06/05/2025
11h
le silence s’installe, et la gorge se serre.
je le sens dans leurs gestes.
« est-ce que je peux dire ça ? »
poser ainsi son cœur sur la table n’est-il pas indécent ?
et pourtant… s’ils savaient…
j’ai vu des regards fuyants et des mâchoires serrées,
j’ai vu des enfants en pleurs dans des corps d’adultes fatigués.
j’ai vu des mains trembler à l’idée d’être touchées,
j’ai vu des ventres crispés d’avoir trop encaissé.
j’ai vu des cris avalés, des colères ravalées,
j’ai vu des dos voûtés sous des “sois parfait” emmurés.
j’ai vu des silences hurler dans les recoins du canapé,
et des épaules danser sous des larmes libérées.
j’ai vu des cœurs en morceaux et des âmes en exil,
j’ai vu des hontes têtues et des blessures subtiles.
j’ai vu des femmes s’excuser d’exister,
des hommes oublier qu’ils avaient le droit de pleurer.
j’ai vu des armures fondre, des carapaces tomber,
et des vies reprendre un élan qu’on croyait oublié.
et pourtant… s’ils savaient…
s’ils savaient comme j’aime ces instants suspendus,
où tout devient vivant, vulnérable, nu.
je ne cherche pas des âmes parfaites ou polies,
je cherche la vérité d’un souffle, même brisé, même petit.
ouvrez la bouche, s’il vous plaît.
j’ai juste besoin d’entendre ce que votre cœur murmure.
❤️