16/08/2025
Des lunettes sur la route de la soie : deux opticiens traversent l’Asie pour réaliser des examens de vue
22/07/2025 | 09:00 1 commentaire
Partis début juin, après 16 000 kilomètres à travers l'Europe et l’Asie centrale, Thierry Coignac et Sylvain Houlet, deux opticiens français passionnés de moto, d'optique, et de solidarité, ont atteint leur but : la Mongolie. Leur mission ? Offrir une seconde vie à des centaines de paires de lunettes récoltées en France pour les distribuer, au gré des rencontres, à ceux qui en ont le plus besoin, comme le raconte la vidéo ci-dessus.
Arrivée en Mongolie
À peine arrivés à leur destination finale, les deux aventuriers sont sollicités pour un contrôle visuel improvisé à l'heure du souper. Cela commence par le père de famille… puis la mère, la fille, la grand-mère, une amie, et même le grand-père en habit traditionnel ! Le cabinet d'examen ? La cuisine. Pendant que le repas mijote, les tests de vue s’enchaînent dans une ambiance aussi chaleureuse qu'efficace. « C’est là que tu te rends compte que ton métier a un vrai sens, même sans lampe à fente », plaisante Sylvain.
Toute la famille est maintenant équipée
Munis d’une échelle d’acuité portative (avec les fameux anneaux de Landolt) et d’un stock soigneusement sélectionné, ils installent parfois leur salle d’examen entre deux yourtes à l'arrière de leur moto, sur une piste poussiéreuse au milieu des chiens qui aboient. « Un petit tabouret, cinq mètres de recul, et c’est parti. On fait comme on peut, mais ça marche ! », explique Thierry
Dans les steppes mongoles, l’accueil est toujours bienveillant. Malgré la barrière de la langue, l’échange se fait en sourires, en signes, et dans un anglais approximatif. La générosité locale est d'abord déconcertante, mais nos 2 opticiens se laissent vite porter par la curiosité dont ils font l'objet : des inconnus prêts à les aider à trouver leur chemin ou réparer leur moto, une canette de lait de vache tendue par la fenêtre d’une voiture à 110 km/h, un portefeuille oublié dans un restaurant et restitué avec le sourire et l'intégralité du contenu... Autant de petits gestes qui renforcent leur conviction que ce voyage est bien plus qu’un simple road
Autant de rencontres que de souvenirs impérissables
Avant même d’arriver à Oulan-Bator, la capitale, les opticiens avaient déjà commencé à distribuer des lunettes, surtout des lunettes loupes pour les personnes âgées qu'ils rencontrent au fil de leur voyage à travers le Kirghizistan, le Tadjikistan... En Mongolie, ils profitent d'une visite à l'hôpital pédiatrique pour y déposer une caisse de lunettes enfant, et un autre lot à un service d’ophtalmologie local, pourtant bien équipé mais toujours demandeur de matériel.
Grâce à la générosité des donateurs en France, leur stock était très varié : des verres unifocaux, du solaire, de la correction forte, et même quelques montures de grandes marques. Chaque paire a été révisée, triée et mise en sachet, prête à être offerte. Un vrai magasin ambulant... sur deux roues.
Arrivés pendant la fête nationale mongole qui dure 10 jours, Sylvain et Thierry s'apprêtent à reprendre la route, au moment où nous échangeons avec eux par visio. Impatients de vivre de nouvelles aventures, chaque étape est une occasion de donner, d’échanger, et de faire découvrir le visage de la profession d’opticien. « On n’est pas juste là pour offrir des montures. On peut changer un quotidien, offrir une lecture, une vision. Et ça, ça n’a pas de prix. »
A la fin de notre échange, les deux opticiens ont tenu à adresser un message : « Ces lunettes, ce sont les vôtres. Celles que vous avez déposées en magasin ou envoyées par colis. Elles ont fait 16 000 km en valise moto, et elles changent aujourd’hui des vies. Merci. »
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