
11/10/2025
Le rejet est l’une des blessures les plus profondes de l’âme humaine.
Il ne s’agit pas seulement d’un “refus” extérieur.
C’est un choc qui inscrit, au cœur de l’être, la croyance que “je ne suis pas digne d’exister”.
Cette blessure est souvent invisible aux autres, mais elle agit comme une ombre silencieuse, influençant chaque choix, chaque relation, chaque rêve que l’on ose ou n’ose pas poursuivre.
La psychologue canadienne Lise Bourbeau, dans son livre Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même (2000), décrit le rejet comme la blessure vécue dès les premiers instants de vie, souvent avec le parent du même sexe.
Elle peut survenir avant même la naissance, si l’enfant n’est pas désiré ou si la grossesse est vécue dans un contexte de peur ou de rejet.
En psychanalyse, Donald Winnicott (pédiatre et psychanalyste, 1896-1971) parle de l’importance du holding — l’accueil et le soutien psychique que reçoit le nourrisson. Un manque de holding crée un sentiment d’insécurité fondamentale, pouvant conduire à une personnalité “fuyante” pour éviter la douleur du rejet.
Manifestations dans la vie adulte
Tendance à fuir les situations émotionnelles intenses.
Difficulté à exprimer ses besoins par peur de déranger.
Sentiment persistant de ne pas avoir de place.
Recherche de perfection pour être “acceptable”.
Spiritualement, le rejet coupe l’âme de sa reliance naturelle au monde. On se sent “hors du cercle”, comme si la vie se déroulait ailleurs.
Conséquences sur les relations
Le rejet pousse à l’auto-sabotage relationnel :
On peut fuir l’amour par peur d’être abandonné à nouveau, ou attirer inconsciemment des situations qui confirment notre croyance d’indignité.
C’est une prophétie auto-réalisatrice : plus on fuit, plus on se sent seul.
La guérison
Science et spiritualité
La guérison de la blessure du rejet passe par deux chemins complémentaires :
Côté psychologique
Thérapie de réparentage (reparenting) : méthode développée dans les années 80 par John K. Pollard, qui consiste à devenir pour soi-même le parent bienveillant qu’on n’a pas eu.
Thérapie des schémas de Jeffrey Young (1990) : travailler sur le schéma d’exclusion et d’imperfection.
Thérapie corporelle (somatic experiencing, EFT) pour relâcher la mémoire du rejet dans le corps.
Côté spirituel
Méditations de connexion à l’enfant intérieur.
Cercles de guérison où l’on est vu, accueilli et reconnu sans condition.
Pratiques de gratitude envers la Vie, même pour les expériences de rejet, en les voyant comme un chemin de retour vers soi.
Et si le rejet n’était pas la preuve que tu n’as pas de place…
Mais le rappel que ta place ne peut pas t’être donnée par les autres — elle se revendique, elle s’incarne, elle se vit.
Dans quelles situations de ta vie t’es-tu senti invisible ?
Et que changerait ta vie si tu cessais d’attendre la validation extérieure ?
Le don de soi