
17/08/2025
L’équitation est le sport le plus merveilleux mais aussi le plus ingrat que je connaisse. Rien n’y est jamais acquis : une victoire aujourd’hui peut devenir un doute demain. Chaque instant de grâce se construit dans l’effort, la régularité et parfois la remise en question profonde. C’est une discipline qui nous pousse dans nos retranchements, met à l’épreuve notre patience, et confronte nos blessures les plus anciennes.
Car le cheval n’est pas une simple monture : il agit comme un miroir. Il reflète nos émotions, nos tensions, nos incohérences. Là où d’autres sports nous confrontent à nos propres limites physiques, l’équitation ajoute la dimension relationnelle : il faut s’ajuster, communiquer sans paroles, et accepter que la progression dépend aussi d’un autre être vivant. C’est cette exigence de connexion qui la rend si puissante.
En psychologie, plusieurs recherches confirment cette idée : la relation au cheval favorise la conscience de soi, régule les émotions et agit comme un catalyseur dans le travail thérapeutique. Le cheval, par son authenticité et sa sensibilité, met en lumière nos états internes, sans jugement, ce qui favorise un apprentissage émotionnel profond (Bachi, 2012 ; Schultz et al., 2007). Ainsi, chaque séance devient une double rencontre : avec l’animal, mais aussi avec soi-même.
Alors oui, l’équitation est exigeante, parfois brutale dans ses leçons. Mais c’est aussi une école de patience, d’humilité et de résilience. Et au cœur de ces épreuves, naît une complicité qui dépasse les mots.