12/09/2025
" QUAND TU PARS À LA RENCONTRE D'UN CHAMAN" 🪶
Ne t’attends pas à être rassuré.
Un véritable chaman ne vient pas t’apporter du confort.
Il ne te flatte pas, il ne valide pas tes certitudes.
Il ne s’intéresse pas à ton image, mais à ta vérité.
Il ne t’aide pas à rester comme tu es.
Il vient défaire ce que tu crois être.
Il vient bousculer ce que tu caches, réveiller ce que tu fuis, et faire émerger ce que tu refuses de voir.
Quand tu entres dans son espace, tu ne fais pas que visiter :
tu entres dans un lieu où tout bascule.
Le temps se tord, les repères se déplacent, et ton propre cœur devient le centre de ton monde.
Il ne cherche pas à te guider :
il t’arrache à tes béquilles.
Il ne veut pas que tu dépendes de lui : il veut que tu te retrouves toi-même.
Il n’est pas là pour te sauver.
Il est là pour t’exposer à ce que tu es, au plus brut, au plus nu.
Quand tu fermes les yeux en sa présence, il ne t’offre pas la paix.
Il ouvre des portes que tu ne contrôles pas.
Il convoque ce qui dort en toi.
Il t’oblige à regarder en face les visages refoulés, les douleurs non guéries, les vérités oubliées.
Il t’apprend que tout ce que tu crois extérieur vit aussi en toi.
Il t’oblige à reconnaître tes ombres – non pour t’accuser, mais pour te libérer.
Quand il frappe le tambour, ce n’est pas une mélodie :
c’est ton propre cœur qu’il réveille.
Il enfonce chaque battement dans ta poitrine pour te rappeler que tu es vivant.
Pas un survivant. Un être relié. Vibrant. Présent.
Et quand tu regardes tes cicatrices, il ne permet pas que tu t’y noies.
Il les éclaire, les retourne, jusqu’à ce que tu comprennes :
elles ne sont pas des failles.
Ce sont des passages.
Il ne laisse pas tes peurs te retenir.
Il les transforme en forces, en armes de lumière.
Il ne tolère plus l’excuse de la faiblesse quand la puissance dort juste en dessous.
Et s’il t’offre l’eau, ce n’est pas pour étancher ta soif.
C’est pour que cette eau entre en toi, profondément,
et qu’elle vienne nettoyer ce que tu veux garder caché.
Il remue, il secoue, il réveille.
Il t’apprend à respirer non pas pour survivre, mais pour vivre pleinement.
Quand tu passes l’épreuve, tu ne repars jamais comme avant.
Tu as changé de regard.
Tu as changé d’espace.
Le monde n’est plus le même, parce que toi, tu ne l’es plus.
Tu reconnais la vie dans l’arbre, la mémoire dans la pierre,
et dans les autres, tu commences à te reconnaître toi-même.
Et quand il te laisse partir, il ne t’offre rien de tangible.
Il plante en toi un feu.
Un feu qui ne s’éteint pas.
Un feu qui t’éclaire, même dans les nuits les plus noires.
Et ce feu, c’est toi.
Il ne prend aucun mérite.
Il ne veut pas que tu le remercies.
Il ne t’a rien donné, il t’a seulement montré :
tout était déjà là.
Dans ton souffle, dans ta mémoire, dans ton cœur.
Il a levé le voile.
Et maintenant, tu sais.
Tu sais que tu ne peux plus faire semblant.
Tu sais que tu n’as plus d’excuses.
Et surtout, tu sais une chose essentielle :
Ce dépouillement, cette traversée, cette tempête… c’était un acte d’amour.
Pas un amour doux ou facile,
Mais un amour authentique,
Un amour radical,
Un amour qui ose te réveiller là où personne ne va.
Il t’a secoué, brisé, mis à nu,
non pas pour te détruire,
mais pour te rendre à toi-même.
Et sous les masques qu’il a arrachés,
il a vu ta lumière.
Il l’a reconnue, même si toi tu l’avais oubliée.
Et maintenant, elle brûle.
En toi.
Pour toujours."