Ophélie Magnin - Psychologue d'approche intégrative

Ophélie Magnin - Psychologue d'approche intégrative Psychologue clinicienne d'approche intégrative
j'ouvre mon cabinet à Genay (69730) à partir de septem

Le Masculin et le Féminin Je souhaite aborder ce sujet aujourd’hui car les problématiques rencontrées au cabinet actuell...
14/05/2025

Le Masculin et le Féminin

Je souhaite aborder ce sujet aujourd’hui car les problématiques rencontrées au cabinet actuellement ne parlent plus uniquement de l’expansion des violences au sein des couples. Les problématiques actuelles, de manière beaucoup plus vaste, englobent ces violences conjugales mais viennent plutôt parler d’une scission entre le masculin et le féminin. Comme si un fossé toujours plus large venait se poser entre nous.

Je retrouve au cabinet des hommes blessés, sans repères, dans la peur et l’incompréhension totale face au féminin. Et je retrouve des femmes terrifiées, qui se blindent et se radicalisent, se surprotègent face à la violence ambiante. Deux positionnements tout à fait légitimes, mais qui nous entraînent dans un cercle vicieux sans précédent, entre méfiance, violence, surprotection, silence, incompréhensions, surexistence de l’enfant au sein du couple et par rapport à l’existence du couple même : POURQUOI le masculin et le féminin peinent-ils autant à se comprendre ?

La fin des rôles traditionnels : fini le père de famille autoritaire dont la mission était d’assurer la sécurité financière du foyer. Fini les mamans douces et calmes qui restent à la maison pour s’occuper des enfants . Biensur que cela existe toujours mais il ne s’agit plus d’un schéma courant aujourd’hui. Les rôles sont donc à redéfinir.
On le voit aussi à travers la FLUIDITÉ des identités actuelles ( genres, expressions de genre, orientation et choix amoureux)
Les possibles s’ouvrent à un tel point que des tensions identitaires se mettent en place entre hommes et femmes, pour ceux et celles que ces changements déstabilisent : quel est mon rôle ? Ma mission? Que dois-je attendre de l’autre ? Mes attentes envers l’autre peuvent-elles toujours être les mêmes ?

- le féminisme actuelle n’est pas celui d’avant

Ce féminisme naissant n’est plus seulement à la recherche d’une égalité des sexes mais aussi d’une revalorisation du féminin ( force de l’esprit, l’importance de l’émotionnel , intuition ….)
Beaucoup de femmes refusent aujourd’hui les schémas traditionnels et les compromis, qui, avant étaient considérés comme normaux dans un couple hétérosexuel.
Cela peut faire naître une vraie incompréhension chez les hommes qui n’ont pas été outillés pour repenser leur place. Cela peut même générer du repli voire de la violence dans les cas les plus complexes. Il n’est pas rare en séance que j’entende des hommes se plaindre d’un ressenti d’inutilité dans leur couple, ne sachant alors plus du tout quelle serait leur place dans toutes ces évolutions .

Le masculin, en réaction à ces changements, va donc petit à petit essayer de se réinventer.
Beaucoup d’hommes passent le pas de la porte du cabinet dans l’idée de renouer avec leurs émotions, de les assumer et les faire vivre pleinement. Mais le passé est toujours bien présent en arrière plan et dans l’inconscient collectif de ces hommes. Ils sont alors dans la crainte d’être perçus comme faibles.

D’autres se replient dans ce que l’on peut appeler des masculinités défensives qui cherchent alors à protéger l’ancien modèle. De la violence peut naître de cette masculinités défensives qui peinera à laisser exister et s’épanouir ce nouveau féminin en expansion. La violence naît alors de la peur et de la perte de repères. Il s’agit donc de déconstruire ce rapport à la masculinité, à ce rôle figé et délétère que l’on impose à l’homme : d’être piégé dans une posture de force et d’autorité constante.
Certains arrivent à trouver un nouveau modèle , plus égalitaire et surtout dans une connexion émotionnelle nécessaire à l’épanouissement de chacun.

Enfin, un problème croissant et qui intervient dans cette guerre masculin/féminin est l’accroissement de l’INDIVIDUALISME émotionnel de la société.
Plus que jamais, les êtres humains sont en quête de COMMUNICATION non violente , de COMPRÉHENSION et d’authenticité dans les relations. POUR AUTANT, les attentes relationnelles sont plus élevées que jamais, la tendance aux compromis est en baisse constante ET la tolérance à la frustration diminue drastiquement.
Ainsi chacun EXIGE énormément de l’autre sans prendre en considération qu’on a aussi des devoirs à respecter envers celui ci. C’est ici que la guerre d’égo peut débuter plutôt que d’arriver à se poser les vraies questions « qu’est ce que je fais vivre à l’autre, moi même, à travers mes agissements »? Sans être UNIQUEMENT dans l’attente que l’autre se calque à nos désirs et nos souhaits. Les relations intersexes génèrent bien évidemment des droits mais aussi des DEVOIRS, une responsabilité.
En bref , dans beaucoup de relations dysfonctionnelles, je repère une forte tendance aux « moi, je » et des attentes démesurées portant sur l’autre sans se remettre soi même en question. L’individualisme bloque et bloquera toujours la connexion émotionnelle, la communication non violente et la compréhension.

On note donc UNE TENSION ÉNORME entre le désir et le besoin de LIEN PROFOND et UNE PEUR PANIQUE D’ÊTRE ENVAHI par l’autre, d’être enfermé , d’être blessé. Besoin de l’autre MAIS surprotection face à la violence ambiante ou à des expériences passés et traumatiques que l’on aurait vécu face au masculin ou au féminin. DÉSIR DE LIEN PROFOND mais mécanisme de défense qui vise à affirmer que l’on a besoin de personne. Ce qui vient alors briser le lien naissant à la racine.
Cette peur du masculin vécue légitimement par certaines femmes ( et vice versa) génère une hyper-indépendance, une radicalité parfois déconcertante et une intransigeance qui vont directement venir braquer et rejeter le parti en face. Pour illustrer cela, je prendrais l’exemple d’une de mes patientes en séance (prénoms, âges , tous les détails ont évidemment été changés pour la confidentialité ) :

- Malika, 34 ans , divorcée il y a 2 ans se remet en route pour tenter de rencontrer quelqu’un. Elle utilise les réseaux et en vient à rencontrer différents hommes. Cependant, et malgré le fait que certains de ces hommes lui ont vraiment plu : aucune de ces rencontres ne donnent suite. Certains ont simplement arrêté de répondre du jour au lendemain et sans donner d’explication, tandis que les plus honnêtes ont coupé court. Je demande à Malika de m’expliquer la manière dont elle a pu parler d’elle lors de ses dates , puis je lui demande de me parler de sa VISION du masculin de manière globale .
- Et alors je comprends. Malika m’explique alors de manière fermée, froide qu’elle n’a besoin de personne et certainement pas d’un homme. Qu’elle n’a pas besoin d’aide pour quoi que ce soit, qu’elle est comme elle est et que c’est à prendre ou à laisser. Puis Malika me parle de sa dernière relation, ponctuée de violence psychologique et verbale où elle a beaucoup souffert et pendant des années. Elle m’explique avoir été rabaissée verbalement de manière intempestive , contrôlée sur ses amies, ses sorties, ses tenues. Malika pleure énormément et me dit qu’elle ne refera plus jamais confiance à un homme. Que les hommes sont lâches, faux, cruels, égoïstes et « sans émotion »
- Malika est donc bloquée entre son besoin de l’autre et sa peur viscérale de souffrir à nouveau dans une relation de violence, ou ses émotions ne seraient à nouveau pas prise en considération. Malika généralise la situation car c’est une situation qu’elle retrouve chez grand nombre de ses ami(e)s et/ou Malika est verrouillée dans une apparence d’hyper indépendance - hyper solidité - hyper rigidité
La connexion ne se fait pas, l’écart se creuse , les incompréhensions se multiplient et c’est alors que naissent LA PEUR de l’autre, la VIOLENCE dans le lien. L’ego et la peur empêche Malika de prendre le risque de s’ouvrir réellement à l’autre et donc de se connecter à la personne en face. La personne en face ressent cette distance, cette inquiétude, cette attitude défensive et fausse. L’armure que l’on se construit au fil de la vie et de nos éventuels échecs devient alors l’objet qui nous empêche de créer du lien réel et de la connexion émotionnelle. Les relations sont alors superficielles, non épanouissantes et finissent généralement mal. Entrer dans un lien réel avec l’autre exige le risque. S’ouvrir à quelqu’un c’est forcément s’exposer au danger de perdre cet autre à un moment donné.
Ne plus générer de lien authentique avec l’autre nous fait entrer peu à peu dans l’individualisme émotionnel du « je n’ai besoin de personne » et cela bloque tout notre relationnel. Le masque est contre productif.

Sans compter que les RÉSEAUX sont venus directement alimenter tout cela à la source et donc agissant sur des personnes d’âges trop précoces pour gérer cela. En effet, les réseaux ont totalement changé la façon dont les personnes interagissent.
La multitude des choix proposés, le fait de zapper , de scroller, la recherche constante de PERFORMANCE, la pression mise sur l’apparence : tout cela cultive l’instantanéité et la DÉSHUMANISATION du lien ( on doit AVOIR avant d’ETRE , l’autre n’est plus considéré à sa juste valeur à travers un ordinateur ou un smartphone, on ne considère plus avoir une responsabilité émotionnel envers l’autre qui est ghosté ou bloqué à la moindre contrariété , plus de dialogue réel , émotions remplacées par des emojis …) la notion d’engagement est donc de plus en plus lointaine et dérisoire . Et donc la notion de SÉCURITÉ face à l’autre sexe également .
En effet, se donner la permission de GHOSTER quelqu’un est un acte de lâcheté sans communes mesures qui ne peut avoir lieu que dans l’espace virtuel. Dans la vraie vie, il est bien plus difficile d’agir ainsi puisqu’une personne ne disparaît pas. Ghoster est un acte de déshumanisation de l’autre et d’individualisme émotionnel total. Cependant, comment agir quand la communication devient impossible, l’ego empêchant toute réflexion/prise de conscience?

Ainsi, ce que je vois régner entre le masculin et le féminin c’est justement cette insécurité. L’autre devient l’ennemi, le risque, le danger. Là où notre complémentarité devrait nous permettre d’avancer ensemble, aujourd’hui : cette complémentarité nous éloigne car nous ne cherchons plus à la comprendre. Le masculin dispose de certaines forces essentielles au féminin. Le féminin dispose d’autres forces essentielles au masculin. Nos manières de communiquer ont beau être très différentes aujourd’hui, ces modèles tendent à se déconstruire peu à peu mais il me semble URGENT d’accepter ces différences plutôt que d’en être effrayé, de ranger son EGO qui nous pousse constamment à aller vers ce besoin de DOMINATION, et d’essayer de fonctionner ENSEMBLE avec les forces et les faiblesses de chacun.

Je vois constamment ces articles qui pullulent sur le net : « LES RED FLAGS à ne pas ignorer » cependant : avez vous déjà pensé au fait que vous pourriez, vous aussi, avoir certains « red flags »? Ne croyez vous pas que chacun d’entre nous peut-être « toxique » à sa manière en fonction de la relation dans laquelle il se trouve ? Nous avons TOUS des aspects toxiques dans nos comportements et cela ne fait pas de nous une personne malsaine dans son entièreté. Ces comportements se corrigent et se travaillent si la communication est ouverte et si nous ne sommes pas enfermés dans des positionnements où notre ego nous empêcherait de reconnaître nos côtés dysfonctionnels.
Qu il existe des personnes toxiques à éviter : ÉVIDEMMENT. C’est un sujet que j’ai pu aborder dans d’autres articles au préalable. Seulement aujourd’hui, la notion de toxicité et de red flag est omniprésente ET contre productive. Car l’aspect toxique, malsain, manipulation est en chacun de nous et il peut nous arriver d’utiliser ces attitudes sans être une mauvaise personne ou une personne dangereuse. L’amour et le couple sont un combat constant où la communication, l’écoute et la remise en question sont de mises. La peur ne fera que vous faire entrer dans des mécanismes contre productif, le risque faisant parti intégrante de nos vies sociales.

Les émotions Comment être à l’aise avec ses émotions dans un monde qui cherche à tout prix à ce que nous les fassions ta...
19/08/2024

Les émotions

Comment être à l’aise avec ses émotions dans un monde qui cherche à tout prix à ce que nous les fassions taire ?
Commence alors à naître des « diagnostics » nouveaux, dont vous avez déjà tous probablement entendu parler « j’ai été diagnostiqué hypersensible » « Je suis HPE » (haut potentiel emotionnel)
Soyons bien clairs : l’hypersensibilité existe, biensûr, mais il ne s’agit ni d’un trouble, ni d’une pathologie ni même d’un diagnostic à part entière. L’hypersensibilité est généralement un symptôme parmi d’autres qui permet d’élaborer / affiner un diagnostic.
Il s’agirait donc d’arrêter de traiter cet aspect de la personnalité comme étant un trouble. Certains fonctionnent essentiellement à l’émotionnel tandis que d’autres sont plus « terre à terre » / pragmatique. Cependant, dans une société qui REJETTE la sphère émotionnelle : comment permettre à ces émotions d’exister ? Comment faire pour se rappeler que l’émotion est le ciment de l’être humain ? Que l’émotion permet le lien à l’autre, permet la connexion à autre?

Ce que je vois le plus fréquemment au cabinet, ce sont des personnes qui ne savent pas gérer cette sphère émotionnelle : souvent persuadés que faire taire ses émotions = être fort, ou encore que faire taire ses émotions = s’en débarrasser / les rendre inexistantes , d’autres sont persuadés que de parler de ses émotions c’est FORCÉMENT se répandre et déranger/encombrer l’autre.
Parce qu’il faut avouer que dans notre société, énormément de personnes sont mal à l’aise avec cette sphère.
« je ne vais pas aborder ce sujet avec mon amie car j’ai peur de la rendre triste » comme si le fait d’aborder l’aspect émotionnel serait le facteur déclenchant d’une émotion douloureuse. Alors que le déclencheur de l’émotion est et sera toujours la situation à l’origine de ces émotions.
Activer - enclencher - réveiller des émotions chez quelqu’un que l’on aime n’a jamais été et ne sera jamais néfaste. Puisque parler de ses émotions c’est déjà en prendre soin, c’est accompagner l’autre à les comprendre, à avancer et à se respecter ( oui! Se respecter car prendre en considération ses émotions, ne pas les minimiser, les écouter : c’est faire preuve de respect envers soi même. « Mon esprit - mon corps cherchent à me dire quelque chose ») n’ayez donc pas peur de déclencher de l’émotionnel chez l’autre : en le déclenchant vous lui permettez au contraire de se libérer d’un poids considérable. N’ayez pas peur de vos émotions ni de celles des autres. Les émotions sont des alliés de taille face à la vie car elles représentent notre baromètre interne : grâce à elles je sais comment je me sens, je sais quand mes limites sont dépassées, je sais quand je dois me remettre en question , bref, vous le comprenez , les émotions sont des aides bienveillantes même si elles sont parfois dures à affronter .

Ravaler ses émotions, les faire taire, les ensevelir pour espèrer qu’elles cessent d’exister c’est :
- Ne pas se considérer
- Ne pas se respecter
- Accumuler les non dits
- Générer de la souffrance pour soi mais aussi pour les autres qui n’arrivent plus à entrer en connexion avec nous
- Générer de la colère car les non dits tuent
- Porter en masque en permanence, construire un personnage qui ne fait pas partie de la réalité ( et à force de porter ce masque, on ne sait plus qui l’on est réellement : une faille identitaire se crée) CONSTRUCTION EN FAUX-SELF
- Affaiblir son organisme, se maltraiter
- Se fermer à l’autre car l’être humain n’en est plus vraiment un s’il se coupe de ses ressentis . Également , si ce que je montre de moi à l’autre, c’est que je ne « ressens rien » : l’autre n’osera plus apparaître « faillible » à nos yeux en parlant de ses propres ressentis. La communication se bloque donc face à la pauvreté émotionnelle . Les rapports se complexifient et les malentendus prédominent = le lien à l’autre se fissure
- Si le lien à l’autre se fissure, alors la personne va se renfermer et s’isoler, se persuadant que « personne ne la comprend » : le cercle vicieux se met en place et on commence à se couper de tout ce qui fait notre humanité.

Vous le comprenez, les émotions, aussi complexes et intenses soient-elles, sont ici pour NOUS AIDER. Prenons l’exemple d’un deuil à faire ( qu il s’agisse d’une personne décédée , d’une relation qui se termine , d’un travail que l’on perd …) : vous allez DEVOIR passer par ces étapes émotionnelles pour pouvoir rebondir. Ce que l’on affronte pas revient nous hanter plus t**d et par d’autres moyens ( les rêves , les symptômes somatiques …) bref , enfouir ses émotions, vous l’aurez compris, c’est non seulement RECULER POUR MIEUX SAUTER mais c’est aussi se confronter à des émotions qui deviennent de plus en plus résistantes et coriaces à mesure qu’on tente de les ignorer .
J’entends très souvent chez les parents avec leurs enfants, des réprimandes telles que « arrête de pleurer » « arrête d’avoir peur , c’est rien » c’est donc dès le plus jeune âge qu’on nous apprendre à taire cet aspect de nous . Et ça n’a aucun sens. Il s’agit bien au contraire de collaborer avec ses émotions pour les comprendre et les gérer à l’âge adulte. Ces réflexions ponctuelles n’ont rien de « graves » , mais si on les répète à tout va , alors l’enfant va simplement apprendre à faire taire cet aspect là de lui , et c’est une catastrophe car cela revient à priver l’enfant de ce qui fait de lui un être humain. On a le droit de pleurer parce que l’on ressent de la tristesse, ou de la colère. On a le droit de pleurer parce qu’on a peur d’affronter une situation . Ce qu’il ne faudrait pas c’est que ces émotions soient reniées et empêchent donc à l’enfant de les AFFRONTER, de les SURMONTER tout en les considérant. Car la véritable force se trouve bien ici : reconnaître l’émotion, la VIVRE (aussi difficile soit-elle) , la NOMMER et parfois même la dépasser.
Traiter une émotion comme si elle n’existait pas revient à la laisser prendre possession de nous, nous envahir et nous contrôler.

Freud disait d’ailleurs très justement « les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elles sont enterrées vivantes et libérées plus t**d de façon plus laide »

Il est réellement temps de réinjecter de l’émotionnel dans une société qui tente désespérément de s’en débarrasser. Nos émotions nous permettent d’affronter et de dépasser nos souffrances. Il n’est pas de souffrance qui puisse s’effacer en l’ignorant : c’est uniquement vous, que vous abîmez dans ce processus là.

es pervers narcissiquesVous en avez probablement tous entendu parler dans votre entourage , ou peut être même l’avez vou...
18/01/2024

es pervers narcissiques

Vous en avez probablement tous entendu parler dans votre entourage , ou peut être même l’avez vous vécu personnellement . Le sujet de cet article sera celui de la perversion narcissique. Vaste sujet dans lequel on voit s’opérer aujourd’hui un système quelque peu « fourre tout » qui parfois décrédibilise la cause. Et pourtant , il s’agit d’un sujet bien réel pour beaucoup qui vivent ou ont vécu des sévices en silence pendant souvent trop longtemps .

Je retrouve au cabinet un grand nombre de patient(e)s qui arrivent à tâton, voire presque en s’excusant du côté illégitime de la situation . Je reconnaîtrai ces patients entre mille. Ils arrivent en mentionnant « des petits problèmes de couple » puis foncent, tête baissée vers un autre sujet pour justifier de leur venue . Très rapidement en général , j’oriente mes questions sur le couple et les réactions sont (souvent) les mêmes : un mécanisme de protection envers le bourreau qui consiste à utiliser des phrases telles que « il a eu une enfance difficile donc… » « au travail il vit des choses très compliquées en ce moment donc…. » « c’est aussi quelqu’un de formidable qui a des qualités mais …. » « parfois c’est très dur entre nous mais c’est aussi très souvent absolument génial » « il me fait vivre des moments merveilleux mais parfois je ne le reconnais pas … » « il n’a jamais été violent physiquement mais … » « il faut dire que je ne suis pas facile à vivre aussi … »
Il y en aurait toute une panoplie.
LA PROTECTION. Celle que l’on octroie à son bourreau . Pour se protéger soi d’un déni qui vient tendrement nous étreindre jour après jour pour rendre la situation moins violente , pour éviter de se confronter à une situation trop douloureuse et culpabilisante . Pour le protéger, lui, aux yeux des gens qu’on aime , par dessus tout . Pour ne pas le perdre, essentiellement . Pour répondre favorablement au lien d’emprise qui s’est mis en place , mais aussi pour éviter de tomber dans une réalité effrayante que l’on ne serait pas prêt à assumer .
La perversion narcissique s’installe INSIDIEUSEMENT dans une relation naissante et de prime abord « normale ». D’abord , il y a cette période de LUNE DE MIEL qui consiste à idéaliser la personne face à nous , ne voir que ses beaux côtés . À noter que ces personnes EXCELLENT dans le fait de se faire bien voir , ces personnes sont souvent admirées, parce qu ils ont l’art du discours et souvent un côté très charismatique et confiant. Ces personnes savent faire vivre des émotions magiques et agréables à leurs « proies », des instants durant lesquels ces fameuses proies peuvent se sentir UNIQUES, INDISPENSABLE , SUR UN PIED D’ESTAL. Équivalent à un shoot de dopamine , ces moments magiques et hors du temps seront , par la suite , le point de départ pour la proie d’une quête effrénée , d’une vaine recherche pour ressentir à nouveaux ces émotions intenses qu’elles ont vécues auprès de cette personne.
Une autre attitude typique de ce genre de prédateur est la méthode de l’isolement . On ISOLE sa proie en se montrant jugeant à l’égard de sa famille, de ses ami(e)s, tentant de lui faire intégrer que ces personnes ne seraient pas bonnes pour elles pour x ou y raison. Autre technique radicalement différente et souvent utilisée également : celle de l’intégration au sein du groupe amical ou familial de sa victime : étant souvent très doué pour se faire aimer et jouer un jeu , ils/elles utilisent leur charisme pour séduire l’entourage de la proie et donc les inclure dans l’emprise qui va être mise en place . La victime se sentira ainsi piégée et sans soutien objectif par rapport à la situation. Le pervers narcissique a BESOIN d’être adulé par les autres , il saura donc se montrer sous son meilleur jour en société. Il n’hésitera donc pas à faire son « show » pour déclencher des émotions agréables et donc être aimé.

-S’associe à ce besoin de briller aux yeux des autres souvent un semblant de confiance en soi sans faille parfois déroutant ( qui en réalité est tout autre!)

Il n’est pas rare que le pervers narcissique se montre également très entreprenant dans la relation pour bloquer sa victime ( ex : un mariage rapide , convaincre l’autre de faire un enfant en le faisant rêver à un avenir parfait avec une famille parfaite . Le pervers se projette et invite sa victime au rêve , aux projets pour tisser sa toile )

Le pervers narcissique va switcher de visage dès lors que sa victime fera ressentir qu’elle n’est plus aussi réceptive, aussi admirative de ce qu’il est. Dès lors que les problèmes viendront entacher l’image qu’il peut renvoyer à autrui , cette situation le mettra dans un état d’angoisse tellement fort, que le côté rabaissant , manipulateur et cruel va commencer à ressortir , on entre donc dans la violence psychologique avec différentes techniques et outils

- la technique du chaud/froid : pour déstabiliser la victime et la perdre dans son jeu, le manipulateur va se montrer soit très chaleureux et parfaitement aimant , soit extrêmement froid et dur . Il n’y a ici aucun aspect réactionnel dans le sens où ces alternances d’humeur n’ont aucun objet défini sur lequel la victime pourrait se baser ( aucune raison valable à la froideur , victime qui va se poser des questions sans arrêt, s’attribuer des torts pour tenter de comprendre et finir par culpabiliser) ici et à ce stade, l’emprise se renforce à travers la culpabilité générée mais aussi du fait de l’impression pour la victime de devenir « f***e » et de ne strictement rien comprendre à ce qu’il se passe = la victime s’accable de tous les maux.
- la technique du rabaissement : amener l’autre à penser qu’il n’est pas capable , qu’il ne sait rien faire sans le prédateur . Cette technique consiste à être dans le reproche constant, dans l’insulte parfois ,essentiellement dans le mépris le plus total de ce que fait l’autre , de ce qu’il pense , de ce qu’il est . Ainsi , la personne commence à perdre confiance en elle , et se met en tête qu’elle a besoin du prédateur , qu il est le seul à pouvoir l’aimer . L’estime de soi et la confiance en soit en prenne un véritable coup , ce qui renforce l’emprise du prédateur sur la victime.

- la PROJECTION . Le pervers narcissique attribuera des défauts ou des torts à sa victime . Très souvent, lorsque le prédateur va s’adresser à la victime « Tu te laisses toujours déborder pour un rien , tu es nul » entendez plutôt « je me laisse toujours déborder pour un rien, je suis nul » . Le pervers narcissique va projeter ses propres défauts et incapacités sur la personne face à lui pour s’en débarrasser . Il les projette en dehors de lui car il n’a pas les épaules pour faire face à ses propres dysfonctionnements . Ainsi donc, la victime va encore et toujours être prise dans cet étau de « folie » où elle ne comprend plus rien . Ne se reconnaissant pas du tout dans ces reproches , la victime peut commencer à penser qu’elle ne tourne pas rond et que le problème viendrait d’elle.
- Pour le pervers narcissique, ce sera TOUJOURS de la faute de l’autre . Quoi qu’il arrive et quoi qu’il puisse se passer. « Où as tu encore mis mes clés ? Tu touches toujours à tout ! » ces réflexions sont constantes et c’est cette constance qui pousse la victime à entrer dans des mécanismes d’emprise et de culpabilité sans précédent. Il est important de mettre un poing d’honneur à parler de la constance de ces techniques , c’est avec cette constance que l’on passe de remarques anodines à ce qui pourrait s’apparenter à du harcèlement . Et c’est aussi ici que l’on comprend qu’il est EXTRÊMEMENT difficile pour les victimes de parler de la situation , le sentiment d’illégitimité face à des situations qui PEUVENT PARAÎTRE ANODINES isole les victimes dans un silence douloureux.

Attention, dans la mesure où ces personnes soufflent le chaud et le froid constamment , cela signifie qu’ils sont aussi tout à fait capable de se faire passer par moment pour empathique , dévoué, regrettant amèrement certains gestes , se rachetant à travers des cadeaux démesurés ou bien des instants magiques où la victime retrouve des émotions positives et ce fameux « shoot de dopamine » qui lui permet de se maintenir entre les griffes de ce prédateur .
Il est également important de noter que les pervers narcissiques peuvent tant être des hommes que des femmes .

Quelle est la cause de la perversion narcissique ?
Les causes sont évidemment multiples , aucune histoire ne se ressemble. On note chez ces personnes souvent une difficulté voire une incapacité à entrer dans un sentiment d’empathie et donc à comprendre les émotions des autres . On comprend donc que la manipulation devient aisée pour ces personnes qui ne s’encombrent jamais d’une quelconque culpabilité.

Il n’est pas rare que ces personnes aient vécu une enfance dysfonctionnelle ( carences affectives qui donnent lieu à des failles importantes dans ce fameux narcissisme , trauma , surprotection , imitation d’une personne de la famille ….)

La seule solution pour sortir de cela est de parler . À vos proches , à un professionnel , à quelqu’un . Parlez .

Vous avez sûrement suivi les courants de pensée s'opposant totalement au sujet de l'éducation des enfants. Caroline Gold...
30/03/2023

Vous avez sûrement suivi les courants de pensée s'opposant totalement au sujet de l'éducation des enfants. Caroline Goldman vs education positive bienveillante. Comme si une éducation pouvait être volontairement malveillante et négative! À mes yeux, il y a à prendre et à laisser dans chacun.

Ce que je vois au cabinet, ce sont des parents perdus... dans leur parentalité. Des parents que l'on a habitués à avoir un mode d'emploi pour tout et qui n'arrivent plus à faire marcher leur instinct , des parents qui ne s'y retrouvent plus à travers les multiples injonctions, parfois paradoxales, que l'on peut retrouver aujourd'hui partout et tout le temps, des parents CULPABILISÉS, des parents CULPABILISANTS, des parents qui ne s'épanouissent plus, des parents qui subissent cette parentalité, des parents anxieux en quête de réponses, de modes d'emploi sur internet ou auprès de leurs proches : autant de techniques qui vont venir mettre toujours plus à mal leur parentalité.
Les instincts maternel et paternel doivent être remis au centre de ce débat car AUCUN ENFANT NE SE RESSEMBLE. Aucune solution miracle n'existe et les clés se trouvent généralement dans les ressentis parentaux, les intuitions venant de ceux qui connaissent leur enfant mieux que personne, par définition. Apprenons aux parents à se faire confiance, apprenons aux parents qu'ils ont le droit de faire des erreurs dans leur éducation sans qu'ils imaginent immédiatement avoir détruit leur enfant, apprenons aux parents à s'écouter, à développer leur bon sens sans suivre des méthodes ou techniques à la lettre, apprenons aux parents à faire ce avec quoi ils se sentent à l'aise, avec la technique qui leur convient . Cessons de culpabiliser sans cesse les parents au point de rendre la parentalité tellement difficile-usante-génératrice d'anxiété.
Une éducation "positive bienveillante" ( je répète que je n'aime pas du tout ce terme et ce qu'il sous entend) pourra correspondre à certains enfants, absolument pas à d'autres. Et vice versa avec d'autres techniques éducatives.
Apprenons à travers nous, professionnels de la petite enfance, que l'enfant a, par définition, BESOIN de limites, BESOIN d'apprivoiser la frustration à travers ses parents, BESOIN de règles de vie qui vont venir sécuriser le petit monde externe ET interne de l'enfant . Le rôle des parents n'a jamais été et ne sera jamais celui de dire Oui à tout, d'éviter toute frustration, toute punition. L'éducation passe aussi par des moments difficiles qui consistent à apprendre à l'enfant qu'il y a des règles partout, tout le temps et dans tous les domaines, que tout n'est pas accessible ou faisable, que l'interdit existe, que l'interdit nous frustre et nous perturbe, qu'il n'est agréable pour personne : qui d'autre que les parents pour enseigner cela à leur enfant, avec bienveillance, en l'accompagnant à travers ce processus d'introjection des règles évidentes de la société ?
Comment réagira l'enfant à qui on a retiré toute difficulté quand il fera partie intégrante d'une société qui fonctionne avec l'autorité, la hiérarchie, la frustration et les règles ?
À mes yeux, la technique du time out est tout à fait adaptée : retirer l'enfant d'une situation qui pose problème pour l'inciter à prendre le temps de se calmer dans l'environnement sécurisant qu'est sa chambre. On ne peut pas discuter de tout sur l'instant, mais on peut tout reprendre avec l'enfant une fois le climat revenu au calme et les dangers écartés . Car dans la société tout ne peut pas se négocier, être discuté. Il y a des interdits fondamentaux qui représentent un danger, la mission immédiate est donc de retirer l'enfant du danger avant toute discussion. C'est à travers ces comportements d'anticipation également que l'enfant pourra renforcer encore sa confiance envers ses parents qui vont jouer un rôle de prévention mais aussi de pare-excitation pour canaliser les pulsions de l'enfant ( fonctionnement pulsionnel de l'enfant en lien avec l'immaturité de certaines parties de son cerveau// d'où la nécessité du cadre et d'où le fait qu'un enfant n'est pas à même de décider de tout et d'avoir toujours le choix )
C'est à travers ce genre de cadre que l'enfant va pouvoir se sécuriser. Le cadre vient montrer à l'enfant qu'il n'a pas droit à tout, qu'il n'a pas toujours le choix, et que ses parents sont là pour lui apprendre comment avancer dans la vie sur un chemin aussi sécure que possible. Le manque de limites claires et définies, le manque de règles, le manque d'apprivoisement de la frustration pourra générer chez l'enfant des angoisses qui pourront s'exprimer par : des comportements turbulents pour attirer l'attention des parents et venir tester des limites trop floues, des problèmes de sommeil du fait d'un monde interne insécure, des confrontations violentes à la réalité d'un monde parfois source de beaucoup de frustrations, des comportements brutaux du fait d'une grande colère accumulée et d'une incompréhension quand le manque de règle à la maison
vient se confronter à celles, innombrables, qui régissent la société et qui nous permettent de vivre ensemble.

Tous les jours, je retrouve des parents n'osant plus poser ces fameuses limites à leurs enfants, de peur de les braquer, de les blesser, de mal faire. Il est temps pour les parents de retrouver leur autorité, tout en gardant, bien évidemment, leur goût pour la communication avec leurs enfants après avoir écarté le danger et retrouvé le calme. Le dialogue ne peut pas avoir lieu dans la colère, dans la crise, dans l'agitation.

Chacun ses techniques éducatives, tant qu'elles correspondent à nos enfants, et dès lors qu'elles leur permettent d'être heureux et aux parents de ne pas subir leur "fonction".
Ici, au cabinet, et même avant lorsque je travaillais à l'hôpital, j'accompagne des parents dans cette parentalité parfois difficile, écrasante de culpabilité et de remises en questions. J'amène les parents à prendre conscience qu'internet ou leurs proches ne sauront jamais mieux qu'eux mêmes ce dont on besoin leurs enfants. Et d'ailleurs, si des parents en viennent à consulter pour être guidés, c'est déjà la preuve que leur attitude est dores et déjà bienveillante, positive. Faites vous confiance.

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