23/11/2021
La figure d'attachement, ou pourquoi votre enfant n'est-il pas pareil quand il est avec vous 🤨
17h, votre journée de travail est terminée, il est temps pour vous d'aller rechercher votre enfant chez sa nounou, à la crèche ou encore chez ses grands parents.
Vous vous faites une joie de le retrouver après une grosse journée de travail mais tout ne se passe pas comme vous l'aviez imaginé.
A peine le pas de la porte franchit, que voilà, c'est le drame ! Votre enfant se met à pleurer à chaudes larmes voir même à hurler en vous voyant arriver 😥
Vous êtes désemparés, vous ne comprenez pas la situation...
Et en prime, on vous dit cette petite phrase qui a tendance à être horripilante :
" Je ne comprends pas, avec moi, il a été un ange toute la journée, je ne l'ai pas entendu ".
De quoi vous faire culpabiliser et vous remettre en question :
Mon enfant préfère-t-il jouer avec ses copains à la crèche ou encore passer la journée avec papi et mamie plutôt qu'avec moi ?!
Rassurez-vous, cette situation est certes déconcertante mais le comportement de votre enfant est tout à fait normal et prouve qu'il a une entière confiance en vous.
Ce qui explique, en grande partie, la différence de comportement de votre enfant quand il est avec une autre personne que vous, c’est la théorie de l’attachement.
Le principe de base est qu’un jeune enfant a besoin, pour construire son développement social et émotionnel ,de développer une relation de confiance avec un adulte : c'est ce qu'on appelle le lien d'attachement. C'est un besoin fondamental inné, au même titre que ses besoins physiologiques (manger, dormir..).
La figure d’attachement principale de l’enfant est celle qui s’occupe et prend soin de lui de façon privilégiée et qui répond à ses besoins de manière appropriée et répétée. L'enfant tisse un lien particulier avec elle.
En fait, l’attachement va se créer par une réponse cohérente, rapide et régulière aux besoins émotionnels de l'enfant afin de lui procurer un sentiment de sécurité affective et intérieure.
Ce sentiment va être nourrit par la présence, le bien être, la tendresse, les points de repères, le réconfort qu'apporte la figure d'attachement à l'enfant.
Plus la figure d’attachement nourrit ce lien, plus elle remplit le réservoir affectif de l’enfant et plus se développent ses compétences émotionnelles, sociales et intellectuelles.
L’enfant peut bien évidemment avoir plusieurs figures d’attachement, mais il y aura bien souvent une figure d’attachement principale vers qui l'enfant se tournera en priorité.
"S'attacher pour mieux se détacher".
La théorie de l’attachement soutient donc l’idée que pour pouvoir devenir autonome et se séparer de façon saine et sereine, un enfant doit déjà avoir pu s’attacher solidement 🥰
Autrement dit, plus la figure d’attachement est forte, plus l’enfant gagne en autonomie.
Contrairement à ce que certains affirment, remplir le réservoir émotionnel de bébé ne le rend pas dépendant, bien au contraire.
Ce n’est que lorsque les besoins d’attachements sont satisfaits que le jeune enfant peut s’éloigner en toute sécurité de sa figure d’attachement pour explorer le monde qui l’entoure. D’où l’idée que le maternage proximal, la réponse immédiate aux pleurs, le portage et le refus de la séparation précoce de son enfant durant ses deux premières années, loin d’impacter sa future autonomie, l’y prépare de façon optimale.
Comment expliquer le comportement avec la figure d'attachement ?
C’est un réflexe archaïque que possèdent tous les mammifères : ne pas exprimer sa détresse en milieu étranger, sous peine de se rendre vulnérable.
Les bébés et les jeunes enfants conservent ce réflexe archaïque : en dehors de leur(s) figure(s) d’attachement, ils n’osent pas exprimer pleinement leur stress, leur tristesse, leur détresse...
Ainsi, au cours d’une journée de garde, l’enfant accumule des tensions dues à tout ce qu’il vit dans la journée (apprentissages qui sont très riches à leur âge, découvertes, frustrations diverses, fatigue, manque des parents, grandes joies...),qu’il ne s’autorise à exprimer qu’en présence de sa figure d’attachement principale, celle qui lui garantit le maximum de sécurité.
Il n’y a que sa figure d’attachement pour continuer à l’aimer inconditionnellement alors qu’il pleure, qu’il crie, qu’il se roule par terre, qu’il se décharge.
La plupart du temps, cela se traduit par des tempêtes émotionnelles à travers des petites choses qui paraissent anodines (remettre ses chaussures, enfiler son manteau, …) ou encore des pleurs sans raisons apparentes.
En fait, ce ne sont que des déclencheurs, des prétextes pour ouvrir la soupape de la cocotte minute.
Même si l’enfant fini par considérer sa nounou ou sa grand-mère comme des figures d’attachements car elles prennent soin de lui régulièrement, il y aura toujours ce phénomène de décharge au moment des retrouvailles avec le parent, figure d’attachement principale.
C'est une situation qui n'est pas toujours facile à vivre au quotidien, cette impression que votre enfant vous garde le pire et donne le meilleur aux autres ; mais c’est un témoignage de son sentiment de sécurité avec vous 🧡