09/11/2025
Tenter de prouver sa différence à travers des "étiquettes", c’est souvent révéler qu’on ne l’assume pas encore vraiment :
Chercher à se définir à travers des étiquettes (TDAH, HPI, bipolaire, hypersensible, non-binaire, etc) peut être une étape importante du chemin de connaissance de soi. Ces mots permettent parfois de mettre du sens sur une expérience intérieure qui semblait chaotique, de trouver un sentiment d’appartenance, de soulager une souffrance qui n’avait pas encore de nom, de se rassurer..
Mais le risque en s’y accrochant, lorsque l’on cherche impérativement à prouver sa différence à travers ces étiquettes, c'est que le besoin d’être reconnu, compris, légitimé est encore présent.
C’est comme si, pour oser exister tel que l’on est, il fallait d’abord justifier sa singularité par un label ou une validation extérieure.
Or, comme le dirait Jung, ce positionnement sous-entrendrait que la différence n’est pas encore pleinement intégrée.
“Ce à quoi tu résistes persiste, ce que tu accueilles te transforme.”
Tant que la différence doit être “montrée” ou “prouvée”, elle reste vécue comme une tension entre ce que l’on est et ce qu’on croit devoir être. On se définit alors d'une certaine manière, au lieu de vivre en étant simplement soi.
C’est précisément là que le processus d’individuation prend tout son sens : il ne s’agit plus de s’identifier à une étiquette ou à une appartenance, mais de devenir l’être unique que nous sommes, dans toute notre complexité, sans besoin d’explication ni de justification.
Jung disait :
“La tâche n’est pas de devenir parfait, mais entier.”
Être entier, c’est reconnaître toutes nos facettes, y compris celles qui échappent aux catégories. C’est ne plus chercher à prouver notre différence, mais simplement à l’habiter, silencieusement, comme une évidence.
Et puis, il y a ceux qui s’efforcent de se prouver qu’ils sont " quelque chose" ou "comme-ci ou comme-ça" (plus forts, plus spirituels, plus stables, plus lumineux, plus beaux..) alors qu’au fond d’eux, ils doutent, ils vacillent, ils cherchent encore leur centre.
Il n’y a rien de mal à traverser une phase où l’on revendique, où l’on cherche à être vu, reconnu, validé.
Souvent, c’est une manière d’apprendre à s’aimer à travers le regard de l’autre, avant d’être capable de s’aimer par soi-même et ne plus avoir forcément besoin de chercher cette validation à l'extérieur en cherchant à "montrer" impérativement que l'on est comme ceci ou comme cela.
Le tout est de ne pas s’y perdre, de garder la curiosité de se demander :
“Qui suis-je vraiment, quand je ne cherche plus à prouver quoi que ce soit ?”
C’est à cet endroit, souvent silencieux et nu, que commence la véritable authenticité et que la différence cesse d’être une revendication, pour devenir une simple présence.
Caroline HEINRICH
Psycho et somatothérapeute
MULHOUSE et COLMAR
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