05/06/2025
đ§ Aujourdâhui je suis triste.
Je pleure.
Hier soir, en rentrant du travail â oui, jâai aussi une activitĂ© salariĂ©e Ă cĂŽtĂ© de ma vie dâentrepreneure (je vends des voyages âïž... et quand on y pense, la mort est un voyage aussi) â jâai trouvĂ© un pigeon.
Il était là . Sur le sol.
Trempé, gelé, désorienté.
Il nâa mĂȘme pas essayĂ© de fuir.
Il aurait pourtant pu tomber sur quelquâun de mal intentionnĂ©. On ne sait jamais sur qui on tombeâŠ
Depuis plusieurs jours ici, le ciel sâeffondre. Orages, rafales, pluie battante, froid humide. Et ce petit ĂȘtre, tout seul. Pas de nid. Aucun autre pigeon autour.
Seul face aux éléments. Seul face au monde.
Lâendroit oĂč je lâai trouvĂ© est souvent squattĂ© par des SDF et leurs chiens đâđŠș, des bandes la nuit, et des chats errants.
đ€ Jâaime les chats, jâen ai deux Ă la maison. Mais soyons honnĂȘtes : un pigeon Ă bout de force nâaurait pas survĂ©cu longtemps lĂ -bas. Je ne voulais pas quâil finisse en rĂŽti.
Jâai hĂ©sitĂ©.
Et puis je lâai attrapĂ© doucement, dâune seule main. Il nâa pas rĂ©sistĂ©.
Je lâai ramenĂ© chez moi.
Je lui ai improvisĂ© un nid, dans le bac dâune cage Ă lapin : des serviettes, des plaids pour le rĂ©chauffer. De lâeau, des graines pour oiseaux du ciel.
Mais il nâa rien mangĂ©.
Je lâai mis Ă lâabri de mes chats, sur le balcon. Au calme.
Plusieurs fois avant dâaller dormir, je suis allĂ©e le voir. Il ne bougeait pas, mais ne fuyait pas non plus. Docile. Silencieux.
Jâai lâhabitude des oiseaux đŠ.
Petite, jâai Ă©levĂ© une corneille. Elle est restĂ©e avec moi presque dix ans. Elle me suivait partout, dormait Ă la maison, me parlait Ă sa maniĂšre.
Pendant le confinement, jâai recueilli une tourterelle. Elle avait dĂ» heurter un arbre ou une voiture, un jour de vent, et avait fait un AVC.
Aucune aide. MĂȘme la LPO mâa dit : "Ce nâest quâune tourterelle, pas un faucon ou une buse."
Comme si certains ĂȘtres ne mĂ©ritaient pas de lâaideâŠ
Et je ne parle mĂȘme pas des poules, des canards, des oies, des faisans, des chouettes effraieâŠ
Jâai grandi dans les plumes et les cris du vivant. Je sais quand un oiseau va mal.
Et ce matin, il était mort.
Froid. Raide.
Mais serein. Comme sâil sâĂ©tait endormi dans la paix.
đLa suite en commentaire đ