Jean-Philippe Levigne a repris ses études à la quarantaine pour devenir sophrologue. Alors qu’il était cadre supérieur pour un laboratoire pharmaceutique, Jean-Philippe Levigne a décidé de changer de vie en 2005, pour un « savoir être », en accord avec ses valeurs.
«En fait, vous allez rire… Mais je n'aime pas me livrer ! » Jean-Philippe Levigne affiche un grand sourire un peu gêné. Il se cale dan
s son siège, histoire de mieux peser ses mots. Pas si facile de se confier pour quelqu'un toujours prêt à recueillir le mal-être des autres… Et spécialiste en communication. Aujourd'hui, Jean-Philippe décide de tout – ou presque – dans sa vie. Il est son propre patron après avoir travaillé pour les autres pendant des années. Il a choisi son décor : mobiliers et murs aux couleurs tendances et apaisantes pour son cabinet rue Bonnabaud à Clermont, et celui de Châtel-Guyon. Jean-Philippe Levigne est devenu sophrologue après 20 ans de vie professionnelle dans l'industrie pharmaceutique. Il est ainsi passé de visiteur médical à responsable régional pour un grand laboratoire. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à laisser une carrière de cadre supérieur – et tous les avantages de la réussite – à celle bien moins certaine financièrement mais bien plus tranquille d'un sophrologue ? Des outils contre le stress
« C'est un ensemble de choses en fait. Déjà, il y a eu l'opportunité offerte par le plan social lancé dans mon entreprise, dans les années 2000. Ce n'était pas prévu que je parte mais après mûres réflexions… »
De mûres réflexions lancées sans doute très longtemps avant… « Rétrospectivement, je dirais que c'est le résultat d'un travail sur soi de 15 ans. Mais c'est vrai, maintenant que l'on en parle, le germe à tout cela est à la fois récent et beaucoup plus ancien. »
Dans les faits : Il y a déjà eu sa vocation d'artiste contrariée alors qu'il était encore adolescent. Lors de l'examen de son bac technique, c'est la panique. Il s'en va. Il se met alors en quête d'une voie en accord avec ses aspirations : « Je voulais une profession qui mêle tout à la fois contacts, autonomie et créativité. J'avais besoin de me sentir utile. Les études en action commerciale le permettaient tout comme mon métier pour des laboratoires pharmaceutiques. » Pourtant, de temps à autre, il reste sujet à des crises de panique conduisant à des troubles du rythme cardiaque. Est-ce la pression due à sa fonction, la fatigue liée aux kilomètres, la famille, la quarantaine ? Le monde médical parle de spasmophilie. « Les remèdes ne donnaient aucun résultat. On ne m'a jamais évoqué le terme de stress. Du moins pas avant que je rencontre une infirmière qui pratiquait la sophrologie au CHU de Saint-Étienne. »
Il raconte : « Alors que je vivais un nouvel épisode de panique, elle m'a dit : "Ça, ça ressemble à du stress". Elle m'a fait reprendre mon calme grâce à des exercices de sophrologie ». Des outils qui lui ont permis par la suite de reprendre le dessus dès que le besoin se faisait sentir. « Je me suis mis à comprendre les liens entre les émotions et le corps. Les crises se sont espacées. J'ai appris à respirer correctement. Mais je me disais, là, il y a quelque chose qui ne va pas dans ma vie ! »
« Ma santé et mes valeurs d'abord »
Il décide de quitter son entreprise. « J'ai dit "stop". Ma santé et mes valeurs d'abord ! » Des valeurs comme « l'éthique, le respect et le travail bien fait… » « Ce que j'aimais dans mon activité professionnelle, c'était l'idée de faire du bien aux autres. Je voulais rester dans le domaine de la santé et je savais qu'un DU de sophrologie venait d'ouvrir à Saint-Étienne. »
C'est décidé, il allait devenir sophrologue et spécialiste en communication, en suivant une autre formation parallèlement. « 80 % du stress est issu de difficultés de communication au sein du milieu professionnel. Et la sophrologie ouvre la voie au langage du corps et des émotions. Car notre corps nous parle ! La sophrologie est comme une boîte à outils pour faire face au stress. On dit "j'ai mal" et la sophrologie permet de dire "j'ai bien". »
Désormais, outre ses consultations de sophrologie, il intervient auprès d'entreprise pour la gestion du stress et auprès de l'école d'infirmière pour présenter cette discipline. Et d'avouer, tout sourire : « Aujourd'hui, ma vie est devenue beaucoup plus paisible. Pas riche mais paisible ! Quoique riche d'autre chose… »