
11/10/2025
LE DÉNI.
Même si dans ta vie, tu as vécu des souffrances, des humiliations, des rejets, il est temps de voir ces blessures, cesse de les nier, de faire comme si ton chemin avait été semé de fleurs et de bonbons, si ce n'est pas le cas.
Parfois, en consultation, il m'arrive de recevoir une personne dans la négation totale de son vécu. Il est difficile pour elle d’ôter la protection de survie qu'elle a posée sur son enfance, son adolescence.
À force de discuter, de lever des voiles, elle va, par moment seulement, reconnaitre qu'elle a subi certains agissements de la part du père ou de la mère, mais systématiquement sa réponse est " « Oui, c'est vrai, cependant je n'en souffre pas, ce n'était pas grave !! »
Le DÉNI est une protection illusoire très puissante, pour ne plus se souvenir que l'on a reçu de la maltraitance, même à un niveau moindre, mais que cette violence agit sur sa vie ici et maintenant.
Je dis illusion, car son inconscient a tout enregistré et que si elle vient consulter, c'est qu'un mal-être est présent. La personne va le poser sur le travail, sur son conjoint, sur la société, sur ces enfants, pas sur son vécu. L'oubli, qui n'en a pas un, est préférable pour elle à la reconnaissance de la défaillance parentale. La toute-puissance de papa/maman est sauvegardée, préservée, innocente.
La personne dans cet état d'esprit a deux solutions : soit elle devient hyper rigide, contrôlant, perfectionniste, avec un sens du devoir, de la justice, au-delà de la normale, soit elle rentre dans un état dépressif malsain et invalidant sans comprendre pourquoi. Dans les deux cas, elle n'est ni juste, ni en accord avec qui elle est.
Les émotions sont complètement bloquées, il n'est pas question pour elle de se laisser aller, de lâcher prise sur sa rigidité et si d'aventure cela se produit, cet instant ne dure que le temps de l'apercevoir et aussitôt elle reprend son "rôle" et ferme les portes.
C'est une construction mentale qui sert un moment et qu'il est nécessaire de libérer pour vivre sa vie sans se punir. L'enfant intérieur n'est pas sublimé, pas reconnu, et cela, quel que soit l'âge.
Ce sont très souvent des personnes avec une sensibilité profonde, des êtres de grand amour qui ne s'autorise pas à donner et à recevoir, car leur plus grosse problématique est la peur de leur vulnérabilité.
Monique Damel. La Voie de l'Etoile.