06/11/2022
J’ai peut-être tort mais je n’ai pas envie de me filmer en train de faire du yoga. L’enseigner chaque jour rend ma pratique personnelle encore plus intimiste et spéciale, pour moi.
Elle n’a rien avoir avec ce que nous présentent les réseaux sociaux : d’abord, je ne suis pas en tenue ultra sexy (j’ai bien trop froid pour ça) et je ne me mets pas à faire des acrobaties première chose en me levant le matin.
Le temps a fait que ma pratique est devenue beaucoup plus lente et introspective, presque uniquement allongée ou assise. Ma constitution Vata (tendance à être agitée, toujours en mouvement, avec un mental qui ne lâche rien) aurait envie d’un yoga mobile et dynamique. Mes besoins sont tous autres. En priorité : me recentrer, ralentir, écouter mon souffle. Bref, rien de très exaltant à regarder.
Je crois que nous n’avons pas besoin d’une autre mise en scène qui imposerait à nos yeux ébahis ce à quoi le yoga devrait ressembler.
Une pratique accomplie, c’est peut-être se connaître de mieux en mieux pour l’adapter à ce qui nous fait du bien. Qu’elle soit à notre service, nous nourrisse et résonne avec nos aspirations profondes.
Une pratique "juste", me semble-t-il t’il, implique d’être en cohérence avec nos valeurs : la « charte » du yoga invite à l’action juste, l’honnêteté, la volonté de ne pas nuire ou encore de faire preuve de respect.
Alors, c’est davantage l’étude de soi que l’excellence dans les postures qui devrait être envisagée. Une souplesse extraordinaire n’est pas garante de grande bonté.
Un yogi n’est en rien parfait : il essaie de faire ce qui lui semble le plus équitable et bienveillant, pour tous. À mon sens, ça ne se traduira jamais par un poirier en tenue moulante mais plutôt par une main tendue et libre de toute attente.