
26/11/2020
Histoire d'Encens...
Si nous revenons au tout début de son histoire, c'est depuis la nuit des temps lorsque l'Homme primitif a découvert le Feu que les Encens ont été intégré dans les us et coutumes. C'est le début de notre mise en relation avec l'esprit du monde végétal. Il jetait machinalement des plantes, feuilles, fleurs et écorces dans le feu et ils se sont vite rendu compte de l'impact que cela produisait sur eux pour guérir son corps et son mental et aussi modifier son état de conscience... La découverte de ses (de nos) capacités spirituelles.
Depuis ce temps, les encens nous ont accompagné et ne nous ont jamais quitté au travers de notre évolution. Suivant l'apparition et le développement des civilisations, c'est de différentes manières qu'ils ont été utilisés, en fonction de ce qu'elles trouvaient dans leur environnement tout proche d'eux, mais toujours en guérison du corps et de l'âme et pour nous faire voyager dans d'autres mondes dits subtils ou invisibles. C'est ainsi qu'on le retrouve dans tous les rites et rituels spirituels ou religieux ancestraux sur les 5 continents et même dans les tribus autochtones qui vivent au plus profond des forêt au contact direct de la nature.
Répartir sur ses traces c'est nous réconcilier avec nos ancêtres et notre mère nature terrestre... C'est inscrit dans nos gênes de façon indélébile et nous ressentirons toujours ce besoin qui en est presque vital pour notre santé et notre bien être ! C'est comme un tatouage de l'esprit que rien ne peut effacer.
Selon une légende très ancienne, une reine perdit son royaume suite a l'attaque de ses ennemis. Pleurant toutes les larmes de son corps, elle demanda a dieu un cadeau pour la consoler de la perte de ses fils et de sa terre dans la bataille. Partout où ses larmes coulèrent des arbres aux gommes odorantes et des plantes à parfum se mirent à pousser. Cette légende expliquerait l'apparition des arbres a encens, l'oliban des Boswellias que l'on retrouve dans les régions montagneuses et arides d'Afrique comme en Ethiopie, au Yémen ou à Oman.
Ethymologiquement, encens vient du latin "incendere" qui veut dire brûler. On le nomme aussi Oliban ou benjoin mais se trouve sous forme de résine récupérer sur des plantes ou des arbres sur lesquelles ont fait des entailles.
A travers le monde il a eu et a encore une reconnaissance sacrée et divine dont en voici quelques exemples :
- Il y a 6 000 ans en Mésopotamie, ce sont les sumériens qui utilisaient la baie de genièvre consacrée à la déesse Inanna. Les émanations de fumées nourrissaient les déités et les esprits malicieux qui hantaient le corps des malades. Les babyloniens ont repris ce concept en utilisant le cèdre, le cyprès et le pin pour la déesse Astarté. Ce sont les Barus, des prêtres spécialisés dans la divination qui en firent tout un art.
- Au Tibet, suivant de très anciennes traditions, ce sont des mélanges d'huile végétale et d'huiles essentielles de plantes qui sont encore utilisées comme agent purifiant et comme support a la méditation. Les recettes étant bien gardées, il est difficile d'en trouver et d'en connaître les compositions. Encore aujourd'hui, Quotidiennement les moines encensent les moulins à prière pour imprégner la sainteté des prières dans les rouleaux.
- Les Egyptiens de l'ère pharaonique apportaient eux aussi une grande importance aux encens dit de "Kyphi" à base de Mhyrre. C'est ainsi qu'ils embaumaient les morts lors de la momification. Des temples leur étaient réservés spécialement pour y consacrer des objets afin d'en faire des talismans puissants aux pouvoirs purifiant et protecteurs.
- Les tribus amérindiennes (surtout d'Amérique du Nord) vivaient en parfaite harmonie avec la nature et ils utilisaient de façon optimale les plantes et les substances qu'elles produisent. Ils vivaient de la Terre et de tout ce qui y poussait et ils brûlaient des plantes en hommage aux dieux pour obtenir des visions, des faveurs, connaître l'avenir ou guérir des malades. C'est dans les cérémonies "l'inipi", des huttes de sudation où ils se réunissaient pour faire brûler de la sauge blanche ou de la "sweet grasse" et purifier leur corps et leur âme pour ensuite fumer du tabac, une plante utilisée aussi en offrande lorsqu'ils coupaient un arbre ou une plante. Encore aujourd'hui ces pratiques sont courantes dans les rassemblements publics ou les pow wow, persuadés qu'ils peuvent atteindre le "guérisseur végétal sacré" par ce qu'ils appellent la "bénédiction du bol de fumée sacrée" pour éloigner les mauvaises énergies, guérir, bénir et rétablir l'équilibre.
- chez les Grecs et les romains, c'est la myrrhe qui est principalement réutilisée pour incanter les dieux et déesses de Déméter, Aphrodite, Athena, Diane, Venus, Appolon... Et bien d'autres. Une légende grec raconte même que Myrrha était la fille de Cinyras, roi de Chypre. Des Gorgones (monstres femelles mi-humaines mi-méduses) la poussèrent a avoir une relation incestueuse avec son père après quoi elle fut transformée en arbre a myrrhe dont l'écorce s'est fendue pour donner naissance à Adonis (grand amour d'Aphrodite et Vénus). D'autres plantes étaient utilisées aussi en fumigation comme : le laurier, l'olivier, la vigne, l'iris, la violette, la rose, etc...
L'encens trouva sa place dans l'église chrétienne primitive pour la purification et dans l'église catholique romaine dans la prière, on la retrouve d'ailleurs encore aujourd'hui dans le culte de la messe. C'est d'ailleurs de l'or, de la gomme arabique et de l'encens qu'ont apporté les rois mages a l'enfant Jésus à sa naissance.
- En Inde et en Chine l'encens a eu également un rôle important dans les cultes cérémoniels. On l'a retrouvé dans beaucoup de tombes dans les temples pour aider à monter et accompagner les esprits des grands maîtres spirituels. Nombreuses fois cités dans les textes sacrés hindous, les védas, les brahman en ont fait une utilisation divine et sacrée.
- au moyen Orient, c'est bien avant la route de la soie et les voies romaines que des routes commerciales (la route de l'encens au départ de la péninsule arabique) ont prospéré en raison de l'abondance de gommes naturelles, de résines et d'encens. Toutes les substances aromatiques étaient trés appréciées en raison de leurs vertus de guérison et spirituelles. Certaines étaient même plus précieuses que l'or et faisaient parties des échanges commerciaux très prisées.
- Au Japon, l'encens arriva t**divement, introduit par les bouddhistes coréens et ce sont les Samouraï qui l'utilisaient sur leurs casques pour leur apporter protection, invincibilité et impeccabilité au combat.
- Les Vikings n'y ont pas coupé. C'est de nombreuses plantes qu'ils utilisaient en infusion ou fumigation : le carvi, l'achillée millefeuille, la carotte sauvage... Et principalement l'ortie. C'est avec son esprit qu'ils travaillaient et se mettaient en relation pour se donner courage et force avant d'aller au combat car les guerriers et guerrières (ce peuple ne faisaient pas de différences entre hommes et femmes), se retrouveraient au Valhalla si ils venaient à mourir dans la bataille et l'ortie les aidaient a trouver une place dans le monde des dieux, emmené(e)s par les Valkyries. C'est la raison où il a été souvent retrouvé des graines d'orties dans les tombes de grands chefs vikings.
- Et chez les Celtes ? Les Celtes utilisaient couramment les encens à base de plantes. Leur relation particulière avec la nature et le monde végétal à emmené les druides a les utiliser lors des fêtes païennes de la roue des saisons et aussi pour appeler les dieux et déesses. C'est un peuple qui croyait à la réincarnation, cela faisait partie de leur spiritualité. Ils utilisaient donc les encens pour bien vivre le présent, comprendre leur passé et mieux voir leur avenir. Aucune incantation ni invocation ne se faisait sans fumigation et c'était presque un acte journalier pour les êtres spirituels qu'étaient les druides. Le cycle de la nature leur offrait différentes volutes en fonction de la période de l'année comme le géranium en fevrier, la sauge au printemps (a la floraison), le lilas et le muguet en mai, l'immortelle et le millepertuis en juin, le cèdre en août, le cyprès et l'oeillet en septembre, la sauge et la menthe en octobre et le sapin et le romarin en décembre pour ainsi repartir sur un nouveau cycle. Chaque plante chaque saison chaque rite avec à chaque période des intentions particulières et des déités bien précises... de quoi vivre en harmonie avec son environnement où il était plus important pour ce peuple de s'en remettre aux lois de la nature. Chaque rituel imposait des intentions bien particulières en fonction de la saison et des plantes utilisées : le renouveau, la création, la clairvoyance, l'abondance, la prospérité, la fertilité, la réussite, la réflexion, l'introspection, la communication avec les esprits, la divination, l'équilibre, l'harmonie... C'est dans son positionnement cosmique et le pouvoir des esprits du monde végétal que ce peuple prenait son inspiration, de vrais repères terrestre et universel, un façon de trouver sa place dans l'espace symbolique relevant de l'imaginaire où le dogme de la sagesse. C'est ainsi qu'ils furent de nombreux miracles dans nombreux domaines et qu'ils ont su gagner le respect du néolithique et plus précisément du mégalithique jusqu'à la période romaine de Jules César.
L'être était aussi reconnu dans son évolution personnel et chaque tranche d'âge y était importante : 7, 14, 21... Ans. C'est ce qui était définit comme un passage où là encore, le rituel y était important dans des endroits aux monuments bien particulier. C'est encore dans ces cérémonies sacrées que les encens de plantes faisaient office d'accompagnement, tout comme pour les mariages et funérailles, des rites que l'on retrouve aujourd'hui d'une manière détournée dans les cérémonies chrétiennes mais qui font aussi qu'elles ont pu perdurer avec le temps.
On se rend donc bien compte de l'importance des encens au travers l'histoire... qui est notre histoire ! Ils nous font voyager aussi bien dans le temps, que par nos sens dans l'instant T, nous faisant découvrir d'autres mondes bien plus subtils en nous ouvrant des portes. Un monde bien réel aux frontières de l'imaginaire, du visible a l'invisible, de la matière a l'irrationnel... Un précepte alchimique nous faisant passer d'un état à un autre.
Guérir, inspirer (dans tous les sens du terme), expirer, bénir, équilibrer, harmoniser, assainir, purifier, protéger, se protéger, dynamiser, ancrer, s'évader, s'élever, monter, s'émerveiller, approfondir, explorer, expérimenter, descendre, redescendre, accompagner, s'émanciper, partager, rencontrer (ses ancêtres, son divin, son esprit, ses guides...), Se perdre, trouver, retrouver, se retrouver, découvrir, se redécouvrir, voir, recevoir, percevoir, sentir, ressentir, entendre, sous entendre, sur-entendre, glisser, voler, s'immerger, émerger, décoller, atterrir, ouvrir, introspecter, refermer, clarifier... ÊTRE dans ce monde et ailleurs sont autant de privilèges lorsque l'on utilise les encens ! Un monde des mère-veilles !!!
C'est pour quoi nous nous y intéressons après des années à travailler avec le monde du végétal. Encore pas plus t**d qu'hier soir, force est de constater qu'il existe vraiment autre chose qu'une plante composée de matière pour se former devant nos yeux une forme de messager presque palpable les yeux bien ouverts. La magie des premiers êtres vivants dont nous ne pourrions exister sans eux...
La féérie du champ des possibles dans l'inattendu !
Les Encens et Sels harmonisants
"Le Souffle de Dana"
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David et Martine