
27/08/2025
INTERROGATION
En ouvrant le journal hier, je n’ai pu m’empêcher d’être interpellée par un gros titre.
« Sur Instagram, R., 10 ans a fait décoller son compte » !!
La loi instaure une majorité numérique à 15 ans pour s'inscrire sur les réseaux sociaux notamment sur Instagram, elle n’est bien sûr pas appliquée, mais ça, il en va de la responsabilité de chacun en général, des parents en particulier, en effet l’enfant ne peut s’y inscrire sans l’accord de ses derniers s’il n’a pas 15 ans, à savoir que la moyenne d’âge d’inscription sur les réseaux est de 8 ans et demi... où est l’insouciance de l’enfance ?
Mais au-delà de ça, je m’interrogeais : comment peut-on d’un côté déconseiller l’accès aux réseaux sociaux pour toutes les raisons que l’on connait (l’illusion de la réussite, vidéos inappropriées, exposition de soi, prolongement narcissique des parents, cyberharcèlement, pédocriminalité , dépendance, fatigue cérébrale …) et valoriser publiquement dans un article de journal un tel engagement sur les réseaux hors âge légal. N’y a-t-il pas un encouragement à inciter parents et enfants « allez-y vous voyez, ça marche ! » Et puis si elle change d’avis à un moment donné quel sera le poids de cette notoriété virtuelle, de cette pression sous-jacente, des commentaires des fans ?
Voilà c’était mon interrogation du jour : je n’incrimine pas, ni les parents qui dans ce cas « gèrent la situation », ni la journaliste, ni le journal, je partage juste mon dérangement dû aux contradictions sociétales de cet article !
Je souhaite que cette toute jeune fille, avec sa famille, voie son rêve se réaliser, celui-là où un autre, et si je les connaissais je me permettrais de leur dire les mots d’un célèbre pilote :
« Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie de dévore pas votre rêve ! » Antoine de Saint-Exupéry.
Sylvie ETIEVE 27 août 2025