23/10/2025
Pourquoi attendre ?
"...pas le temps de se déposer,
de s’ouvrir à la saveur de l’instant,
de se laisser respirer par la Présence"...
Pas le temps pour l’essentiel, c’est-à-dire pour l’amour,
qui est le cœur même de la conscience, l'âme de l'Âme !
Pas le temps de vivre.
Mais le temps n’existe que pour celui qui oublie sa liberté souveraine.
Dans la vision de la Yoginî, tout est déjà accompli,
car le pur Amour
n’a ni commencement ni fin :
il est la vibration originelle,
le frémissement sans cause de la Déesse
qui, en se goûtant elle-même, engendre l’univers.
Boucle où chaque instant est commencement et fin.
L’éveil n’est pas un chemin,
mais une éclosion sans durée,
une dilatation du cœur (charnel !) dans le feu de la conscience.
Un seul battement, un seul souffle,
et le centre s'embrase.
Le livre s'ouvre.
Car Kālī est l’instant —
cet éclair qui déchire la nuit du brouillard mental.
Elle ne demande pas des années d’ascèse,
mais une disponibilité nue,
la simplicité de qui consent à brûler.
La vie intérieure ne s’étend pas dans la longueur des heures,
mais dans la densité des touches, des onctions intérieures.
Des gestes brefs, comme des attouchements d’amants :
un élan, un abandon,
et déjà le feu s’élève.
Ce sont des Mantras du silence,
où l’âme — ou plutôt le souffle vibrant du corps —
se jette dans l’ineffable océan,
sans frontière, sans direction,
aspirée par sa propre source,
comme un enfant.
Cet acte intérieur,
si bref qu’il échappe à la mémoire,
est comme un éclair de reconnaissance.
L’instant où le regard se retourne vers lui-même,
où la pensée se dissout dans la saveur d’exister.
Le spanda : la vibration,
naît et s’absorbe dans la même pulsation.
Tout le corps en devient le lieu sacré :
le cœur qui palpite, la peau qui s’ouvre,
le souffle qui retombe en silence.
Alors, comme le disent les mystiques d’Occident,
l’âme s’élève en un clin d’œil,
plus vite qu’un rayon de soleil.
Mais ici, il ne s’agit pas de monter :
il s’agit de reconnaître
que le centre n