
31/08/2025
Douleur à la face interne du genou : et si c’était une lésion du ménisque ?
Le ménisque est un petit amortisseur essentiel au bon fonctionnement du genou, mais il est particulièrement sollicité – et fragilisé – en course à pied, dans les sports collectifs, les sports de raquettes et la danse.
Voyons ensemble son rôle, comment reconnaître une lésion, et quelles sont les options de traitement et de prévention.
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Le rôle des ménisques : stabilité et amortissement
Le genou est l’articulation entre le fémur (convexe) et le tibia (plat). Pour stabiliser cette jonction, pour une meilleure congruence, deux croissants de cartilage, les ménisques, assurent l’emboîtement et amortissent les chocs.
Lors des mouvements, ils glissent ou pivotent pour s’adapter. Mais les appuis instables les compriment, entraînant à la longue des fissures.
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Reconnaître une lésion méniscale
Le ménisque interne est le plus souvent touché. La douleur apparaît surtout lors de l’appui sur une jambe, en sautillant, en s’accroupissant, ou à la palpation de l’interligne du genou.
Parfois, l’inflammation descend sur le tibia, ce qui peut faire croire à une tendinite de la patte d’oie. L’IRM permet de confirmer et de préciser l’atteinte, le plus souvent une fissure horizontale d’usure.
Lorsque le ménisque est luxé, il peut entrainer des blocages intempestifs du genou lors des mouvements de flexions/extension.
Attention, la présence d'une fissuration n'es pas toujours pathologique : la dégénérescence méniscale est physiologique et il est normal après environ 35 ans de voir des lésions méniscales pourtant indolores , sur l'IRM.
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Premiers soins : calmer l’inflammation
La douleur traduit surtout un excès d’inflammation lié aux microlésions. Les anti-inflammatoires (comprimés, voire infiltration) constituent donc un traitement adapté.
Les différents consensus mondiaux préconisent les traitements par infiltrations, ou PRP, et la mise en activité du genou, aidée par le kinésithérapeute si besoin. et une réévaluation à 3 mois par le médecin du sport.
Pendant 2 à 3 semaines, il est préférable de réduire les contraintes mécaniques, tout en poursuivant une activité sans appui unipodal : natation (crawl), vélo, elliptique… l’entraînement croisé est utile aussi en prévention !
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Quand l’inflammation ne suffit plus à expliquer la douleur
Si les symptômes persistent, le recours au **PRP (Plasma Riche en Plaquettes)** est une option efficace. Après une simple prise de sang, les plaquettes concentrées sont injectées dans la fissure méniscale sous échographie. Elles agiront comme une colle biologique dans vos ménisques.
La reprise suit un protocole progressif :
* J0–J5 : repos sportif
* J5–J10 : natation, vélo, elliptique tranquille
* J10–J20 : intensification douce
* Après 3 semaines : reprise de la course sur route
* Après 6 semaines : terrains irréguliers et montée en charge
Et si cela ne suffit pas ou en cas de présence d'une anse de seau : la chirurgie
En cas d’échec du PRP, une petite résection chirurgicale peut être proposée. Le chirurgien n’enlève que la partie abîmée pour protéger le cartilage. Cette intervention n’est pas synonyme d’arthrose, surtout si elle s’accompagne ensuite d’un entraînement mieux équilibré.
Schéma de reprise après chirurgie (traileur > 40 ans) :
* Vélo tranquille : 15 jours
* Vélo intensif : 1 mois
* Footing léger : 2 mois
* Course régulière : 3 mois
* Trail : 4 mois
👉 En résumé : la douleur méniscale n’est pas une fatalité. Entre traitement médical, PRP, ou parfois chirurgie, les solutions existent. Et chaque épisode peut devenir une opportunité pour varier son entraînement et prévenir les récidives.