08/11/2025
Citation
Elle est issue du Séminaire VIII : Le Transfert (1960-1961).
C’est dans ce séminaire, consacré à la question de l’amour à travers la lecture du Banquet de Platon, que Lacan formule et développe ce paradoxe.
Aimer, c’est offrir à l’autre ce que nous n’avons pas c’est lui tendre le miroir de notre propre incomplétude, avec l’espoir, qu’il pourra réparer ce manque qui nous habite. Mais cette attente est vaine : personne ne peut combler le vide de l’autre.
Aimer, c’est aussi accepter l’autre dans ce qu’il a d’irréductiblement différent, sans chercher à en faire le reflet de nos désirs ou de nos projections. Car trop souvent, nous aimons dans l’autre ce que nous rêvons d’y voir, plutôt que ce qu’il est réellement.
Ainsi, « donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas », c’est renoncer à l’illusion de la fusion parfaite, à l’amour qui comblerait tout. C’est reconnaître que le lien véritable naît dans cet écart, dans cette tension entre deux êtres séparés, qui ne cessent pourtant d’essayer de se rejoindre.