24/09/2025
La longévité de carrière d’un chien
Cela fait plusieurs fois que les gens s’étonnent de l’âge de Splash, et surtout de sa forme « pour 8 ans ».
C’est flatteur, bien sûr, et si je continue les concours c’est aussi parce que cela sert de vitrine à mon entreprise. Entre dire et montrer avec mes chiens, il y a une nuance énorme : prouver concrètement que ce que je transmets a un impact réel. Et ça, c’est sans doute la meilleure des publicités.
Mais cette remarque soulève un point essentiel : si l’on s’étonne de voir un chien en pleine forme à 8 ans, c’est que c’est rare… alors que ça ne devrait pas l’être. Car 8 ans, ce n’est pas vieux, surtout pour un chien de gabarit moyen.
Alors, qu’est-ce qui explique cette différence ?
-Les accidents, qui peuvent mettre un terme prématuré à une carrière.
-La gestion au quotidien, avec des démarrages parfois trop précoces, une préparation insuffisante ou des conditions de vie inadaptées.
-La stérilisation, l'alimentation, complémentation ...
-La sélection et la prise en compte des spécificités de chaque individu, qui déterminent sa capacité à encaisser les contraintes.
-La consanguinité.
Nous ne pouvons pas tout prévoir, mais ce que nous pouvons faire… nous devons le faire.
Regardez Jappeloup : ce petit cheval atypique a renversé tous les codes et décroché l’or olympique. Mais il est mort brutalement à 16 ans, dans son box. Sa carrière fut fulgurante mais écourtée : un talent exceptionnel n’assure pas la longévité. Poussé au maximum, mais à quel prix ?
Regardez aussi Usain Bolt : malgré une scoliose et une biomécanique asymétrique, il est devenu l’homme le plus rapide du monde. Pourtant, sa carrière s’est achevée sur une blessure musculaire, et il vit aujourd’hui avec des douleurs chroniques au dos. La gloire de ses records n’a pas effacé la fragilité de sa structure.
Ces exemples rappellent une chose essentielle : les résultats ne disent rien de la fin de carrière, ni de sa durée. On peut être une légende, mais payer très cher le prix de la performance si la préparation et la gestion à (plus ou moins) long terme ne sont pas au rendez-vous.
Chez le chien, il en va de même. Oui, un Border Collie devrait d’abord être sélectionné sur ses aptitudes de travail. Mais dans ce panel de choix, il est tout à fait possible – et souhaitable – de privilégier une structure fonctionnelle. Qui peut le plus peut le moins : un chien bien construit travaillera mieux, plus longtemps, et vieillira mieux. N’est-ce pas enviable, finalement, de pouvoir performer et travailler longtemps avec son compagnon de vie et de travail ? Ils ne vivent que pour les animaux...
Il faut aussi garder à l’esprit qu’il peut exister des blessures indépendantes ou parfois non de la structure. Mais lorsqu’on sait comment agir et comment réintégrer le chien dans son processus de travail, leurs conséquences sont souvent minimisées. La connaissance de la structure, de sa fonction et de tout ce qui en découle est un pouvoir incroyable. Beaucoup se montrent fatalistes dès lors qu’un chien se blesse. Pourtant, c’est mon quotidien : des chiens blessés, mais bien encadrés, ils repartent souvent mieux qu’avant. Avec des propriétaires devenus plus attentifs et plus éclairés, la blessure peut même devenir un levier de progression.
Nous devons intégrer dans nos critères non seulement la performance immédiate, mais aussi la longévité sportive et fonctionnelle. Parce qu’un champion qui brille deux ans puis disparaît n’est pas un vrai modèle.
Il y a évidemment d’autres aspects, et notamment le mental, que l’on peut briser en voulant aller trop vite, trop fort. Rappelons qu’un Border Collie n’a ses structures terminées qu’autour de 2 ans...
Un chien qui, à 8 ans, surprend encore par sa vitalité et sa capacité à travailler, voilà, à mon sens, la vraie vitrine d’une sélection et d’une gestion respectueuse et fonctionnelle.
Et si vous voulez en savoir plus -> Anatomie d'un succès !