12/08/2025
Bonjour, aujourd'hui je vais parler du conflit et surtout de la rumination de celui-ci chez les personnes fanTSAstiques.
La rumination chez les personnes autistes pendant ou après un conflit s’explique à la fois par des facteurs cognitifs, sensoriels et émotionnels.
Je vais essayer de synthétiser un maximum.
Les personnes autistes ont souvent un style de pensée plus analytique et plus détaillé.
En cas de conflit, elles peuvent rejouer mentalement la scène pour comprendre ce qui s’est passé, analyser chaque mot, chaque geste, chercher la « bonne réponse » ou identifier l’erreur.
Ce processus, qui peut être très utile dans un contexte neutre, devient une boucle de rumination quand il est couplé à une forte charge émotionnelle.
Les interactions sociales reposent sur beaucoup d’implicites.
Si une personne autiste n’a pas toutes les informations ou ne comprend pas complètement les intentions de l’autre, son cerveau reste « en attente » de la résolution, un peu comme un programme qui tourne sans fin.
Cette absence de « point final » rend l’arrêt de la rumination difficile.
Dans le TSA, la régulation émotionnelle peut être plus compliquée : une émotion intense met plus de temps à redescendre.
Après un conflit, les sensations physiques (cœur qui bat, tension musculaire) entretiennent le souvenir de la dispute et réactivent les pensées.
La mémoire émotionnelle est souvent très vive, ce qui alimente le retour en boucle sur la scène.
Beaucoup de personnes autistes développent une hypervigilance sociale pour anticiper et éviter les malentendus.
Un conflit est perçu comme un échec ou un risque pour la relation, donc il devient un signal d’alerte qui reste actif longtemps.
Le cerveau continue alors à « scanner » la situation passée pour éviter que ça se reproduise — ce qui est exactement la rumination.
Un conflit est rarement uniquement verbal : il implique aussi un environnement sensoriel (voix forte, gestes brusques, bruit ambiant).
Les souvenirs sensoriels sont parfois plus marquants que les paroles, et peuvent réactiver la scène à chaque stimulus similaire.
💡 En résumé : La rumination dans le TSA n’est pas un défaut de volonté, mais un mélange de pensée très analytique, difficulté à tolérer l’incertitude, régulation émotionnelle plus lente, et mémoire sensorielle/émotionnelle intense.
Cela explique pourquoi un conflit peut rester « ouvert » dans l’esprit beaucoup plus longtemps.