Parler Psy

Parler Psy Je m’appelle Elsa. Je suis psychologue et je partage mes connaissances sur la psychologie.

L’équitation est le sport le plus merveilleux mais aussi le plus ingrat que je connaisse. Rien n’y est jamais acquis : u...
17/08/2025

L’équitation est le sport le plus merveilleux mais aussi le plus ingrat que je connaisse. Rien n’y est jamais acquis : une victoire aujourd’hui peut devenir un doute demain. Chaque instant de grâce se construit dans l’effort, la régularité et parfois la remise en question profonde. C’est une discipline qui nous pousse dans nos retranchements, met à l’épreuve notre patience, et confronte nos blessures les plus anciennes.

Car le cheval n’est pas une simple monture : il agit comme un miroir. Il reflète nos émotions, nos tensions, nos incohérences. Là où d’autres sports nous confrontent à nos propres limites physiques, l’équitation ajoute la dimension relationnelle : il faut s’ajuster, communiquer sans paroles, et accepter que la progression dépend aussi d’un autre être vivant. C’est cette exigence de connexion qui la rend si puissante.

En psychologie, plusieurs recherches confirment cette idée : la relation au cheval favorise la conscience de soi, régule les émotions et agit comme un catalyseur dans le travail thérapeutique. Le cheval, par son authenticité et sa sensibilité, met en lumière nos états internes, sans jugement, ce qui favorise un apprentissage émotionnel profond (Bachi, 2012 ; Schultz et al., 2007). Ainsi, chaque séance devient une double rencontre : avec l’animal, mais aussi avec soi-même.

Alors oui, l’équitation est exigeante, parfois brutale dans ses leçons. Mais c’est aussi une école de patience, d’humilité et de résilience. Et au cœur de ces épreuves, naît une complicité qui dépasse les mots.

Dans le processus de deuil, les émotions fonctionnent souvent comme des vagues.La colère peut surgir avec force : elle e...
16/08/2025

Dans le processus de deuil, les émotions fonctionnent souvent comme des vagues.
La colère peut surgir avec force : elle est l’expression d’une révolte face à la perte, d’un refus de l’inacceptable. Elle correspond à ce que Kübler-Ross (1969/2014) a décrit comme l’une des étapes centrales du deuil, où la douleur se transforme en énergie dirigée contre soi, les autres ou même le défunt.

Puis vient la tristesse, qui agit comme un reflux. Elle laisse une impression de vide, de silence intérieur. C’est la phase où l’absence est pleinement ressentie, et où la personne endeuillée peut éprouver un effondrement émotionnel et physique (Worden, 2018).

Ces deux mouvements ne sont pas opposés mais complémentaires. Ils illustrent la dynamique émotionnelle du deuil, faite d’allers-retours, d’oscillations entre confrontation à la perte et recherche d’apaisement. Stroebe et Schut (1999) décrivent ce processus sous le nom de modèle du double processus : l’individu oscille entre l’orientation vers la perte (douleur, tristesse) et l’orientation vers la restauration (colère, énergie tournée vers l’action).

Ainsi, accueillir la colère et la tristesse, c’est reconnaître qu’elles appartiennent toutes deux au même mouvement de transformation intérieure. L’une exprime la force de l’attachement, l’autre révèle la profondeur du manque.

Comment retrouver son identité après avoir subi la violence psychologique ?Les violences psychologiques, parfois invisib...
13/08/2025

Comment retrouver son identité après avoir subi la violence psychologique ?

Les violences psychologiques, parfois invisibles, peuvent effacer des morceaux entiers de qui nous sommes. La dévalorisation, le contrôle ou la manipulation finissent par altérer notre image de nous-même (APA, 2023). On en vient à se voir à travers les yeux de l’agresseur, oubliant peu à peu nos propres valeurs.

Se reconstruire n’est pas un « déclic » mais un processus (Herman, 1992).
Il commence par reconnaître que ce que l’on a vécu est réel, et que ses effets sont légitimes. Puis vient la reconnection à soi : redécouvrir ses besoins, ses envies, ses couleurs. C’est apprendre à poser des limites, à dire non sans s’excuser, à réécrire son histoire.

Ce chemin demande du temps, de la patience, et souvent un accompagnement thérapeutique adapté (Courtois & Ford, 2013). Mais chaque pas est une victoire : un mot retrouvé, un rire sincère, une respiration plus libre.

Certaines douleurs ne disparaîtront jamais complètement. Elles ont laissé une empreinte, dans le corps, dans le cœur, da...
04/08/2025

Certaines douleurs ne disparaîtront jamais complètement. Elles ont laissé une empreinte, dans le corps, dans le cœur, dans la mémoire. Et c’est normal. Guérir, ce n’est pas faire comme si rien ne s’était passé. C’est apprendre à respirer à nouveau malgré la cicatrice.

Les recherches en psychologie nous montrent que le traumatisme modifie profondément notre manière de percevoir le monde (Van der Kolk, 2014). Mais ce n’est pas une fatalité. Il est possible de reprendre le pouvoir sur nos pensées, nos émotions, notre vie. L’EMDR, l’ACT, ou encore la pleine conscience nous accompagnent dans ce chemin de réappropriation (Shapiro, 2017 ; Hayes et al., 2012).

Guérir, c’est pouvoir se souvenir sans s’effondrer. C’est pouvoir aimer à nouveau, faire des projets, rire, même si quelque chose en nous a été brisé un jour. Ce n’est pas nier la douleur. C’est décider qu’elle ne guidera plus chacun de nos pas.

C’est retrouver sa voix, sa force, sa liberté. Même avec des cicatrices.

Se trouver belle sur une photo peut sembler anodin. Pourtant, derrière cette image, il y a des années de conditionnement...
02/08/2025

Se trouver belle sur une photo peut sembler anodin. Pourtant, derrière cette image, il y a des années de conditionnements sociaux, de regards intériorisés, et souvent… de doutes.

En psychologie sociale, le regard des autres est central dans la construction de notre estime de soi. On parle d’estime de soi miroir (reflected appraisal) : nous apprenons à nous percevoir à travers le regard que les autres portent sur nous (Cooley, 1902 ; Mead, 1934).

Lorsque ce regard a été critique, absent ou ambivalent, on développe souvent une validation externe conditionnelle : on se sent “assez bien” uniquement lorsqu’on est validé·e.

Le besoin d’approbation devient alors un régulateur identitaire (Deci & Ryan, 2000), au détriment de la validation interne, pourtant essentielle à la stabilité émotionnelle.

La culture de la comparaison, amplifiée par les réseaux sociaux, renforce ce phénomène via le comportement auto-évaluatif social (social comparison theory, Festinger, 1954). On se compare, souvent à notre désavantage, à des images idéalisées.

Mais bonne nouvelle : ce regard, on peut le rééduquer.
Par la thérapie, par la conscience de ces schémas, par l’auto-compassion (Neff, 2003), on peut apprendre à se valider de l’intérieur.

S’aimer dans le silence, quand personne ne regarde.
Se trouver belle, sans demander la permission.

Entrer en thérapie, c’est engager un travail profond de transformation. Cela demande de revisiter des souvenirs douloure...
30/07/2025

Entrer en thérapie, c’est engager un travail profond de transformation. Cela demande de revisiter des souvenirs douloureux, d’oser poser des mots sur ce qui a blessé, parfois très tôt, et de faire face à des émotions longtemps enfouies. Ce processus peut être éprouvant, mais il est aussi le point de départ de la résilience.

La résilience ne signifie pas l’absence de souffrance. Elle désigne la capacité à traverser l’épreuve, à intégrer les expériences traumatiques, et à se reconstruire malgré tout. Comme l’explique Boris Cyrulnik (2001), être résilient, c’est apprendre à « naviguer dans les torrents » : on ne sort pas indemne des blessures de la vie, mais on peut choisir de ne plus en être victime.

Contrairement à une idée reçue, la résilience n’est pas une qualité innée, réservée à certains. C’est un processus dynamique, qui mobilise nos ressources personnelles, nos liens affectifs et notre environnement (Bonanno, 2004). Avec le bon accompagnement thérapeutique, il devient possible de transformer la douleur en élan de vie, et parfois même, de connaître une forme de croissance post-traumatique (Tedeschi & Calhoun, 2004).

Faire ce choix, c’est un acte de lucidité, de courage et d’amour envers soi-même.

Vous avez sûrement remarqué mon absence de ces dernières semaines. Je vais vous expliquer pourquoi. Je vis avec l’endomé...
25/07/2025

Vous avez sûrement remarqué mon absence de ces dernières semaines. Je vais vous expliquer pourquoi.

Je vis avec l’endométriose depuis plusieurs années.
Mais il a fallu une longue traversée médicale, semée de doutes et d’erreurs, avant que le mot ne soit enfin posé sur mes douleurs.

Combien de fois m’a-t-on dit que j’en faisais trop ? Que « c’est normal, toutes les femmes souffrent pendant leurs règles ».
Mais ce que je ressens dépasse de loin de simples crampes.

Quand une crise me frappe, c’est comme si des lames brûlantes déchiraient mon ventre de l’intérieur, comme si mes organes étaient arrachés un à un.
La douleur m’écrase, m’étouffe, me laisse tremblante, nauséeuse, incapable de marcher ou même de parler.
Parfois, elle est si intense que je perds connaissance.

Et ces épisodes ne se limitent pas à quelques heures.
Ils peuvent durer des jours, parfois s’étendre sur des semaines.
Ils m’enferment dans mon lit, m’éloignent de mon travail, de mes amis, de ma vie.
J’ai annulé des sorties, des voyages, des instants qui comptaient — parce que mon corps ne me laissait pas d’autre choix.

Mais au-delà de cette douleur insupportable, il y a quelque chose d’encore plus pesant : le manque de reconnaissance.
Beaucoup réduisent encore cette maladie à de simples règles difficiles.

L’endométriose m’arrache des fragments de mon existence, lentement, en silence.
J’essaie de tenir bon, de faire face. Mais certains jours, je ne suis pas une guerrière. Juste une femme qui survit.

Aujourd’hui, je choisis de m’exprimer pour toutes celles qui n’ont pas encore trouvé la force ou l’espace pour le faire.
Pour que, enfin, cette maladie soit regardée en face, écoutée, et véritablement prise en compte.

Durant une grande partie de ma vie, j’ai construit mon existence dans le seul but d’être acceptée… quitte à m’oublier.”C...
12/07/2025

Durant une grande partie de ma vie, j’ai construit mon existence dans le seul but d’être acceptée… quitte à m’oublier.”

Ce que j’ai longtemps pris pour de la gentillesse ou de la maturité, c’était en réalité un mécanisme de suradaptation.

Un comportement appris très tôt, souvent dans l’enfance, lorsque l’amour, la reconnaissance ou la sécurité étaient conditionnés à notre capacité à nous adapter, à “faire plaisir”, à ne pas faire de vagues.

Sur le plan psychologique, la suradaptation est souvent liée :
À des contextes d’attachement insécure ou ambivalent (Bowlby, 1980),
A une estime de soi construite sur la validation externe (Rogers, 1961),
À un besoin de contrôle et de prévisibilité dans des environnements instables (Bergeret, 1996).
Elle s’accompagne parfois de troubles anxieux, de fatigue chronique, d’un effacement progressif de l’identité, et d’un sentiment d’illégitimité (Crittenden, 1992).

Aujourd’hui, je réapprends à me choisir.
À poser des limites.
À vivre pour moi, et non à travers le regard de l’autre.

Quand un enfant pleure parce qu’il se sent triste, seul ou blessé, et qu’on lui répond « tu fais des histoires » ou « ar...
11/07/2025

Quand un enfant pleure parce qu’il se sent triste, seul ou blessé, et qu’on lui répond « tu fais des histoires » ou « arrête de dramatiser », il comprend vite que ses émotions ne valent pas la peine d’être entendues. Alors il se tait.

Il apprend à sourire même quand ça brûle à l’intérieur. À dire “ça va” alors que ça ne va pas du tout. Il fabrique un faux-self (Winnicott, 1960), une version de lui qui semble solide, mais qui étouffe sa vérité.

Cette invalidation émotionnelle répétée (Linehan, 1993) l’amène à régler seul ses tempêtes intérieures : en se coupant de ses émotions, en minimisant sa peine, en se sur-adaptant. Il devient celui ou celle qui aide tout le monde, mais n’ose jamais dire “j’ai besoin d’aide”.

Et à l’âge adulte ?

Ces mécanismes s’enracinent. On devient cet adulte qui :

ne pleure jamais devant personne, même quand ça explose à l’intérieur

prend sur soi tout le temps, jusqu’à l’épuisement

attire des partenaires émotionnellement indisponibles, parce qu’on ne s’autorise pas à être vulnérable

se sent coupable de déranger, même quand il/elle souffre

ressent un vide sans savoir pourquoi, parce que ses vrais besoins ont été étouffés trop tôt

Tout ça n’est pas de la force. C’est une solitude affective apprise (Bowlby, 1988).
Une adaptation à un monde où exprimer sa douleur a longtemps été inutile, voire dangereux.

03/07/2025

Il m’observe.Pas pour me juger.Mais pour me lire.Le cheval ne comprend pas nos mots,mais il ressent nos vérités.Celles q...
26/06/2025

Il m’observe.
Pas pour me juger.
Mais pour me lire.

Le cheval ne comprend pas nos mots,
mais il ressent nos vérités.
Celles qu’on tente d’étouffer sous le contrôle.
Celles qu’on ne dit pas à voix haute, mais que le corps raconte malgré nous.

Son intelligence émotionnelle n’est pas mentale.
Elle est sensorielle, instinctive, vibratoire.
Il capte les micro changements de posture, la tension sous la peau, le souffle retenu.
Et il s’ajuste avec une justesse que peu d’humains savent atteindre.

Les études le confirment aujourd’hui.
En 2025, une recherche dirigée par Jardat et al. a démontré que les chevaux réagissent aux émotions humaines, même lorsqu’elles sont simplement exprimées par la voix ou le visage sur écran. Leur fréquence cardiaque, leur regard et leur posture s’en trouvent modifiés.
Déjà en 2018, Proops et son équipe montraient qu’ils reconnaissent nos expressions faciales et se souviennent des émotions associées à chaque humain.
En 2020, Merkies et al. ont prouvé que notre état émotionnel influence directement leur rythme cardiaque, même à distance.

Tout cela révèle une chose simple :
le cheval est un miroir vivant.
Et dans ce miroir, parfois, je me redécouvre.

Car face à lui, je ne peux plus tricher.
Si je veux sa confiance, il me faut être alignée :
corps, cœur, intention.

Et c’est là que la magie opère.
Pas dans la performance.
Mais dans cette qualité de présence que l’on retrouve…
en se retrouvant soi.

Dans nos sociétés modernes, où la productivité prime et le mental est souvent en surchauffe, il est essentiel de revenir...
19/06/2025

Dans nos sociétés modernes, où la productivité prime et le mental est souvent en surchauffe, il est essentiel de revenir au corps comme lieu d’ancrage. S’accorder un moment dans la nature, sentir la chaleur du soleil sur sa peau, l’eau fraîche sur ses pieds, c’est redonner au corps la place qu’il mérite : un vecteur de sensation, de mémoire, et parfois même de guérison.

La psychologie contemporaine reconnaît de plus en plus l’importance de cette approche incarnée du bien-être. La thérapie somatique, par exemple, met en lumière le rôle du corps dans les traumas non verbalisés (Levine, 1997). De même, la pleine conscience basée sur les sensations corporelles permet de réduire le stress et l’anxiété (Kabat-Zinn, 2003).

Et puis il y a ces moments où l’on s’autorise à se voir pleinement. À être douce avec soi-même. À trouver sa beauté là où elle se niche vraiment : dans l’éclat d’un regard sincère, dans la force tranquille d’un tatouage assumé, dans la simplicité d’un sourire sous les arbres.

C’est aussi ça, la santé mentale. Se sentir vivante. Présente. Entière.

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