30/08/2025
🙏 la gratitude 🙏
Tu peux pratiquer des années.
Faire des milliers de gestes.
Respirer chaque matin.
Méditer chaque soir.
Mais si tu oublies une chose essentielle,
alors toute ta pratique reste stérile.
Cette chose… c’est la gratitude.
Beaucoup pratiquent pour “aller mieux”.
Pour “se renforcer”.
Pour “trouver la paix”.
Tout cela est juste. Mais incomplet.
Car pratiquer uniquement pour soi,
sans gratitude envers la vie, les maîtres, la lignée, les saisons…
c’est comme couper un arbre de sa racine,
et s’étonner ensuite qu’il se dessèche.
Le Li Ki (Livre des Rites) nous rappelle avec force :
« La piété et la gratitude sont le fondement du Ciel et de la Terre. »
Autrement dit : sans gratitude, aucun lien véritable n’existe entre toi et le monde.
Le geste devient mécanique.
Le souffle se fige.
Le Qi ne circule plus.
Lao Tseu disait déjà :
« Celui qui se contente d’accumuler s’appauvrit.
Celui qui offre reçoit en retour. » (Dao De Jing, chap. 81)
C’est le grand paradoxe de la Voie : plus tu veux garder pour toi, plus tu perds.
Mais plus tu donnes, plus le Tao s’ouvre.
Dans le Huangdi Neijing, l’Empereur Jaune interroge Qi Bo :
« Comment le pratiquant peut-il prolonger sa vie ? »
Et Qi Bo répond :
« Qu’il honore ce qui lui a été transmis.
Alors le Ciel le couvrira de ses souffles. »
Ce passage est clair : la gratitude n’est pas un supplément,
c’est une condition pour recevoir la bénédiction des souffles.
Le Yi Jing, dans l’hexagramme 24 – Fu (Le Retour), enseigne aussi que tout ce qui s’éloigne doit revenir à la racine.
Et que le retour à la racine n’est rien d’autre que la reconnaissance envers ce qui nous a fait naître.
Tchouang Tseu, lui, l’exprimait à sa manière poétique :
« L’homme véritable se nourrit du Ciel comme l’enfant du sein de sa mère.
Il n’oublie jamais le lait qui l’a fait grandir. »
C’est cela, la gratitude :
se souvenir de ce qui nous a nourris,
et continuer à honorer cette source invisible.
Et Mencius le rappelle enfin, avec son pragmatisme confucéen :
« Celui qui oublie la reconnaissance attire sur lui le malheur,
car il ferme la porte que le Ciel lui avait ouverte. »
Alors, rappelle-toi :
le Nei Gong n’est pas seulement un entraînement.
C’est un rituel vivant.
Un acte de reliance.
Chaque geste est une offrande.
Chaque souffle est un remerciement silencieux.
Chaque pratique est une manière de dire :
merci à la vie, merci au Ciel, merci à la Terre.
Et plus tu remercies,
plus le souffle s’ouvre.
Plus le Qi se déploie.
Plus ton cœur devient vaste.
👉 Voilà pourquoi pratiquer sans gratitude,
c’est comme puiser dans un puits sans source.
Mais pratiquer avec gratitude…
c’est ouvrir en toi une fontaine intarissable.
Olivier ALLENO
Praticien et enseignant des arts du TAO et passeur d’héritage