Parler Psy

Parler Psy Je m’appelle Elsa. Je suis psychologue et je partage mes connaissances sur la psychologie.

Il y a quelques mois, les chutes en fin de saison avaient laissé plus de traces que je ne voulais l’admettre.Pas seuleme...
06/10/2025

Il y a quelques mois, les chutes en fin de saison avaient laissé plus de traces que je ne voulais l’admettre.
Pas seulement sur le corps : sur l’esprit aussi.
À chaque saut, l’élan se heurtait à la peur. Cette microseconde de doute suffisait à tout figer : les mains se raidissaient, le souffle se bloquait, et le corps, pourtant entraîné, refusait l’envol.

C’est là que j’ai compris que le blocage n’était pas physique, mais psychologique.
Comme en psychothérapie, certaines peurs se glissent dans les interstices du quotidien. Elles s’immiscent dans le geste, dans la posture, dans le souffle même.
Et pour les apprivoiser, il ne suffit pas de “tenir bon”.
Il faut accueillir la peur, la regarder en face, la nommer, puis apprendre à lui laisser sa place : sans la laisser guider la main.

Dans la théorie cognitive-comportementale (Beck, 1976), on parle de désensibilisation graduée : réapprendre, pas à pas, à affronter ce qui effraie en restaurant la sécurité intérieure.
En équitation comme en thérapie, cela suppose d’abord une alliance : celle du cavalier et du cheval, celle du patient et du thérapeute.
Deux êtres qui se fient l’un à l’autre pour oser à nouveau.

Alors j’ai recommencé.
Des barres au sol, puis des croisillons.
Des battements de cœur plus calmes, des mains plus souples.
Et un jour, sans vraiment y penser, on a sauté.
Vraiment sauté.
L’élan était là, la confiance aussi.
Best volait, et moi avec lui.

Ce moment n’est pas qu’un simple saut.
C’est le symbole d’une résilience retrouvée (APA, 2023) : la capacité à se reconstruire après un échec, à retrouver un sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 1997), et à transformer la peur en force d’adaptation.

Aujourd’hui, je ne me bats plus contre la peur.
Je l’écoute, je la remercie, puis je lui murmure doucement :
« Regarde, on vole. »

On a tendance à associer le mot handicap à ce qui se voit : une canne, un fauteuil roulant, une prothèse. Pourtant, cert...
15/09/2025

On a tendance à associer le mot handicap à ce qui se voit : une canne, un fauteuil roulant, une prothèse. Pourtant, certains handicaps sont invisibles, et n’en sont pas moins invalidants. L’endométriose, dont je souffre depuis des années, en est un exemple criant. Derrière un sourire, derrière une apparence « normale », se cachent des douleurs chroniques qui envahissent le quotidien.

Le handicap invisible confronte non seulement au corps, mais aussi au regard des autres. Parce qu’il n’est pas visible, il est souvent minimisé : « Mais tu n’as pas l’air malade », « Tout le monde a mal parfois ». Ces phrases, banales en apparence, renforcent un sentiment d’invalidation et d’incompréhension, ce que la psychologie désigne comme une double peine : souffrir dans son corps, et devoir en plus justifier sans cesse cette souffrance (Stone, 2005).

Vivre avec l’endométriose, c’est apprendre à composer avec une douleur qui ne s’arrête pas aux crises. Elle s’infiltre dans la vie professionnelle, affective et intime. Elle oblige à développer des stratégies d’adaptation psychologique ( ce qu’on appelle le coping ) pour continuer à avancer malgré tout (Folkman & Lazarus, 1984). Certaines stratégies consistent à chercher du soutien social, d’autres à trouver du sens dans l’épreuve.

La recherche en psychologie de la santé montre que les maladies chroniques invisibles comme l’endométriose exposent à une vulnérabilité accrue à l’anxiété et à la dépression, en raison de l’imprévisibilité des symptômes et du manque de reconnaissance extérieure (van de Velde et al., 2019). Et pourtant, elles forgent aussi une résilience particulière : apprendre à s’écouter, à poser ses limites, à trouver de la force dans les petits moments de répit.

Le silence dans une relation ne se réduit pas à une absence de mots : il est souvent le signe d’un processus psychologiq...
11/09/2025

Le silence dans une relation ne se réduit pas à une absence de mots : il est souvent le signe d’un processus psychologique complexe. Lorsqu’un individu cesse de se battre verbalement pour sauver une relation, ce silence peut refléter l’épuisement émotionnel et la conviction que la communication n’aura plus aucun impact.

Ce phénomène s’apparente à ce que Gottman (1999) a nommé le stonewalling (« mur de pierre ») : l’un des « quatre cavaliers de l’Apocalypse » relationnelle. Dans ce cas, l’un des partenaires se ferme émotionnellement, cesse de réagir et se réfugie dans le silence. Loin d’être neutre, ce silence est vécu par l’autre comme un retrait, une rupture de la connexion affective.

Sur le plan psychologique, ce silence est aussi lié à la théorie de l’impuissance acquise (Seligman, 1975). Après des tentatives répétées et infructueuses pour changer la dynamique, la personne développe la conviction que ses efforts n’auront plus d’effet. Le silence devient alors un moyen de protection psychique, une façon de se retirer pour ne plus souffrir.

Du point de vue de la communication non verbale, le silence peut être perçu comme un message en soi : il traduit un renoncement, une coupure de lien, ou encore une stratégie de régulation émotionnelle (Knapp et Hall, 2010). Ainsi, même sans mots, il « dit » quelque chose : que la relation est en train de s’éteindre.

« Oui ça va je vais très bien ». Combien de fois avons-nous prononcé ces mots alors que, intérieurement, nous étions en ...
10/09/2025

« Oui ça va je vais très bien ». Combien de fois avons-nous prononcé ces mots alors que, intérieurement, nous étions en souffrance ? Moi la première. Cette réponse automatique, presque réflexe, illustre un phénomène psychologique bien connu : la dissimulation émotionnelle. Elle correspond au fait de masquer ses véritables ressentis afin de maintenir une façade sociale, protéger autrui, ou éviter d’affronter sa propre vulnérabilité (Gross, 1998).

En psychologie, on parle de régulation émotionnelle expressive : c’est-à-dire l’acte de cacher ou modifier l’expression visible d’une émotion sans en transformer réellement le vécu interne (Gross & John, 2003). Si cette stratégie peut parfois protéger nos relations sociales en évitant les conflits ou l’inquiétude de nos proches, son utilisation chronique est coûteuse. Elle a été associée à une augmentation du stress physiologique, de l’isolement perçu et même à une détérioration du bien-être psychologique (John & Gross, 2004).

Dire « ça va » quand rien ne va, c’est aussi se priver de la possibilité d’être entendu et soutenu. Selon Rogers (1961), l’authenticité , c’est à dire : être congruent avec ce que l’on ressent, est une condition essentielle de la santé psychologique. À force de travestir nos émotions, nous risquons de renforcer ce sentiment de solitude intérieure, où personne ne perçoit ce que nous vivons réellement.

Dernière cette petite phrase en apparence banale se cache un paradoxe : elle nous protège à court terme, mais peut nous fragiliser à long terme. La psychologie nous invite à trouver un équilibre entre la pudeur émotionnelle et l’expression sincère de nos besoins, car c’est dans cette ouverture que se créent les liens les plus humains et les plus réparateurs.

La recherche montre que l’illusion de contrôle c’est à dire la tendance à croire que nous avons plus d’influence sur les...
03/09/2025

La recherche montre que l’illusion de contrôle c’est à dire la tendance à croire que nous avons plus d’influence sur les événements que nous n’en avons réellement est un biais cognitif largement documenté (Langer, 1975). Ce mécanisme psychologique peut apaiser temporairement l’angoisse, mais il finit par créer de la frustration et de la souffrance lorsque la réalité nous confronte à nos limites.

La véritable force ne réside pas dans la maîtrise absolue, mais dans la capacité à développer la tolérance à l’incertitude et à pratiquer le lâcher-prise (Hayes et al., 2006). Accepter que tout ne dépend pas de nous, c’est s’ouvrir à plus de flexibilité psychologique, réduire la détresse et avancer plus sereinement.

Autrement dit : tu ne contrôles pas les vagues, mais tu peux apprendre à surfer avec elles.

Nous courons après des idéaux lointains. Nous croyons que le bonheur se cache dans l’accumulation, dans les grandes réus...
30/08/2025

Nous courons après des idéaux lointains. Nous croyons que le bonheur se cache dans l’accumulation, dans les grandes réussites, dans ce que nous n’avons pas encore atteint. Mais la vérité, c’est que l’épanouissement psychologique se nourrit rarement de l’exceptionnel. Il prend racine dans l’ordinaire.

Une tasse de thé partagée. Le chant des oiseaux au réveil. Une marche en silence. Ces détails, si discrets, sont en réalité nos plus puissants alliés. Les études en psychologie positive le confirment : ce sont les micro-moments de gratitude et de présence qui bâtissent une vie plus heureuse et plus résiliente.

Alors, je vous pose une question : combien d’instants précieux avez-vous laissés filer aujourd’hui, trop occupés à anticiper demain ? Combien de sourires, de regards, de respirations n’avez-vous pas pris le temps de savourer ?

Cultiver les choses simples n’est pas une faiblesse. C’est un acte de force. C’est dire au monde : je choisis de vivre maintenant, pleinement, et pas seulement quand tout sera parfait.

N’oublions pas : l’extraordinaire se cache dans l’ordinaire, pour peu que nous osions l’accueillir.

En psychologie, ce principe est décrit dans le modèle transthéorique du changement de Prochaska et DiClemente (1983). Se...
29/08/2025

En psychologie, ce principe est décrit dans le modèle transthéorique du changement de Prochaska et DiClemente (1983). Selon ce modèle, l’individu traverse différentes étapes : de la précontemplation (absence de remise en question) jusqu’à la maintenance (consolidation du changement). Si la personne se trouve dans le refus ou le déni, toute tentative extérieure de la « sauver » risque non seulement d’échouer, mais aussi d’entraîner frustration et épuisement pour celui qui essaie d’aider.

Par ailleurs, la relation d’aide repose sur l’idée que chacun possède une responsabilité personnelle vis-à-vis de son parcours. Carl Rogers (1961) soulignait déjà que le rôle du thérapeute (et plus largement de toute personne soutenante ) est de créer un climat de compréhension et d’acceptation, mais jamais de forcer ou d’imposer le changement.

Vouloir sauver à tout prix quelqu’un qui refuse l’aide peut également conduire à une dynamique de codépendance, où l’on sacrifie son propre équilibre pour tenter de « réparer » l’autre. Or, de nombreuses études montrent que ce type de relation entretient la souffrance des deux côtés (Beattie, 1987).

Il est donc essentiel de distinguer entre accompagner et sauver.
Accompagner, c’est : offrir un soutien, une écoute, une présence bienveillante ; montrer que des ressources existent ; respecter le rythme et la liberté de l’autre.

Sauver, en revanche, implique une prise en charge totale qui nie la responsabilité individuelle de la personne aidée et met en danger celle qui aide.

L’équitation est le sport le plus merveilleux mais aussi le plus ingrat que je connaisse. Rien n’y est jamais acquis : u...
17/08/2025

L’équitation est le sport le plus merveilleux mais aussi le plus ingrat que je connaisse. Rien n’y est jamais acquis : une victoire aujourd’hui peut devenir un doute demain. Chaque instant de grâce se construit dans l’effort, la régularité et parfois la remise en question profonde. C’est une discipline qui nous pousse dans nos retranchements, met à l’épreuve notre patience, et confronte nos blessures les plus anciennes.

Car le cheval n’est pas une simple monture : il agit comme un miroir. Il reflète nos émotions, nos tensions, nos incohérences. Là où d’autres sports nous confrontent à nos propres limites physiques, l’équitation ajoute la dimension relationnelle : il faut s’ajuster, communiquer sans paroles, et accepter que la progression dépend aussi d’un autre être vivant. C’est cette exigence de connexion qui la rend si puissante.

En psychologie, plusieurs recherches confirment cette idée : la relation au cheval favorise la conscience de soi, régule les émotions et agit comme un catalyseur dans le travail thérapeutique. Le cheval, par son authenticité et sa sensibilité, met en lumière nos états internes, sans jugement, ce qui favorise un apprentissage émotionnel profond (Bachi, 2012 ; Schultz et al., 2007). Ainsi, chaque séance devient une double rencontre : avec l’animal, mais aussi avec soi-même.

Alors oui, l’équitation est exigeante, parfois brutale dans ses leçons. Mais c’est aussi une école de patience, d’humilité et de résilience. Et au cœur de ces épreuves, naît une complicité qui dépasse les mots.

Dans le processus de deuil, les émotions fonctionnent souvent comme des vagues.La colère peut surgir avec force : elle e...
16/08/2025

Dans le processus de deuil, les émotions fonctionnent souvent comme des vagues.
La colère peut surgir avec force : elle est l’expression d’une révolte face à la perte, d’un refus de l’inacceptable. Elle correspond à ce que Kübler-Ross (1969/2014) a décrit comme l’une des étapes centrales du deuil, où la douleur se transforme en énergie dirigée contre soi, les autres ou même le défunt.

Puis vient la tristesse, qui agit comme un reflux. Elle laisse une impression de vide, de silence intérieur. C’est la phase où l’absence est pleinement ressentie, et où la personne endeuillée peut éprouver un effondrement émotionnel et physique (Worden, 2018).

Ces deux mouvements ne sont pas opposés mais complémentaires. Ils illustrent la dynamique émotionnelle du deuil, faite d’allers-retours, d’oscillations entre confrontation à la perte et recherche d’apaisement. Stroebe et Schut (1999) décrivent ce processus sous le nom de modèle du double processus : l’individu oscille entre l’orientation vers la perte (douleur, tristesse) et l’orientation vers la restauration (colère, énergie tournée vers l’action).

Ainsi, accueillir la colère et la tristesse, c’est reconnaître qu’elles appartiennent toutes deux au même mouvement de transformation intérieure. L’une exprime la force de l’attachement, l’autre révèle la profondeur du manque.

Comment retrouver son identité après avoir subi la violence psychologique ?Les violences psychologiques, parfois invisib...
13/08/2025

Comment retrouver son identité après avoir subi la violence psychologique ?

Les violences psychologiques, parfois invisibles, peuvent effacer des morceaux entiers de qui nous sommes. La dévalorisation, le contrôle ou la manipulation finissent par altérer notre image de nous-même (APA, 2023). On en vient à se voir à travers les yeux de l’agresseur, oubliant peu à peu nos propres valeurs.

Se reconstruire n’est pas un « déclic » mais un processus (Herman, 1992).
Il commence par reconnaître que ce que l’on a vécu est réel, et que ses effets sont légitimes. Puis vient la reconnection à soi : redécouvrir ses besoins, ses envies, ses couleurs. C’est apprendre à poser des limites, à dire non sans s’excuser, à réécrire son histoire.

Ce chemin demande du temps, de la patience, et souvent un accompagnement thérapeutique adapté (Courtois & Ford, 2013). Mais chaque pas est une victoire : un mot retrouvé, un rire sincère, une respiration plus libre.

Certaines douleurs ne disparaîtront jamais complètement. Elles ont laissé une empreinte, dans le corps, dans le cœur, da...
04/08/2025

Certaines douleurs ne disparaîtront jamais complètement. Elles ont laissé une empreinte, dans le corps, dans le cœur, dans la mémoire. Et c’est normal. Guérir, ce n’est pas faire comme si rien ne s’était passé. C’est apprendre à respirer à nouveau malgré la cicatrice.

Les recherches en psychologie nous montrent que le traumatisme modifie profondément notre manière de percevoir le monde (Van der Kolk, 2014). Mais ce n’est pas une fatalité. Il est possible de reprendre le pouvoir sur nos pensées, nos émotions, notre vie. L’EMDR, l’ACT, ou encore la pleine conscience nous accompagnent dans ce chemin de réappropriation (Shapiro, 2017 ; Hayes et al., 2012).

Guérir, c’est pouvoir se souvenir sans s’effondrer. C’est pouvoir aimer à nouveau, faire des projets, rire, même si quelque chose en nous a été brisé un jour. Ce n’est pas nier la douleur. C’est décider qu’elle ne guidera plus chacun de nos pas.

C’est retrouver sa voix, sa force, sa liberté. Même avec des cicatrices.

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