Karine Henriquet Psychologue Clinicienne Psychanalyste Psychothérapeute

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Psychologue clinicienne | Psychanalyste |Thérapie individuelle & familiale | Clinique de l’extrême : expériences traumatiques, soins palliatifs | Psychanalyse transgénérationnelle | Supervisions & expertise institutionnelle | Autrice

Jean Pormanove et Kick, quand la La fascination de l’horreur et l'acte de barbarie passe par le virtuel : emprise, traum...
21/08/2025

Jean Pormanove et Kick, quand la
La fascination de l’horreur et l'acte de barbarie passe par le virtuel : emprise, trauma et échec de symbolisation.

Dans le silence froid des écrans, loin des regards directs, des groupes de personnes s’adonnent aujourd’hui à des actes d’une violence insoutenable. Qu’il s’agisse de harcèlement collectif, d’humiliations organisées, ou de diffusion de contenus violents, les plateformes virtuelles deviennent parfois le théâtre d’un passage à l’acte collectif où la jouissance semble issue non de la compassion, mais de la destruction. Que s’y passe-t-il ? Comment expliquer que des individus, souvent ordinaires, glissent ensemble vers des formes de barbarie dans un espace où l’absence de corps ne semble pas atténuer, mais parfois exacerber, la cruauté ?

La psychanalyse permet ici d’éclairer des dynamiques invisibles : emprise, identification à l’agresseur, haine partagée, et surtout, tentative échouée de symbolisation d’un trauma collectif.

L’horreur comme fascination et partage d’angoisse

Dès les premiers balbutiements de la psychanalyse, Freud évoquait la compulsion de répétition dans Au-delà du principe de plaisir, comme le retour du même trauma dans le but inconscient de le maîtriser. Dans les phénomènes contemporains de violence virtuelle, ce retour prend une forme nouvelle : il se partage.

Comme le souligne René Kaës, « le groupe peut être le lieu de figuration de ce qui ne peut être représenté dans le psychisme individuel » (Le groupe et le sujet du groupe, 1993). Ainsi, dans ces communautés virtuelles où s’exercent la haine et la cruauté, ce n’est pas seulement un individu, mais un appareil psychique groupal qui tente de contenir — ou plutôt d’expulser — un excès d’angoisse insupportable. L’horreur devient alors fascinante, parce qu’elle est chargée d’une promesse : celle de pouvoir nommer ou montrer ce qui, jusque-là, échappait à toute représentation.

L’emprise et la jouissance de la destruction

Le phénomène d’emprise, souvent abordé dans la clinique des violences psychiques, se déploie ici à l’échelle collective. La pensée d’André Green est précieuse : dans les états-limites ou psychotiques, la haine ne vise pas tant l’objet que la possibilité même de penser. C’est cette logique qui s’illustre dans les agissements violents sur les plateformes : l'autre n’est plus sujet, mais support d’une projection pulsionnelle où la pensée est court-circuitée. Il devient objet et surface de projection où la déshumanisation prend alors des formes multiples.

Gaillard parle de la jouissance du bourreau comme d’un processus de déliaison, où la violence agit comme un moyen d’expulser l’angoisse sans médiation symbolique. « Là où l’autre devrait être rencontré comme semblable, il est traité comme rebut, pour mieux expulser ce qui, en soi, fait retour de l’insupportable » (La haine nécessaire, 2004). Le groupe devient alors un lieu de validation mutuelle de cette déshumanisation.

Tentative de symbolisation avortée : entre identification à l’agresseur et haine partagée

La violence virtuelle, lorsqu’elle devient répétitive, ritualisée, presque codifiée, témoigne d’une tentative de transformation du trauma en récit — une tentative avortée de symbolisation. L’objet de la haine est souvent flou, interchangeable, désindividualisé : il peut s’agir d’un influenceur, d’un bouc émissaire temporaire, d’une figure symbolique. Ce flou indique que la haine ne s’adresse pas à l’objet lui-même, mais à ce qu’il représente : une partie clivée de soi, inassimilable.

Pour Janine Altounian, dans la transmission du trauma collectif (comme celui des génocides ou exils), l’enjeu est de passer de l’indicible à un récit partagé. Mais quand cette symbolisation échoue, ce sont les identifications à l’agresseur qui prennent le relais. Comme le disait Ferenczi, ces identifications servent à survivre psychiquement à une expérience traumatique, mais elles rejouent la scène de la violence — cette fois depuis le côté du bourreau.

Zaltzman, dans La mémoire de l’inhumain (2003), évoque le « pacte dénégatif » du trauma collectif : un accord inconscient pour ne pas symboliser, ne pas dire, mais agir. L’agir devient langage, mais un langage d’objets, de pulsions, de coups — et non de mots.

Penser l’impensable, ou résister à la jouissance de la haine

L’ère numérique n’a pas inventé la cruauté, mais elle a offert de nouveaux dispositifs de mise en scène du mal. Le groupe virtuel agit comme un conteneur des restes non élaborés du trauma individuel et collectif. Ce qui est en jeu dans ces dérives n’est pas seulement moral, mais profondément psychique : un combat entre la pensée et la jouissance, entre la parole et l’agir destructeur.

Pour résister à cette logique, il faut recréer les conditions d’une élaboration partagée. Dire, nommer, écrire — non pas pour excuser, mais pour réintroduire de la symbolisation là où règne l’agir pur. Comme l’écrivait Kaës, « il n’y a pas de lien sans récit, et pas de récit sans écoute ». Dans ce monde saturé d’images et de hurlements, c’est peut-être l’écoute silencieuse et le travail de la pensée qui constituent les vrais gestes de résistance.

Olivier Douville évoque le partage collectif par la parole comme nécessaire, particulièrement dans le contexte de l'horreur, et de la nécessité de « lester d’un poids de réalité partageable ce réel » Mais selon lui sortir de l’inhumain… ne passe pas d’abord par le témoignage ou par la narration. Car après avoir nommé ce qui a effrayé et dépersonnalisé, dans un récit sans pause … alors ils disparaissent… Comme s’il ne répondait qu’à l’exigence de tout dire une bonne fois pour toute. Là, il faut, contre cette énonciation hémorragique, la recadrer, dire qu’on va prendre le temps, lester d’un poids de réalité partageable ce réel qui file comme une flèche, nouer de l’imaginaire, du lien. »

Tout droits réservés, Karine Henriquet Psychologue Clinicienne Psychanalyste Psychothérapeute.

Business, fascination à l'horreur, partage et symbolisation collective. Phénomène moderne des actes de barbarie et de to...
21/08/2025

Business, fascination à l'horreur, partage et symbolisation collective. Phénomène moderne des actes de barbarie et de torture en bande organisée. On utilisera les réseaux sociaux et certaines plateformes par de vastes systèmes d'emprise, séduction, groupe d'appartenance et no limite rendu possible par le virtuel. La scène est la même.

La mort en quasi direct du streamer français sur la plateforme australienne de vidéos Kick, jette une lumière crue sur le pan le plus glauque de cette industrie numérique du divertissement, qui prospère sur les plus bas instincts de l’humanité.👉 https://nouvelobs.com/economie/20250821.OBS106900/mort-de-jean-pormanove-kick-la-plateforme-ou-la-barbarie-peut-devenir-un-business.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook =1755752942

18/08/2025

Dire à quelqu'un qui guérit d'un traumatisme à « penser positif » n'est pas un encouragement, c'est un gazlight émotionnel.

Réduction du stress ? Régression ? Apaisement et problématiques dentaires si ce n'est buccales, orl et de dépendance à l...
17/08/2025

Réduction du stress ? Régression ? Apaisement et problématiques dentaires si ce n'est buccales, orl et de dépendance à l'objet. Derrière le phénomène de mode nous sommes loin du simple doudou. Pas le même objet, pas le même usage.

[Repost] Les adultes adeptes de la tétine expliquent qu'il s'agit d'un moyen pour eux de réduire le stress
👉 https://l.laprovence.com/kjTh

17/08/2025

Cette étude pilote réalisée par le CHU de Nîmes a inclus 30 participants et visait à évaluer la faisabilité du protocole. Malgré la taille limitée de l’échantillon, ces observations sont jugées encourageantes.
➡️ https://l.franceculture.fr/uT7

Protéger ou enfermer  ? L’enfant pris dans le traumatisme parental Il existe des parents qui, sous couvert de « protéger...
17/08/2025

Protéger ou enfermer ? L’enfant pris dans le traumatisme parental

Il existe des parents qui, sous couvert de « protéger », enferment inconsciemment leur enfant dans un carcan invisible. Derrière cette hyperprotection, il n’y a pas seulement de l’amour, mais souvent un héritage psychique : un traumatisme familial non élaboré, transmis de génération en génération.

La protection comme transmission du traumatisme

Anne Ancelin Schützenberger a montré combien les traumatismes familiaux – guerres, deuils, secrets, exils – se transmettent silencieusement aux descendants. Lorsqu’un parent a lui-même vécu l’insécurité, la perte ou l’abandon, il peut, sans s’en rendre compte, construire avec son enfant une relation marquée par la peur de revivre le drame. L’enfant devient alors une sorte de « remède vivant » au trauma du parent.

Dans ce contexte, « protéger » signifie en réalité empêcher :

Cela revient à empêcher l’enfant de s’éloigner, d'avoir des relations extérieures qui pourraient représenter une menace et une prise de distance créatrice d'angoisses de pertes ou de mort pour le parent qui ne pourra plus contrôler la relation et bénéficier des fonctions narcissiques de l'enfant.
Il peut y avoir derrière cela une peur ou une angoisse d'abandon.

René Kaës parle de la « dette de vie », ce sentiment inconscient d’avoir été choisi pour réparer, continuer ou préserver quelque chose du passé familial. L’enfant « doit » rester auprès du parent, comme si son départ risquait de raviver une blessure mortelle. Celui-ci est pris dans des loyautés inconscientes et dans des culpabilisation parentales qui l'empêchent de prendre son autonomie et de faire différentes expériences constructrices d'un Moi non vulnérable. Le parent peut formuler directement des propos et manoeuvrer, agir pour maintenir l'enfant près de lui.

Des exemples quotidiens

Ces dynamiques se traduisent souvent dans des situations banales :

Un adolescent qui souhaite partir étudier dans une autre ville se heurte au refus ferme de ses parents :

" Ici tu seras mieux, ailleurs tu risques trop de choses ".

" Loin de nous tu n'iras pas bien, tu ne t'en sortiras pas ".

Un enfant à qui l’on interdit certaines amitiés parce que " les autres ne sont pas de confiance, ce sont des mauvaises relations".

Un jeune adulte qui, chaque fois qu’il parle de s’installer seul, se retrouve face à la détresse maternelle ou au silence réprobateur du père.
Il y aura souvent une absence d'accompagnement de l'enfant dans ses démarches visant à ce qu'il s'autonomise par exemple lors de sa recherche de son premier logement visant à quitter le domicile familial. L'enfant pourra être retenu aussi par des projets familiaux comme prendre la relève de l'entreprise.

Dans ces moments-là, l’enfant n’est pas seulement freiné dans ses choix : il est pris dans une relation d’emprise, où sa liberté est confondue avec une menace pour le parent.

Les effets sur l’autonomie

Winnicott rappelait combien l’autonomie naît de la capacité de l’environnement à offrir à l’enfant un espace de jeu, de séparation et d’expérimentation. Mais si le parent est prisonnier de ses propres blessures, il réduit cet espace vital.

Le résultat est souvent un adulte qui :

Peine à quitter le domicile familial,

A du mal à construire une vie affective indépendante et doute de sa capacité à réussir seul. Il vit dans une loyauté invisible qui l’empêche de respirer pleinement.

Quand l’amour se confond avec l’emprise

Ces parents n'ont pas le désir conscient d'être malveillants. Au contraire ils pensent souvent bien faire pour protéger leurs enfants alors que l'inverse se produit.

Leur geste d’empêchement est souvent une tentative de survie psychique. Mais, comme l’écrit Didier Dumas, « ce que les parents ne transforment pas de leur histoire, ce sont les enfants qui le portent ». Ainsi, ce qui n’a pas pu être élaboré se rejoue, en silence, dans la relation.

Protéger, oui. Mais protéger au point d’empêcher, c’est transmettre la peur au lieu de transmettre la confiance.

La relation d’emprise : un lien traumatique tr****ti en protection

Sur le plan clinique, la relation d’emprise se définit par un lien asymétrique, où l’un prend pouvoir sur l’autre, souvent sans en avoir conscience. Dans le cas de la parentalité marquée par le traumatisme, il ne s’agit pas d’une volonté de dominer mais d’un mécanisme de survie psychique.

Les mécanismes en jeu

1. Identification projective (M. Klein)
Le parent, hanté par son propre vécu traumatique (abandon, perte, insécurité), projette ses angoisses dans l’enfant. Celui-ci devient alors le dépositaire d’une peur qu’il ne comprend pas, mais qu’il porte comme sienne.

2. Confusion des générations (F. Dolto, R. Kaës)
Le parent, au lieu de soutenir l’individuation de l’enfant, l’enferme dans une position de « parent du parent ». L’enfant est implicitement chargé de rassurer et de protéger le parent, inversant la hiérarchie naturelle.

3. Empêchement de la séparation (Winnicott, Mahler)
La séparation-individuation est une étape fondamentale. Mais si le parent vit cette séparation comme une menace vitale, il met en place des obstacles : culpabilisation, surprotection, contrôle, séduction affective (« sans toi je ne suis rien »).

4. Transmission transgénérationnelle (A.-A. Schützenberger, Didier Dumas)
Ce mode relationnel n’est pas isolé : il s’inscrit dans une chaîne familiale où des drames, secrets ou loyautés invisibles ont empêché les générations précédentes de se libérer. L’enfant devient alors « gardien » du trauma parental, au prix de son autonomie.

Exemple de conséquences chez l’enfant devenu adulte.
Albert Ciccone parlera de la part bébé du Soi et des effets de la relation parents/enfants. Parfois l'enfant peut construire un mode relationnel tyrannique au parent dans le seul but et objectif de tenter de se séparer du parent trop assujettissant.

Difficultés à se séparer du domicile familial.

Culpabilité intense lorsqu’il envisage une autonomie.

Peur du monde extérieur, intériorisée depuis le discours parental.

Sentiment de vide ou d’incomplétude dès qu’il s’éloigne.

Répétition du schéma dans ses propres relations affectives (couples fusionnels ou dépendants). La répétition se rejouera dans tous les liens y compris dans les liens professionnels.

En somme, la relation d’emprise est une emprise traumatique, où l’enfant, au lieu d’être accompagné vers son autonomie, est assigné au rôle de « prolongement psychique » du parent.

Tout droits réservés Karine Henriquet Psychologue Clinicienne Psychanalyste Psychothérapeute. 🐺

Pourquoi être quelqu’un que nous ne sommes pas ?Le faux self entre adaptation, transmission et traumatismeLa question « ...
16/08/2025

Pourquoi être quelqu’un que nous ne sommes pas ?

Le faux self entre adaptation, transmission et traumatisme

La question « pourquoi être quelqu’un que nous ne sommes pas ? » nous renvoie au cœur des enjeux de l’identité. Elle interroge la manière dont nous construisons un moi socialement acceptable, parfois au prix de notre vérité intime. Cette construction d’un « faux self » n’est pas anodine : elle est souvent l’héritage de relations précoces avec nos parents, mais aussi le résultat de transmissions silencieuses, parfois traumatiques, qui traversent les générations.

Le faux self selon Winnicott : une adaptation de survie

Le terme de faux self a été proposé par Donald W. Winnicott (1960) pour désigner une organisation psychique qui se met en place lorsque l’enfant ne peut pas se développer dans un environnement suffisamment bon.

Au lieu d’exprimer spontanément ses besoins et émotions, l’enfant apprend à s’adapter aux attentes parentales pour préserver le lien d’attachement. Ce faux self est alors une « peau protectrice » : il évite le rejet, mais éloigne aussi de la véritable subjectivité.

Winnicott distingue un faux self « normal », utile à la socialisation, d’un faux self pathologique, qui enferme l’individu dans un rôle étranger à lui-même.

Quand l’adaptation devient contrainte : la relation aux parents

Le faux self naît souvent dans une relation où le parent, volontairement ou non, impose ses propres besoins, désirs ou angoisses à l’enfant.

Dans certains cas, le parent narcissiquement blessé peut attendre de l’enfant qu’il répare ses failles (cf. André Green, 1983).

L’enfant devient alors le miroir, l’extension ou le support du parent, et non un sujet reconnu pour lui-même.

Le prix de cette adaptation est la mise sous silence des affects authentiques. Comme le souligne Alice Miller (1980), l’enfant devient « l’enfant doué pour le faux self », celui qui perçoit finement ce qui est attendu de lui et l’offre, au détriment de ses besoins véritables.

Les transmissions transgénérationnelles : héritages invisibles

Le faux self n’est pas seulement une réponse aux attentes parentales directes. Il peut aussi s’enraciner dans des traumatismes transgénérationnels.

Selon Nicolas Abraham et Maria Torok (1978), les secrets de famille et les traumatismes non élaborés se transmettent sous forme de « fantômes psychiques ». Ces empreintes inconscientes pèsent sur les descendants qui, sans le savoir, portent des loyautés invisibles.

Ainsi, un enfant peut développer un faux self pour répondre à une injonction implicite : protéger un parent endeuillé, sauver une lignée de la honte, ou encore « faire oublier » un traumatisme non dit.

Anne Ancelin Schützenberger (1993) montre à travers le concept de syndrome d’anniversaire que les descendants rejouent parfois, malgré eux, des scénarios familiaux. Le faux self devient alors une manière de se conformer à une histoire qui n’est pas la sienne.

Le rôle du traumatisme dans la construction du faux self

Le faux self peut émerger comme réponse adaptative à un traumatisme. Ce traumatisme n’est pas forcément un événement spectaculaire : il peut s’agir d’une répétition de micro-blessures, d’un manque de regard, de reconnaissance ou de contenance.

Ferenczi (1932) parlait déjà du traumatisme de la confusion des langues : lorsque l’enfant exprime un langage de tendresse, et qu’il est reçu sur un mode adulte ou intrusif, il doit se cliver et s’adapter.

De même, Stolorow (2011) évoque le traumatisme comme rupture radicale de l’intersubjectivité : l’enfant ne se sent plus accueilli dans son monde intérieur. Le faux self devient alors un rempart contre l’effondrement psychique.

Les conséquences : un éloignement de soi

Vivre à travers un faux self peut conduire à :

- un sentiment de vide ou d’inexistence (Green, 1986) ; en référence possiblement à une mère morte, absente, mélancolique...

- une difficulté à savoir ce que l’on veut vraiment, car les désirs sont orientés vers ce qui est attendu ; protéger, soutenir le parent fragile.

- une vulnérabilité à la dépression ou aux troubles psychosomatiques, le corps exprimant ce que le psychisme ne peut dire.

Mais le faux self n’est pas irréversible. Winnicott souligne que l’expérience d’une relation thérapeutique ou d’un environnement suffisamment sécurisant peut réactiver le true self, permettre au sujet de retrouver une spontanéité et une créativité enfouies.

Être « quelqu’un que nous ne sommes pas » n’est pas un simple choix ou un masque volontaire. C’est souvent une nécessité vitale qui s’est imposée dans un contexte relationnel et familial précis.

Le faux self témoigne de la puissance de l’adaptation humaine, mais aussi des blessures silencieuses qui traversent les générations. Reconnaître cette construction, c’est déjà ouvrir la possibilité de se reconnecter à son authenticité profonde, et de rompre avec des chaînes invisibles qui nous enfermaient.

Le faux self au quotidien :

Dans la famille : un enfant qui, voyant sa mère triste, apprend à être « sage », à ne pas déranger, à sourire quand elle pleure. Il met de côté sa colère ou sa tristesse pour ne pas ajouter à la souffrance parentale.

À l’école : un élève qui comprend que les compliments viennent lorsqu’il est brillant et performant. Il cache ses difficultés, n’ose pas demander de l’aide, et fait tout pour paraître « parfait », quitte à s’épuiser.

Dans l’amitié : une personne qui dit toujours « oui », qui rit aux blagues qui ne lui plaisent pas, qui s’efface pour ne pas risquer de perdre le lien.

Au travail : un salarié qui s’adapte à ce que le supérieur attend, même si ses propres idées ou besoins sont différents. Il n’ose pas poser ses limites par peur d’être rejeté ou jugé incompétent.

Dans le couple : quelqu’un qui cache ses véritables envies (de repos, d’intimité, de projets personnels) et se conforme à ce que l’autre attend pour éviter les conflits.

Ces situations montrent comment le faux self s’installe comme stratégie relationnelle de survie. À force, il peut devenir un mode de fonctionnement dominant, où la personne ne sait plus différencier ce qu’elle veut vraiment de ce qu’on attend d’elle.

Je te résume...
🧸CONSTRUCTION DU FAUX SELF

ÉVÉNEMENTS INITIAUX
- Attentes parentales implicites ou explicites
- Manque de reconnaissance de l’enfant
- Traumatisme ou micro-traumatismes répétés
- Secrets/transmissions transgénérationnels



MÉCANISME D’ADAPTATION
- L’enfant s’ajuste pour garder le lien
- Cache ses émotions/besoins
- Devient ce que l’autre attend



FORMES DU FAUX SELF
- Enfant sage qui ne dérange pas
- Adulte performant/perfectionniste
- Personne qui dit toujours « oui »
- Individu qui sourit mais se sent vide



CONSÉQUENCES
- Sentiment de vide, d’inexistence
- Difficulté à savoir ce qu’on veut
- Dépression, anxiété, somatisations
- Transmission aux générations suivantes



Pour apporter une évolution possible nous travaillerons sur le sentiment d'exister, à reconnaître le faux self et ce qui à conduit à sa mise en place.
Nous respecterons les aménagements défensifs qui s'inscrivent profondément dans la construction de soi.
Il s'agira de proposer un espace thérapeutique sécurisé et sécurisant favorable à l'expression d'un soi véritable.
Le patient sera invité à faire des expériences où il pourra tenter d'être le plus authentique et spontané à partir de la relation construite avec le thérapeute ainsi que des différents feedback et débriefing de ses expériences quotidiennes.
But indirectement de travailler aussi sur des formes phobiques relationnelles d'être soi mise en lien avec des peurs, craintes, attentes face aux figures parentales.

N'oublions pas que tout se rejoue de nos premiers liens dans nos rencontres avec l'autre.

Tout droits réservés. 🐺
Karine Henriquet Psychologue Clinicienne Psychanalyste Psychothérapeute.

Art Brut. Musée du Niel. Giens.
14/08/2025

Art Brut.
Musée du Niel.
Giens.

Nous avons travaillé cela avec une patiente couplé à un protocole de gestion de la colère et à l'identification d'un mom...
13/08/2025

Nous avons travaillé cela avec une patiente couplé à un protocole de gestion de la colère et à l'identification d'un moment déclencheur en connexion avec celui du passé qui aurait pu déclencher le stress au moment présent. L'idée étant de connecter l'expérience négative qui a laissé une trace au niveau du système nerveux et qui se réactive selon les situations qui présentent des similitudes même 10, 20 ou 30 ans après. Parfois l'événement n'est pas repéré, il est nécessaire d'explorer les souvenirs d'enfance et de remonter la chaîne associative. A cela je couple donc des techniques de TCC et de la psychanalyse voir de la psychanalyse transgénérationnelle qui permet de remonter à des traces ancestrales inscrites dans la mémoire du corps, du soma et du psychique voir au niveau épigénétique.

🌊 La méthode S.T.O.P. – 3 minutes pour retrouver son calme

Quand le stress nous envahit, on se met à parler trop ou plus du tout, à hausser le ton, à bouger dans tous les sens… Parfois, des mots tranchants sortent malgré nous.
En réalité, c’est notre amygdale – la vigie émotionnelle du cerveau – qui déclenche la sirène rouge : danger. Résultat : notre cortex préfrontal (le siège de la réflexion et de l’empathie) est mis en veille.

Il est pourtant possible de couper l’alarme et de revenir au calme presque instantanément.
La coach et sophrologue Gaëlle Piton propose dans La méditation, c’est la vie une méthode simple, basée sur la pleine conscience, pour apaiser le corps et l’esprit.

Cerise sur le gâteau : si vos enfants vous voient pratiquer, ils auront envie de vous imiter… et apprendront aussi à réguler leur stress.

🧘‍♀️ La technique S.T.O.P. (3 minutes chrono)

S – Stop
Je m’arrête.
Je peux poser une main sur mon ventre ou mon cœur pour sentir ma respiration.

T – Temps
Je prends un moment pour respirer pleinement, sentir l’air qui entre et qui sort.

O – Observation
J’observe ce qui se passe en moi : sensations corporelles, émotions, pensées… sans jugement.

P – Présence
Je reste quelques instants avec cette expérience.
Je me rappelle que les émotions sont comme les vagues : elles montent… et finissent par redescendre.

💡 Astuce : pour que cette méthode devienne un réflexe, entraînez-vous même quand vous n’êtes pas stressés. Plus vous la pratiquerez, plus vos circuits neuronaux s’habitueront… et plus votre calme reviendra vite quand il le faudra.

Tout droits réservés, Karine Henriquet.
Psychologue Clinicienne et Psychanalyste.

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Ancienne Cure, 64 Place Des Commerces
Bourgneuf
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Lundi 08:00 - 20:30
Mardi 08:00 - 20:30
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Jeudi 08:00 - 19:00
Vendredi 08:00 - 19:30

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