10/07/2024
𝗟𝗲 𝗥𝗲̂𝘃𝗲 𝗘́𝘃𝗲𝗶𝗹𝗹𝗲́ 𝗟𝗶𝗯𝗿𝗲, 𝘂𝗻 𝗼𝘂𝘁𝗶𝗹 𝘁𝗵𝗲́𝗿𝗮𝗽𝗲𝘂𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗿𝗲́𝗼𝗿𝗴𝗮𝗻𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗽𝘂𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝘁 !
Le Rêve Eveillé Libre (« libre » parce qu’il n’est pas dirigé) est une méthode psychothérapeutique développée par Georges Romey, psychanalyste et ingénieur français, en 1979.
Cette méthode, issue des travaux sur le Rêve Eveillé Dirigé de Robert Desoille, permet aux patients d’accéder à des contenus inconscients, souvent inaccessibles par les méthodes traditionnelles de psychothérapie verbale qui sollicitent les sphères mentales du cerveau : la réflexion et le questionnement.
Le REL repose sur l’exploration de l’inconscient à travers la dynamique de l’imaginaire; ces images qui émergent naturellement dans l’esprit humain en situation de relaxation légère.
𝗣𝗼𝘂𝗿𝗾𝘂𝗼𝗶 𝗹𝗲 𝗥𝗘𝗟 𝗳𝗮𝗶𝘁-𝗶𝗹 𝗮𝗽𝗽𝗲𝗹 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗿𝗲𝗹𝗮𝘅𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 ?
Le Rêve Éveillé Libre se pratique en journée et propose quelques exercices simples de relaxation. Comme la méditation, les techniques de relaxation ont 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐟𝐟𝐞𝐭𝐬 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐟𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐜𝐞𝐫𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐞𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥'𝐢𝐧𝐟𝐥𝐮𝐱 𝐧𝐞𝐫𝐯𝐞𝐮𝐱.
De nombreuses études ont en effet prouvé que cette mise en situation a des impacts visibles sur le cerveau* (voir les références en bas de l'article).
Le simple fait de se concentrer sur sa respiration; porter toute son attention sur les mouvements respiratoires du corps, active et 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐞𝐱𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐮 𝐬𝐞𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐳𝐨𝐧𝐞𝐬 𝐜𝐞́𝐫𝐞́𝐛𝐫𝐚𝐥𝐞𝐬.
Comme l’explique 𝐆𝐞𝐨𝐫𝐠𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐦𝐞𝐲 dans son ouvrage Le Rêve Éveillé Libre, une nouvelle voie thérapeutique (Albin Michel, 2001) :
«𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑙’𝑒́𝑡𝑎𝑡 𝑑𝑒 𝑙’𝑒𝑛𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑢 𝑑𝑖𝑠𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑓 𝑛𝑒𝑢𝑟𝑜𝑛𝑎𝑙, 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑠𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑠𝑒́𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑎𝑟𝑑𝑠 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑒𝑥𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑞𝑢𝑖 𝑑𝑒́𝑡𝑒𝑟𝑚𝑖𝑛𝑒 𝑙𝑒 𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙’𝑖𝑛𝑓𝑙𝑢𝑥 𝑛𝑒𝑟𝑣𝑒𝑢𝑥. 𝐶𝑒𝑙𝑎 𝑠𝑒 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙’𝑜𝑟𝑑𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑜𝑟𝑖𝑡𝑒́𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑎𝑠𝑠𝑢𝑟𝑒𝑟𝑜𝑛𝑡 𝑢𝑛 𝑚𝑖𝑒𝑢𝑥-𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑎̀ 𝑙’𝑜𝑟𝑔𝑎𝑛𝑖𝑠𝑚𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙. »
Dès lors, la relaxation permet à l’influx nerveux de circuler librement et d’agir à différents niveaux sur notre cerveau.
1) 𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒍𝒂𝒙𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒈𝒊𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝒅𝒊𝒇𝒇𝒆́𝒓𝒆𝒏𝒕𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒔 𝒅𝒖 𝒄𝒆𝒓𝒗𝒆𝒂𝒖
𝐋𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐭𝐞𝐱 𝐩𝐫𝐞́𝐟𝐫𝐨𝐧𝐭𝐚𝐥 : il est impliqué dans les fonctions exécutives de notre cerveau, il est le siège de la prise de décisions et de la régulation émotionnelle. Pendant la relaxation, l'activité dans cette région peut augmenter, ce qui améliore la concentration et la conscience de soi.
𝐋𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐭𝐞𝐱 𝐜𝐢𝐧𝐠𝐮𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐚𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫 : il est associé à la gestion des émotions et de l'attention. L'activité dans cette zone aide à maintenir l'attention et à contrôler les impulsions.
𝐋𝐞 𝐑𝐞́𝐬𝐞𝐚𝐮 𝐞𝐧 𝐌𝐨𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐃𝐞́𝐟𝐚𝐮𝐭 (𝐌𝐏𝐃) : il désigne, en neurosciences, un réseau constitué des régions cérébrales actives lorsqu'un individu n'est pas focalisé sur le monde extérieur, et lorsque le cerveau est au repos, mais actif. Impliqué dans la rêverie et les pensées auto-référentielles, l'activité du MPD lors de la relaxation diminue et réduit ainsi les pensées distrayantes et les phénomènes de rumination.
2) 𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒍𝒂𝒙𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒈𝒊𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒐𝒏𝒅𝒆𝒔 𝒆́𝒎𝒊𝒔𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆 𝒄𝒆𝒓𝒗𝒆𝒂𝒖
L’état de relaxation soumis aux analyses scientifiques citées plus haut, 𝐦𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐚𝐮𝐠𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐨𝐧𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐥𝐩𝐡𝐚 (𝐚𝐬𝐬𝐨𝐜𝐢𝐞́𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐱𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧) 𝐞𝐭 𝐭𝐡𝐞̂𝐭𝐚 (liées à des états de profonde relaxation et de méditation) durant la pratique. Cela suggère un état de conscience détendu mais alerte.
Cet état naturel du cerveau en 𝐞́𝐭𝐚𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐱𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐡𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐜𝐞́𝐫𝐞́𝐛𝐫𝐚𝐥𝐞, ce qui signifie une communication plus harmonieuse et synchronisée entre les différentes régions du cerveau.
3) 𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒍𝒂𝒙𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒈𝒊𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒏𝒆𝒖𝒓𝒐𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒎𝒆𝒕𝒕𝒆𝒖𝒓𝒔
La 𝐝𝐨𝐩𝐚𝐦𝐢𝐧𝐞, associée à la motivation et au plaisir peut augmenter en améliorant ainsi l'humeur et le bien-être.
La 𝐬𝐞́𝐫𝐨𝐭𝐨𝐧𝐢𝐧𝐞, liée à la régulation de l'humeur, peut également augmenter, contribuant à réduire l'anxiété et la dépression.
Les 𝐆𝐀𝐁𝐀 (acide gamma-aminobutyrique), un neurotransmetteur inhibiteur qui aide à calmer le cerveau, peut augmenter, réduisant ainsi le stress et l'anxiété.
4) 𝑳𝒂 𝒓𝒆𝒍𝒂𝒙𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒈𝒊𝒕 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒓𝒆́𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍'𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒆𝒔 𝒂𝒎𝒚𝒈𝒅𝒂𝒍𝒆𝒔
Les amygdales sont impliquées 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐩𝐨𝐧𝐬𝐞 𝐚𝐮 𝐬𝐭𝐫𝐞𝐬𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐠𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐞́𝐦𝐨𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬. La relaxation peut réduire l'activité des amygdales, diminuant ainsi la réactivité émotionnelle et les réponses au stress.
En résumé, l𝐚 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐱𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐝’𝐮𝐧 𝐑𝐄𝐋 𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐨𝐮𝐭𝐢𝐥 𝐪𝐮𝐢 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐢𝐛𝐞́𝐫𝐞𝐫 𝐥'𝐢𝐧𝐟𝐥𝐮𝐱 𝐧𝐞𝐫𝐯𝐞𝐮𝐱. 𝐂𝐞𝐥𝐮𝐢-𝐜𝐢 𝐜𝐢𝐫𝐜𝐮𝐥𝐞 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐝𝐢𝐟𝐢𝐚𝐧𝐭 𝐥'𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́ 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐞𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐝𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐜𝐞́𝐫𝐞́𝐛𝐫𝐚𝐥𝐞𝐬, en influençant les niveaux de neurotransmetteurs et en modulant les ondes cérébrales. Ces changements contribuent à une meilleure régulation des émotions, une réduction du stress, une amélioration de la concentration et une augmentation du bien-être général.
𝙇𝙚𝙨 𝙚́𝙩𝙪𝙙𝙚𝙨 𝙨𝙪𝙧 𝙡𝙖 𝙢𝙚́𝙙𝙞𝒕𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙚𝙩 𝙡𝙖 𝙧𝙚𝙡𝙖𝙭𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣
° Sara W. Lazar et al. (2005) : cette étude, intitulée "Meditation experience is associated with increased cortical thickness," a démontré que la pratique régulière de la méditation est associée à une augmentation de l'épaisseur corticale dans des régions spécifiques du cerveau, en particulier dans les régions liées à l'attention et au traitement sensoriel. Les résultats suggèrent que la méditation pourrait induire des changements structurels dans le cerveau.
° Eileen Luders et al. (2009): dans l'étude "The underlying anatomical correlates of long-term meditation: Larger hippocampal and frontal volumes of gray matter," les chercheurs ont observé que les personnes pratiquant la méditation depuis longtemps avaient une augmentation du volume de matière grise dans l'hippocampe et le cortex frontal, des régions du cerveau impliquées dans la mémoire et la prise de décision.
° Antoine Lutz et al. (2004) : l'étude "Long-term meditators self-induce high-amplitude gamma synchrony during mental practice" a montré que les méditants de longue date pouvaient induire une synchronisation gamma à haute amplitude, indiquant une activité neuronale coordonnée à grande échelle, souvent associée à une vigilance et une conscience accrues.
° Yi-Yuan Tang et al. (2010) : dans "Short-term meditation induces white matter changes in the anterior cingulate," les chercheurs ont découvert que même une courte période de méditation peut provoquer des changements dans la matière blanche du cerveau, notamment dans le cortex cingulaire antérieur, une région impliquée dans le contrôle des impulsions et des émotions.
° Britta K. Hölzel et al. (2011) : l'étude "Mindfulness practice leads to increases in regional brain gray matter density" a trouvé que la pratique de la pleine conscience est associée à une augmentation de la densité de matière grise dans plusieurs régions du cerveau, dont l'hippocampe, l'amygdale et le cortex cingulaire postérieur. Ces changements sont corrélés avec des améliorations dans le bien-être émotionnel et la régulation du stress.
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