
19/09/2025
« Tu as toujours la réaction parfaite, tu trouves toujours le mot juste. »
C’est ce que j’entends parfois dans mon cabinet. Et chaque fois, une part de moi se crispe. Parce que ce n’est pas ma vérité.
La vie me percute. Elle me bouscule, parfois fort. J’ai mes zones fragiles, mes peines, mes colères. La colère est toujours là quand il s’agit de sexisme, de non-consentement, de non-respect de l’humain. Et sincèrement, je n’ai pas envie de me contenir sur ces sujets qui me bouleversent. Ces émotions parlent aussi de moi. Elles me montrent où je vacille. Je ne les juge pas. Elles m’informent, elles me traversent. Avec le temps, j’ai appris à les honorer plutôt qu’à les laisser m’envahir.
J’ai aussi mes contradictions. Ma vulnérabilité reste difficile à montrer, surtout face aux personnes que j’aime. Dans ces moments-là, je glisse vite dans mon rôle préféré : celui de sauveuse. Ce rôle m’a protégée depuis l’enfance. Mais il m’empêche parfois de me laisser traverser par ce que je ressens vraiment. Alors les larmes trouvent un autre chemin. Comme ce jour où, en recevant une guidance en Breathwork par une de mes élèves, les sanglots sont sortis d’eux-mêmes. Inattendus. Justes. À ce moment-là, je portais beaucoup : l’accompagnement de mes parents, mon père qui s’efface peu à peu dans la maladie d’Alzheimer, ma mère qui tient debout, guerrière et fragile à la fois, à 82 ans. Voir l’amour se heurter au lent effacement des connexions, c’est une douleur silencieuse qui traverse toutes mes cellules.
Je n’ai pas réglé tout ça. Et c’est pour ça que je me fais accompagner en permanence. Que je vais voir mon thérapeute. Que je continue à déposer ce qui m’habite. Parce que la vie continue de m’enseigner, et que je n’ai aucune envie de prétendre que je flotte au-dessus d’elle. Ma force c’est d’apprendre à m’aimer dans tous mes contours. Et la vie ne cesse de m’en dévoiler de nouveaux 💫🙏