sa magie, chacune a ses enseignements, chacune m'inspire d'une manière complémentaire, m'appelant à réveiller les Archétypes en moi, à faire rêver mon esprit, à faire Œuvre de Conscience...
Chacune est un portail, à sa façon.
Et celui-là nous invite à reconnaître et honorer la Mort et nos peurs.
Il y a dans les contes et le folklore, d'ici ou d'ailleurs, énormément d'inspirations, Halloween n'y fait pas exception, comme le personnage de la Dame Blanche, ou se déguiser "en celtes", en gaulois, en squelette coloré de guirlandes fleuries, en sorcière blanche ou verte, en mage, en elfe, en fantôme, en Enchanteur ou Enchanteresse... Costumes faits maisons, ça a encore plus de sens!
La pédagogie Steiner est particulièrement inspirée de la spiritualité celte, on trouve sur internet ou dans les librairies quantité d'infos et d'idées d'activités avec les enfants (ou pour soi-même!). Le blog "le Chant des Fées" ou le magazine pour enfants "Fannette et Philippin" en sont de bons exemples.
Halloween / Samhain n'est pas ma "fête préférée". En fait j'en ai plusieurs de préférées, pas forcément toutes (je suppose parce que je ne les connais pas encore toutes autant, j'en apprends tout doucement un peu plus davantage chaque année, sans forcer les choses).
Mais c'est sans doute la plus mal aimée, car la plus mal comprise.
D'autres comme Noël/le Solstice d'hiver/Yule, la Chandeleur/Imbolc, Pâques/l'Équinoxe de printemps/Ostara, sont largement connues, fêtées et aimées, même s'il m'a fallu les comprendre à travers le prisme de leurs origines pour m'écarter du côté "commercial" ou "orgie de bouffe trop grasse et trop sucrée" ; d'autres enfin comme le 1er Mai/Beltane, les Feux de la Saint-Jean/le Solstice d'été/Litha, la Fête des 1ères récoltes/Lughnasad, la Saint-Michel/Équinoxe d'automne/Mabon, sont soit complètement oubliées, soit à peine connues, alors qu'elles étaient encore fêtées il n'y a pas si longtemps (surtout dans les campagnes).
Toutes ayant moins mauvaise presse qu'Halloween, j'avais envie dépoussiérer un peu le mythe déformé qui a (re)débarqué d'Outre-Atlantique il y a une vingtaine d'années 😉😊
J'espère que ma petite contribution sera perçue comme une invitation à explorer tout cela, si ça résonne pour vous, afin de vous construire vos propres célébrations, jeux, fêtes ou non-fêtes (il peut juste s'agir d'y penser, de s'y connecter avec la tête, le cœur et l'âme, sans forcément chercher à "faire" quelque chose !).
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