17/12/2024
témoignage.
▶️ La première fois qu'elle en a parlé, c'était à sa grand-mère, à 13 ans. Celle-ci lui a répondu : "si tu parles, tu ne feras plus jamais partie de la famille". Elle n'en a plus parlé pendant 12 ans, 12 ans de silence et de torpeur.
▶️ Norma parle de la peur d'être abandonnée, de la sidération d'être rejetée plutôt qu'écoutée et protégée, de la culpabilité terrible ressentie, de l'emprise exercée par le pédocriminel sur l'enfant victime mais aussi sur toute la famille, de la culpabilité de n'avoir pas pu dire non, du fait que dès le début des faits elle a arrêté de vivre, de la peur de tout qu'elle vivait pendant tout ce temps, de son envie de se suicider.
▶️ Elle parle aussi de l'impact très fort quand un psychologue lui a dit pour la première fois qu'il la croyait ; "c'est terrible ce qui t'es arrivé et je te crois". "Ce qui fait que la honte change de camp, c'est quand tu travailles l'image que tu as de toi, que tu commences à te respecter", dit-elle. "La honte, elle n'est plus à moi, c'est lui qui est honteux et plus moi. J'ai réussi à redevenir l'enfant qui avait été brisée."
▶️ Son grand-père a pris 2 ans de prison avec sursis, donc il n'aura pas fait un jour de prison. Porter plainte c'est aussi le risque de ne pas être reconnu comme victime. Faire une thérapie oui, mais porter plainte seulement si on s'en sent capable, car la justice ne fait pas son travail.
Norma a écrit et lancé un spectacle humoristique, le seul en scène Norma[le], qui s'est joué pendant un an et demi. Drôle et percutante, elle y raconte avec une honnêteté désarmante comment se réparer après l'inceste.
👇 Lien vers la vidéo en commentaire.
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