Orteils et Compagnie isabelle laporte

Orteils et Compagnie  isabelle laporte Massage-bien-être, réflexologie et relaxation. Animation sur des événements culturels, sportifs, salons professionnels.

17/05/2024

La rencontre

Si l’on se place dans le cadre de la culture occidentale, la rencontre est définie comme étant « le fait de rencontrer fortuitement quelqu’un ». La rencontre est par conséquent le fruit d’un hasard voire, lorsque celle-ci est préjudiciable, d’une fatalité. Nous sommes là une nouvelle fois en présence des dégâts collatéraux de la pensée cartésienne et de sa vision limitée et morcelante du monde. Nous sommes une nouvelle fois face à cette négation de l’invisible qui fait de nous des fétus ballottés par le « hasard et la nécessité » des évènements.

Ne peut-on envisager qu’il puisse en être autrement ? On prête à Einstein une phrase célèbre qui dit « hasard, c’est le nom que Dieu prend, quand il ne veut pas qu’on le reconnaisse ». Cette phrase est interpellante et pose la vraie question, à savoir celle de l’existence même du hasard. La culture orientale ne se pose pas cette question là. Pour elle, la manifestation qui s’appelle « la vie » est un continuum dont les évènements qui le composent sont des enchainements de cause à effet indissociables. Le hasard ou ce que l’on nomme ainsi, n’est que l’incapacité pour les individus à identifier voire même à constituer un lien phénoménal entre la cause et l’effet de toute chose. En tout état de fait, pour les orientaux, la rencontre n’est pas fortuite mais « voulue ». Elle est une opportunité créatrice qu’elle cherche à provoquer chez celui qui la vit et qui l’a inconsciemment choisie pour ce faire. Et là le propos devient fort intéressant. La rencontre devient une chance, un engrais, une ouverture voire une interpellation et elle participe du jeu de la vie pour chaque individu.

Les travaux de la psychologie contemporaine ont ouvert des champs explicatifs à cela, notamment grâce à Carl Gustav Jung. Son concept d’inconscient collectif pose en effet quelques bases éclairantes sur les zones subtiles qui « font » les rencontres, parce les individus qui composent l’humanité sont inter reliés et interconnectés. C’est ce qui conduisit Jung à mener des recherches particulières sur ce domaine qu’il qualifiait de « synchronicité ». Si l’on suppose en effet que l’inconscient collectif « informe » en permanence les individus, voire même les imprègne, on peut envisager que sa dimension informationnelle ne soit pas unidirectionnelle. L’individu est susceptible « d’aller y chercher » également, inconsciemment, des informations, des données voire des circonstances, surtout si celles-ci sont nécessaires à sa métamorphose.

C’est ici que je place « la rencontre ». Pour moi elle n’est jamais fortuite. Elle est toujours le résultat d’un besoin pour l’individu. Elle est une opportunité fécondante de l’être sur son chemin de vie, même si elle n’est pas toujours agréable ou facile. J’en ai fait l’expérience et il est toujours troublant de porter ainsi un regard « vers l’arrière ». Ce que l’on constate, c’est que toutes les rencontres que l’on a faites ont participé à ce que l’on est « ici et maintenant ». Le parcours qui est le mien en est la démonstration même. Rien ne me prédestinait à être ce que je suis aujourd’hui. Rien dans mon enfance, dans mon environnement personnel, que ce soit familial ou géographique, dans mes études, ne peut m’avoir prédisposé à cela. Hors je suis pourtant, « ici et maintenant », très certainement ce que j’ai « voulu » être. Il ne peut en être autrement. Lorsque j’observe mon parcours de vie, celui-ci est parsemé de rencontres, de moments clé. J’ai rencontré des êtres qui m’ont transformé, non de leur propre fait interventionniste mais parce que « je le voulais bien ». Ils m’ont transformé parce que je suis allé les « chercher ». Ils m’ont enseigné et appris parce que le terrain fertile de mes profondeurs les attendait et les entendait. Ils m’ont construit parce qu’ils m’ont nourri de ce dont j’avais faim.

C’est cela pour moi « la rencontre ». Elle n’a de sens, de réalité, que si celui qui rencontre, accepte de recevoir ce que celui qu’il rencontre lui « propose » ou lui renvoie. C’est parfois facile et agréable, mais il arrive que ça ne le soit pas du tout. Cela peut interpeller, provoquer, déchirer mais c’est aussi le prix de la métamorphose. Car la rencontre est une sollicitation, pour ne pas dire une exhortation à la vie et à la croissance. Elle bouscule les habitudes et n’est en rien une parenthèse reposante lors de laquelle l’autre ne fait que nous rassurer sur ce que nous sommes. Cela n’est pas la rencontre, c’est seulement le partage. La rencontre c’est cette gifle que l’on prend face à un paysage sublime, à un envol de milliers de flamands roses, à la puissance tranquille d’un prédateur ou à la désespérance d’un enfant face à l’ignominie des hommes. Elle transforme jusqu’au plus profond des racines de l’être et fait « qu’on ne peut plus être pareil après ».

La rencontre peut être faite de beau, d’extraordinaire, de jubilatoire ou au contraire de terrible, d’incroyable voire d’inacceptable. Car l’être humain a besoin de secousses pour avancer. Il s’endort sinon dans ses confortables certitudes. Il s’anesthésie la conscience au chant des sirènes qui flatte le facile et les sens, qui rassure par le consensus et noie dans la vase des présupposés et des discours à la mode. La rencontre réchauffe le cœur à l’essence de l’humain, l’interpelle vers le haut, soit parce qu’elle lui permet de l’entrevoir, soit parce qu’elle lui montre le « pire du bas ». Elle montre combien ce qui verticalise l’être, c’est le respect, de soi et de l’autre. C’est pourquoi parfois, au fond du désespoir, un simple regard croisé peut suffire à déchirer le brouillard qui nous enveloppe.

La rencontre c’est aussi croiser d’autres êtres, eux aussi en chemin. Elle vient alors briser une solitude bien souvent ressentie face à l’anesthésie de la pensée commune. Chacun, au niveau qui est le sien, apporte à celui qu’il croise. Bien souvent, pour moi qui cherche à être un praticien, j’ai appris des patients et je leur doit le meilleur de l’humanité que j’ai pu rencontrer. Cela conditionne à l’humilité et combien de fois m’ont-ils donné des réponses aux questions qui se posaient à moi dans ma pratique et sur mon chemin.

Alors de grâce, débarrassons-nous des artefacts de la communication moderne. Ils ne sont que des illusions de rencontre et de simples déversoirs de pensées solitaires. La rencontre ne tient pas dans ce qui est dit. Elle tient dans la résonnance des âmes, et ça, c’est totalement absent de la communication par médias interposés. Elle se nourrit des silences et des ressentis, de l’espace et de la dimension, des postures et des gestes, du contact et des émotions. C’est pour cette raison que la présence est majeure lors de la rencontre. C’est elle qui apaise en fin de vie, c’est elle qui rassure face à une épreuve, c’est elle qui accueille en amour, c’est elle qui sort de la solitude, c’est elle qui crée un pont entre les êtres. Nous sommes de « chair et d’âme » et par conséquent la rencontre ne peut être que de chair et d’âme. Elle doit nous toucher, dans tous les sens du terme. Nous serrons dans nos bras ceux que nous aimons et leur âme touche la nôtre. C’est ce qui nous élève et nous sort d’une horizontalité purement viscérale. Le pardon est son cicatrisant et le respect de ce qu’est l’autre son antiseptique. Car, quelle qu’elle soit, la rencontre, agréable ou non, laisse une trace. Lorsqu’elle fut percutante voire difficile ou blessante, la trace qui reste alors peut devenir toxique si nous n’avons pas su dépasser le premier degré du désagrément pour en tirer l’essence interpellante.

Car la rencontre est surtout, et avant tout, ce que nous en faisons.

Michel Odoul.

DETENTE post trail assurée! RDV demain à l'arrivée , à partir de 10h30 pour tous les participants. A DEMAIN
06/04/2024

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