11/12/2023
Aujourd'hui, j'ai très envie de vous parler un peu de ma rencontre de vendredi dernier avec L., qui m'a donné son feu vert pour raconter un tout petit peu de notre travail ensemble.
L. est une cheffe d'entreprise qui a franchi ma porte, apportant avec elle ce qu'elle appelait son "presque burnout".
Son objectif était de lâcher prise.
Paradoxalement, ma suggestion de se reconnecter à elle-même suscitait une réticence profonde. Elle exprimait avec une émotion palpable son sentiment d'être submergée, une saturation de connexions trop nombreuses et trop intrusives. Elle se percevait comme une toile d'araignée, chaque fil reliant un problème, une préoccupation, un souci qui semblait la maintenir captive. "Je suis déjà trop connectée", répétait-elle, comme si l'idée de rajouter une connexion supplémentaire, même à elle-même, pourrait faire effondrer sa toile.
Pourtant, au fil de notre échange, une lueur d'évidence émergea des brumes de cette confusion. Elle était connectée, certes, mais à des réalités extérieures, à des problèmes qui n'étaient pas fondamentalement les siens.
Nous sommes dans une région viticole, et en regardant par la fenêtre, elle a eu cette phrase : "Vous voyez ce pied de vigne, avec ses sarments enroulés autour des fils de fer ? J'ai l'impression qu'il est tiraillé et qu'il y a tellement de force qui s'exerce autour de lui et vers le haut qu'il semble immobile, comme pétrifié, alors que ça fait partie de ce qu'on attend de lui. Et bien, je comprends ce qu'il ressent. Sauf que moi, je vis dans la crainte que le fil de fer bouge et m'emporte avec lui."
Il était bien question de racines, et ce qui la menaçait venait bien de l'attache trop forte, ou mal positionnée, à quelque chose d'extérieur.
C'est alors que la séance a pris toute sa forme, entre Halloween et les fêtes de fin d'année, entre toile d'araignée et cep de vignes. J'ai vu L. cheminer, tisser, tailler, défaire un nœud par-ci, mettre de l'engrais par-là.
Et moi ? J'ai appris.