18/01/2025
[BOÎTE A HYPNOSE] Travail en hypnose Ericksonienne : l’hypnose conversationnelle 💬
Le thérapeute converse avec le patient qui ne réalise même pas qu’il est amené en transe hypnotique. Pas de début, pas de fin formelle de l’hypnose ; une approche « utilisationnelle » des informations données par la personne pour finir peut-être par une « prescription de tâche » qui va permettre dans la vie du sujet, ce tout petit changement utile à la résolution de sa problématique.
L’histoire de Mamie Violette...
Lors d’un colloque, un thérapeute demande à Milton Erickson (psychiatre, psychologue, hypnothérapeute) de l’accompagner chez sa tante. La dame est en fauteuil roulant, elle n’a plus le goût de vivre et bien qu’elle soit catholique, parle de
su***de. Erickson aussi est en fauteuil roulant suite à une attaque de poliomyélite.
Il observe la dame et son environnement. Tout est gris dans la maison, les fauteuils sont recouverts de draps ; il y a de la poussière partout. Sur la cheminée, Erickson aperçoit un bouquet de violettes.
- « Je n’étais pas certain, mais j’ai regardé partout autour d’elle et j’ai cherché ce qui était encore vivant. Ces violettes africaines représentaient le seul signe de vie » expliquera Milton plus t**d.
- « Est-ce-que vous accepteriez de faire une dernière chose pour votre neveu ? Quand vous l’aurez faite, vous pourrez toujours retourner à votre projet », propose Erickson.
La dame accepte le principe d’une « prescription de tâche » sans savoir de quoi il retourne.
Erickson lui demande d’apporter des violettes aux mariés à la sortie de l’église.
- « C’est tout ? »
- « oui ! »
Pour mener à bien cette tâche, la dame doit sortir et se rapprocher de la paroisse. Elle se sent obligée de s’habiller, de se coiffer, ; elle cueille et arrange ses violettes pour former des bouquets. Elle se lève tôt, parfois elle a deux ou trois mariages par semaines. Bientôt, on la repère, on lademande, on la réserve… Elle a un article dans le journal : « les violettes porte-bonheur !».
Elle est invitée à toutes les noces. Elle est débordée et n’a plus le temps de s’occuper de sa dépression.
Une petite chose et tout a changé. Une approche « utilisationnelle » issue des informations délivrées par la personne elle-même et une observation attentive du thérapeute.
Journal d’une hypnothérapeute. Catherine Roumanoff-Lefaivre. Edition Eyrolles