14/04/2024
Selon les derniers chiffres (2023) sur l'étude démographique de l'ostéopathie en France (source : Ostéopathes de France), 2 français sur 3 ont fait au moins une séance d'ostéopathie dans leur vie, et 91% en ont une bonne image (source IFOP juillet 2016).
Aujourd'hui, 45 000 ostéopathes oeuvrent en France. Beaucoup hélas ne vivent pas bien de leur art (50% gagnent moins que SMIC), surtout les jeunes diplômés de la trentaine d'écoles agréées par le Ministère de la Santé.
Si en 2011, on comptait environ 20 millions d'actes d'ostéopathie, on peut aujourd'hui aisément estimer au double ce nombre. Or le nombre d'accident en cours de traitement (avec hospitalisation et dépôt de plainte) semble rester stable (source : rapport IGAS osteopathie et chiropraxie, 2021). Cela souligne l'amélioration de la qualité de la formation des praticiens français. Certe celle ci se doit de s'améliorer sans cesse, mais ces données sont encourageantes et vont dans le bon sens pour notre profession.
Proportionnellement, le nombre d'accident reste très inférieur à celui lié à la prise médicamenteuse, aux erreurs de diagnostic médical, aux maladies nosocomiales, etc.
Alors, "effet placébo" de l'ostéopathie? oui évidemment, mais comme dans toute médecine cet effet est notable (on va déjà mieux en sachant qu'on va voir un professionnel qui va nous aider à gérer la douleur!).
L'enjeu de l'unité des ostéopathes (exclusifs ou non) pour défendre cette profession permettra de faire avancer l'ostéopathie vers une probable reconnaissance comme profession de santé à part entière à l'horizon 2030/35.
Avec à la clé :
- la reconnaissance par la HAS de l'intérêt de cette thérapie manuelle dans le soin des personnes malades,
- l'entrée de l'ostéopathie à l'hôpital (sans y être bénévole comme c'est le cas aujourd'hui!), ce qui permettra enfin la création de poste salariés, inexistants aujourd'hui,
- l'octroie de crédits de recherche publique pour affiner le pourquoi de notre efficacité,
- la diminution des pratiques manuelles souvent trompeuses ("osteopraticien", "reboutologie", "osteotherapeute", etc)
- la réduction du nombre d'écoles de formation pour faciliter la régulation "naturelle" des praticiens à moyen terme
- l'augmentation des contraintes administratives pour les praticiens,
- et pourquoi pas un remboursement partiel de la Sécurité Sociale et une prise en charge plus avantageuse par les mutuelles
Il faut pour cela, une volonté politque. Mais nos politiciens en auront ils le cran? Je les mets au défis de s'y mettre sérieusement. Le public est prêt pour cela, avec aussi de belles économies pour la Sécurité Sociale (moins d'arrêts de travail, meilleurs parcours de soin, diminution de la prise d'antalgique, diminution du temps d'attente aux urgences dans certains cas, meilleure coordination médecin/ostéopathe/kinésithérapeute, etc).
Enfin, l'ajout d'une 6è année d'étude pour être au niveau des sage-femmes, et ainsi pouvoir justifier d'un "diagnostic ostéopathique" à la hauteur de l'enjeu de santé publique que cela représente.