21/08/2025
La paralysie exécutive ou paralysie d’initiation chez les personnes autistes et TDAH par exemple, c’est quand on ne réussit pas à se mettre en action malgré notre volonté, malgré l’importance et l’urgence de la situation.
Ça peut se passer à l’initiation d’une action, mais aussi lors de transition entre deux tâches, ou si on est interrompu·e et qu’on doit reprendre ensuite.
Ça peut ressembler à :
Ne pas réussir à aller prendre une do**he, même si tu sais que ça te ferait du bien.
Avoir très faim, mais être incapable de préparer ou même de sortir quelque chose à manger.
Regarder une pile de vaisselle et ne pas parvenir à commencer.
Lire un message important et rester bloqué·e sans répondre pendant des jours.
Vouloir parler à quelqu’un, mais rester silencieux·se, incapable de lancer la conversation.
Subir un changement de plan imprévu et rester figé·e, incapable de t’adapter.
Recevoir une consigne floue ou incomplète et ne pas savoir par où commencer.
Tourner en rond parce que tu ne sais pas quelle tâche commencer en premier.
Être bloqué·e par la simple idée de devoir rassembler le matériel nécessaire pour une activité.
C’est une difficulté neurologique réelle qui peut être causée par des dysfonctions exécutives, des surcharges sensorielles et émotionnelles, le manque de dopamine et/ou la fatigue cognitive.
C’est souvent lié à la façon dont le cerveau traite l’information, planifie l’action et régule la motivation.
Les fonctions exécutives sont un ensemble de processus cognitifs qui gèrent l’organisation, la planification, la mémoire de travail, la flexibilité cognitive, l’initiation, l’inhibition et la régulation émotionnelle, entre autres.
Chez les personnes neuroatypiques, ces fonctions sont souvent désorganisées et différentes. Lorsqu’on ajoute en plus d’autres facteurs comme la surcharge sensorielle ou la fatigue cognitive, le dysfonctionnement crée un brouillard décisionnel.
Ce qui peut être perçu comme étant facile ou simple de l’extérieur peut vite devenir insurmontable parce que le cerveau ne trouve pas comment commencer, ni l’énergie pour se mettre en action.
Pour bien comprendre cette paralysie, il est important de savoir comment les étapes d’une seule tâche peuvent être perçues et ressenties.
Les personnes neuroatypiques ne regroupent pas mentalement les étapes en un bloc global simplifié, ce qui rend le tout beaucoup plus lourd et difficile, contrairement aux personnes neurotypiques.
Par exemple, prendre une do**he :
Pour une personne neurotypique, l’information en tête est simplifié à « je vais me laver ».
Pour une personne neuroatypique, toutes les micros étapes sont conscientisées au même moment et l’information en tête est chargée :
« Je vais enlever mes vêtements, mettre le tapis de bain, ouvrir l’eau, vérifier la température de l’eau, entrer dans la do**he, me mouiller, mettre le shampooing, me rincer les cheveux, mettre le savon, me rincer le corps, arrêter l’eau, sortir de la do**he, prendre une serviette, me sécher, m’habiller, etc. »
Tout ça peut aussi venir avec un ressenti sensoriel exacerbé comme une sensibilité aux changements de température, la texture sur la peau, les odeurs, etc.
Et donc, en cas de paralysie d’initiation ou paralysie exécutive, c’est parfois simplement le cerveau qui n’arrive pas à gérer ni traiter toutes ces nombreuses informations.
Des fois, c’est comme s’il y avait une coupure de transmission entre l’intention et l’action.
C’est difficile à vivre et très handicapant. Ce n’est pas un manque de volonté, ni de la paresse ou du laisser-aller.
Il y a une multitude de difficultés invisibles qui peuvent impacter en même temps le quotidien des personnes neuroatypiques.