21/06/2025
Il n’y a aucun « petits conseils » pour combattre l’angoisse. L’angoisse, en effet, n’est ni légère ni superficielle : elle n’est pas un petit nuage qu’un rayon de soleil viendrait dissiper. Elle est le symptôme visible,parfois criant, d’un conflit latent, profondément enraciné dans l’inconscient.
La fuite ou le refoulement actif : anesthésier l’angoisse.
C’est sans doute la stratégie la plus courante. On ne combat pas l’angoisse, on l’étouffe, avec des distractions, des substances, une hyperactivité frénétique. Cela fonctionne… un temps. Comme un couvercle sur une cocotte-minute : la pression continue de monter. Et tôt ou t**d, ça déborde.
C’est une « solution » de surface qui, paradoxalement, peut aggraver le fond du problème, car elle repousse sans traiter. On gagne du temps… mais c’est souvent du temps perdu si aucune élaboration n’est faite.
La sublimation : transmutation du plomb en or.
C’est plus noble, plus subtil et potentiellement transformateur. Substituer une souffrance muette par une expression créative ou généreuse permet parfois une vraie métamorphose. L’angoisse devient moteur, tremplin, inspiration.
Mais cela reste ambigu : la sublimation peut masquer le conflit sans le résoudre. Elle permet de « faire avec » plutôt que de « comprendre pour se libérer de ». Cela dit, chez certaines personnes, c’est déjà une forme d’équilibre.
L’élaboration analytique : vider le lac empoisonné.
C’est la voie la plus exigeante mais aussi la plus féconde à long terme. Elle ne promet pas de miracle rapide, mais une transformation progressive, profonde. Il s’agit de plonger dans les eaux troubles, de les cartographier, de rencontrer les noyés du passé et de leur redonner voix.
Cela nécessite un cadre, du temps, un accompagnement compétent… et le courage d’affronter ce qu’on aurait préféré ne jamais savoir de soi. Mais c’est là, dans cette confrontation, que se niche souvent la liberté.
Conclusion : l’angoisse ne se raisonne pas, elle se révèle.
La volonté ne peut rien contre l’angoisse, car la volonté est consciente, et l’angoisse ne l’est pas. Ce n’est pas en disant à un enfant apeuré dans le noir « n’aie pas peur » qu’on éteint les monstres. Il faut allumer la lumière… ou, à défaut, s’asseoir avec lui dans l’obscurité jusqu’à ce qu’il n’ait plus besoin qu’on le rassure.
L’angoisse appelle moins à être combattue qu’à être comprise, interprétée, transformée. C’est un langage archaïque, parfois violent mais toujours signifiant. Et comme tout langage, il peut être traduit.