08/10/2024
Bonsoir à tous,
Un Petit partage pour mieux comprendre nos amis les ruminants 🥰
Episode 1 : Couvrez ce brin que je ne saurais digérer !
Les ruminants (bonjour veaux, vaches ... mais pas cochons !), dont font partie nos bufflonnes et que d'aucuns qualifient de "bêtes à manger du foin", ont pourtant spécifiquement ce super pouvoir 🦹♂️ que nous n'avons pas : la capacité à en manger, justement, du foin ! 🌿
Car, oui il s'agit bien là d'un pouvoir, d'une capacité étonnante qu'ont les animaux herbivores à valoriser, sur un plan alimentaire, des molécules dont nous ne saurions que faire ! Vous l'avez compris, c'est bien de l'herbe dont on va vous parler aujourd'hui... 🤓
Nous qui consommons pourtant du glucose 🍭 à outrance, ne sommes même pas capables de dégrader une des molécules les plus abondantes sur cette terre : la cellulose, pourtant constituée intégralement de ... glucose ! Plus précisément, ce sont bien des milliers de molécules de glucose liées les unes aux autres qui forment la cellulose, constituant majeur de la paroi des végétaux ☘️.
Mais d'où vient alors que certains animaux y arrivent, eux ?
Et bien, pour être précis, ils n'y arrivent pas vraiment non plus ... mais ils ont eu le bon goût de s'associer avec des partenaires 🤝 de premier rang : des micro-organismes ! Et pour eux, les ruminants ont déroulé le tapis rouge ! Imaginez un local immense, chauffé, duveteux, toujours humide et dont le pH est parfaitement adapté aux préférences de ses invités 🤩! Parmi les fameux pré-estomacs des ruminants, il en est un qui colle parfaitement à cette description ; c'est le rumen ! Le rumen est une véritable cuve de fermentation qui niche en son sein un microbiote très diversifié. Rendez-vous compte : s'y côtoient environ 200 espèces de bactéries, des protozoaires, des champignons et des virus. Et dans le lot, des organismes cellulolytiques (hum, pardon ?) ... oui, des organismes qui dégradent la cellulose... ça tombe plutôt bien, non ? 😁 Et, si vous avez suivi ... en quoi la cellulose pourrait-elle bien être dégradée ? dans le mille ! ... en glucose !
Ce glucose, entre-autres, est absorbé par les bactéries et sont alors produits des "acides gras volatils" (ou "AGV") qui seront, eux, enfin, absorbés et valorisés par les ruminants.
Au final, les ruminants nous fournissent du lait et de la viande, sources de protéines de grande qualité, sur base d'éléments que nous ne pourrions aucunement valoriser. Ils sont des maillons intermédiaires qui transforment de l'herbe en protéines et celà mérite bien qu'on les chouchoute un peu, non ?! 😚
On notera au passage que lors de ce processus sont formés deux gaz tristement célèbres pour leurs effets délétères sur le climat et que l'animal finira par rejeter : le dioxyde de carbone et le méthane. 💨
Notez que des études récentes montrent que les émissions de GES émises par les bovins peuvent être largement compensées par les choix techniques réalisés par l'éleveur. Entretenir des haies, gérer des prairies, planter des arbres (vous nous voyez venir ? 😉) sont autant de moyens de capter du carbone et de rééquilibrer cette balance. Le systèmes les plus aboutis peuvent avoir une balance négative (en captant plus de GES qu'il n'en est émis) et, on ne s'en cache pas, c'est clairement un de nos objectifs ! 🙂
La suite au prochain numéro ! 😘
Belle journée à tous !!