
22/08/2025
Qu’est-ce qu’un coupeur de feu ?
Un coupeur de feu (ou barreur de feu, leveur de feu) est une personne qui soulage, apaise, voire stoppe la douleur et l’évolution de brûlures (feu, radiothérapie, coups de soleil, inflammation, zona, etc.) par des prières, des formules, ou par l’imposition des mains.
La pratique peut aussi s’étendre à d’autres maux : fièvre, zona, saignements, verrues.
Tradition orale : La transmission se fait souvent de bouche à oreille, par une prière ou une formule donnée à une personne jugée digne de la recevoir.
Discrétion : Beaucoup de coupeurs considèrent leur don comme une mission, pas un métier. Ils ne demandent pas d’argent (au maximum, on laisse « quelque chose pour la bougie » ou en remerciement).
Religieux et païen : Certains utilisent des prières chrétiennes (ex. invocation du Christ, des saints), d’autres des formules plus neutres ou ésotériques (souffle, visualisation, croix de main).
Reconnaissance : Même certains médecins (notamment en cancérologie et radiothérapie) orientent leurs patients vers des coupeurs de feu, car les témoignages sont nombreux et souvent probants.
Comment savoir si on en est un ?
Il n’existe pas de « test » scientifique, mais plusieurs signes et pistes peuvent aider :
Intuition et magnétisme : Certaines personnes sentent depuis l’enfance qu’elles ont « quelque chose dans les mains » (chaleur, picotements, apaisement sur autrui).
Transmission : Beaucoup disent qu’il faut recevoir la formule d’un autre coupeur (même si certains découvrent seuls leur pratique).
Expérience directe : On peut essayer sur une petite brûlure (sur soi ou un proche, même une brûlure de cuisine) et observer :
diminution rapide de la douleur,
cicatrisation plus rapide que d’habitude,
sensation de fraîcheur ou de bien-être.
Réaction des autres : Souvent, les personnes soulagées le signalent d’elles-mêmes : « ça brûlait, et maintenant c’est parti ! ».
Les pratiques les plus répandues
Prières secrètes : formules murmurées, souvent chrétiennes, se terminant par « Ainsi soit-il » ou « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».
Souffle : souffler doucement sur la brûlure en récitant la formule.
Imposition des mains : poser la main près ou au-dessus de la brûlure, sans contact direct, en visualisant le feu qui se calme.
Symboles : tracer une croix avec la main ou les doigts au-dessus de la zone brûlée.
Être coupeur de feu, c’est souvent un mélange de don, de foi (au sens large), de tradition et d’intention profonde d’aider.
Certaines personnes l’héritent, d’autres le découvrent seules par la pratique.
Prières traditionnelles de coupeurs de feu
La plus répandue (très ancienne, chrétienne)
On la disait en soufflant trois fois sur la brûlure :
« Feu, je te conjure,
Feu, perds ta chaleur,
Comme Judas perdit sa couleur
En trahissant Notre Seigneur. »
Variante des montagnes (Savoie / Jura)
« Feu, cesse de brûler,
Comme Judas a cessé de respirer,
Comme la Vierge a cessé de pleurer,
Par la grâce de Dieu, il en sera ainsi. »
Formule de campagne très courte
À dire en traçant une croix avec les doigts :
« Feu va-t’en,
Dieu t’éteint. »
Pour brûlures, inflammations, zona (Bretagne / Normandie)
« Feu, je te passe,
Feu, je te chasse,
Au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit. »
Comment les utiliser ?
Faire le signe de croix trois fois au-dessus de la brûlure.
Souffler doucement (parfois trois fois, parfois neuf fois, selon la tradition).
Réciter la prière à voix basse, comme un murmure, presque pour soi.
Toujours finir par "Ainsi soit-il" (ou "Amen").
Ces prières sont simples mais portent une charge symbolique très forte. Dans les campagnes, elles étaient transmises souvent le soir, parfois à l’oreille d’un enfant ou d’un proche, en lui disant :
« Je te donne le don, tu t’en serviras pour aider, jamais pour toi seul. »
Transmission du don
Le moment
Souvent le soir, parfois lors d’un coucher de soleil.
Certains disaient que la transmission devait se faire un Vendredi Saint, ou un jour de grande fête religieuse.
D’autres assuraient qu’on pouvait transmettre à n’importe quel moment, mais seulement quand la personne était prête à porter ce don.
Les conditions
Le don ne s’écrit pas, il se chuchote à l’oreille.
Il est transmis à une seule personne à la fois.
Traditionnellement, on disait qu’il fallait transmettre à quelqu’un digne de confiance : pas d’intérêt financier, désir sincère d’aider.
Certains ajoutaient : « Il vaut mieux que ce soit transmis à quelqu’un d’un sexe différent » (grand-père → petite-fille, mère → fils, etc.), mais ce n’était pas une règle absolue.
Le rituel
Un ancien prenait l’autre à part, parfois dehors, et disait la formule trois fois à l’oreille, souvent en traçant une croix sur son front ou sa main.
Exemple typique :
« Je te donne ce don,
Tu ne l’utiliseras jamais pour toi,
Mais pour soulager les autres.
Ce don, je te le passe,
Garde-le dans ton cœur,
Et transmets-le quand ton heure viendra. »
Ensuite, il murmurait la prière secrète (celle qui sert à couper le feu) et demandait au receveur de la répéter.
L’interdit
Un coupeur de feu ne soigne pas pour lui-même : on dit que ça ne fonctionne pas.
Il ne doit pas en faire commerce, sinon le don s’éteint.
Il doit agir par compassion, gratuitement, avec humilité.
La reconnaissance
On disait que, dès que la personne avait reçu le don, elle pouvait immédiatement tester sur une petite brûlure et voir la douleur s’éteindre.
C’est ce premier essai qui confirmait que la transmission avait « pris ».
Être coupeur de feu, c’est moins un savoir intellectuel qu’une chaîne vivante, transmise de cœur à cœur, dans le silence et la simplicité.
Le secret des druides