25/07/2025
La jalousie, comprendre le processus
La jalousie prend racine dans l’enfance car c’est à ce moment précis que se forgent notre rapport à l’amour, à la perte, et à l’exclusivité ; également à notre capacité à tolérer la frustration ainsi que nos schémas de relation à l’autre.
À l’âge adulte, cette jalousie n’est pas simplement une émotion de surface, elle est un symptôme, un message émotionnel venu du passé, qui demande à être compris et transformé. Il faut donc faire la paix avec son passé pour avoir la paix avec les membres de sa famille, ses amis, ses collègues…
Les premières expériences affectives débutent dès la naissance. En effet, le nourrisson est entièrement dépendant de ses parents pour survivre : nourriture, sécurité, affection… Dès lors, l’amour de son parent est vital et tout ce qui pourrait le détourner est une menace existentielle. Le moindre éloignement ou désintérêt peut alors être vécu comme un abandon. Ainsi lorsqu’il voit apparaitre un frère ou une sœur, il perd son exclusivité auprès des parents. Ce qui peut engendrer des sentiments de rivalité, de remplacement, d’injustice.
Dans le cas de parents défaillants (dans leur rôle), ce n’est pas que l’enfant aîné qui peut être jaloux, cela peut-être le petit dernier, un enfant stigmatisé « vilain petit canard » … L’enfant en conclut : « Si l’autre est aimé, (parce que correspondant aux critères parentaux) c’est que moi je le suis moins. ». Autre exemple, il peut croire qu’il est moins important que son aîné car il n’a jamais de vêtements neufs. L’enfant se structure donc avec l’idée que l’amour est conditionnel et développe un attachement insécure. L’amour devient quelque chose de fragile, instable, qu’il faut mériter ou défendre. L’enfant comprend : « Je peux être aimé, mais cela peut m’être retiré à tout moment. » Ce type d’attachement est un prédicteur majeur de la jalousie adulte, car il crée une hypervigilance à la perte ou à l’exclusion dans les relations.
Il est normal pour un enfant d'être égocentrique, c'est-à-dire d'être centré sur lui. Il a besoin de l'aide de ses parents pour apprendre à comprendre ce que les autres ressentent. Mais quand les parents sont défaillants, absents, indisponibles, préoccupés…, il peut ressentir une blessure narcissique. Il ne comprend pas encore que l’amour peut se partager, la jalousie devient alors un moyen d’attirer l’attention ou de rétablir un sentiment d’importance.
Désormais, la jalousie devient somatique, un fonctionnement en réponse à une blessure d’enfance non résolue :
• Abandon : "L’autre va forcément partir."
• Dévalorisation : "Je suis moins bien que les autres."
• Exclusion : "Je suis toujours celui/celle qu’on laisse de côté."
• Injustice : "Les autres ont ce que je mérite."
Pour l’inconscient, les anciens conflits non résolus peuvent se réactualiser dans toute situation analogue :
o Un ami proche passe du temps avec quelqu’un d’autre
o Un collègue, un ami reçoit plus de reconnaissance,
o Un partenaire amoureux regarde une autre personne avec admiration.
Même si la situation est différente, le psychisme rejoue l’ancien scénario, souvent sans en avoir conscience. "Si cette fois je garde l’exclusivité, je prouverai que je mérite d’être aimé."
Mais cette quête souvent inconsciente, ne répare pas, elle ravive la charge affective ancienne.
On pourrait dire : « CE N’EST PAS TOI QUE JE REGARDE AVEC JALOUSIE, MAIS L’ENFANT EN MOI QUI A DEJA VECU L’EXCLUSION. »