18/06/2021
Voir la ménopause au naturel !
Le vivant fonctionne grâce à un dialogue hormonal permanent.
Le cycle des femmes dépend de la communication entre ses ovaires et une petite glande située dans le cerveau nommée : hypophyse.
Cette glande est le chef d’orchestre de notre système hormonal, ce qui nous laisse comprendre que le travail d’équilibrage des hormones sexuelles dépend de l’équilibre des autres hormones, ainsi, du travail de la thyroïde, du pancréas, des surrénales... c’est tout un écosystème qui veille à notre intégrité organique et qui fait que chaque femme devra trouver sa propre harmonie.
Une des difficulté est cette période de changement qu’est la Ménopause.
Quand, « après des années de service », la production ovarienne s’essouffle, l’équilibre hormonal subit une tempête qui demande parfois de l’aide et du temps pour retrouver un équilibre.
C’est la ménopause, étymologiquement la « cessation des lunes »
Toutes les femmes connaissent, généralement autour de 50 ans, diverses avaries de cette tempête, et bien-sûr chacune les vit selon sa nature, son histoire, son rythme de vie et les accueille avec sa propre sensibilité.
• Elles en conçoivent des satisfactions :
- fini de tout organiser en fonction de nos cycles, d’avoir à penser à se protéger…
- finies la crainte des grossesses non désirées et la recherche de contraception...
- finis les inconforts et douleurs du SPM (voir article du mois dernier...)
- finies cette fatigue cyclique, les périodes de susceptibilité, de larmes ou de mauvaise humeur…
- enfin, du temps gagné…
et elles découvriront leur créativité qui s‘épanouit !
• Elles en vivent les inconvénients :
- une mise en place qui traîne en longueur, c’est la pré-ménopause.
- ces changements hormonaux entraînent des changement physiques, des symptômes qui peuvent s’installer et une qualité de vie qui change.
Pré-ménopause, Quand ? Comment ?
A un moment de la vie de la femme, ses ovaires arrivent à épuisement du stock d’ovules fécondables, alors les taux d’œstrogènes et de progestérone deviennent fluctuants. Cette période peut s’étaler sur 5 ans…
Les règles deviennent irrégulières, souvent des symptômes s’installent... Les bouffées de chaleur nocturnes peuvent en être une alerte, parfois palpitations, irritabilité... tension dans les seins, c’est d’abord le taux de progestérone qui baisse, déséquilibrant celui des œstrogènes...
Cependant un petit pourcentage de femmes n’ont aucun symptômes… par exemple en Asie, peut-être parce que les femmes abordent cette période comme un chemin naturel vers la sagesse… que leur culture est bienveillante à ce sujet ? Leur alimentation aussi est différente…
On remarque actuellement que l’âge de la ménopause est de plus en plus précoce, ce serait une conséquence de la présence courante de perturbateurs endocriniens dans note alimentation, notre environnement et de la pollution.
..puis la ménopause est là !
Cette période d’installation a permis à chacune de se mettre en tête qu’il y a un changement de « statut », d’apparence, de vitalité ; a permis plus ou moins d’accepter la transformation. Car transformation il y a… qui peut toucher différents domaines.
Là, les œstrogènes diminuent... :
- Fragilisation des tissus… amincissement et sécheresse de la peau et des muqueuses...
- Fragilisation osseuse, douleurs articulaires, troubles circulatoires,
- Prise de poids souvent, apparition de graisse abdominale, élévation du taux des tri-glycérides…
- Baisse de la libido...
- Moins bon sommeil, parfois déprime, agressivité…
Rassurez-vous, vous n’aurez jamais tout à la fois !
Les femmes auraient donc un tiers de leur vie à vivre avec de ces symptômes…?
Heureusement, certaines savent utiliser cette transformation et œuvrer à devenir de belles femmes, à s’affirmer, à se réaliser, à s’épanouir… à mettre du spirituel dans leur vie, à faire que le désir devienne une clé de voûte de leur motivation**… poursuivant ainsi leur vie avec plus de bénéfices que d’inconvénients.
« Celui qui n’a pas reconnu que la vie est incessante métamorphose, n’aura pas sa part du miracle. » C.S.*
Beaucoup de personnes ont écrit sur ce sujet et sont de bons accompagnements. (voir à la fin de l’article). Généralement à cette période les enfants ont grandi, et il est possible de prendre du temps pour s’occuper de soi.
Se faire aider par le naturel…
Longtemps des hormones de remplacement ont été prescrites sans crainte… Depuis quelques années, les risques vasculaires et de cancers légitiment les approches naturelles .
- l’alimentation :
Comme dit dans l’article sur le SPM, privilégier une alimentation hypotoxique, non acidifiante et riche en anti-oxydants – adieu aux produits industriels !
- Faites la part belle aux légumes verts et colorés, aux choux, aux châtaignes (qui doivent représenter de 50% à 70% de votre assiette) . Selon votre capacité digestive, vous inclurez du cru en début de repas (sinon des jus de légumes), sans oublier graines germées, herbes fraîches, algues et aromates (le curcuma, le gingembre...)
- Préférez les produits complets : céréales (riz, sarrasin, millet, petit épeautre...), huiles, sel, sucre (si nécessaire) pour leur richesse en nutriments.
- Profitez des fruits de saison que vous prendrez soin de consommer hors repas (30 minutes avant ou 2 heures après).
- Veillez à un apport régulier de protéines, leurs acides aminés étant indispensables pour l’entretien des muscles, des os, des hormones…
- celles animales : œufs, poissons gras, coquillages, peu de viande et plutôt blanche,
- celles végétales : légumineuses (trempées 8h)/céréales en proportion 1/4, 3/4 ; oléagineux, spiruline, pollen frais…
- La consommation du soja a été très controversée, utile et efficace chez les asiatiques elle s’avérait risquée par rapport à nos habitudes alimentaires. Le soja bio fermenté ou germé paraît être la bonne alternative, après digestion ils seraient une source de phyto-œstrogène que nos organismes savent utiliser favorablement.
- N’oubliez pas : les laitages, divers desserts, viennoiseries, sodas et autres gourmandises, le café, le thé, les alcools… sont acidifiants. Ils favorisent les troubles inflammatoires et l’ostéoporose.
- Choisissez des produits bio, des cuissons douces, des huiles de qualité (olive pour ne pas vous tromper!) afin de profiter du maximum de nutriments.
- Buvez de l’eau de préférence peu minéralisée, surtout entre les repas, elle est indispensable à l’élimination.
- Des plantes pour ne plus avoir la tentation THS :
De plus en plus de gynécologues se tournent vers des traitements naturels végétaux, leurs actions sont modulatrices : selon les organes, tantôt, pro, tantôt anti-œstrogéniques. Des études ont confirmé leur action bénéfique et sans danger pour la santé.
- La sauge, le trèfle rouge, le houblon, les isoflavones de soja, le gattilier, l’actée à grappes noires... sont des alternatives naturelles au Traitement Hormonal Substitutifs, elles vous permettront de gérer les bouffées de chaleur, la nervosité, troubles du sommeil, tendance dépressive et sécheresse des muqueuses.
- Dans la même recherche, le yam (un igname du Mexique) est très prisé actuellement et particulièrement intéressant sous forme de gel à appliquer dans le creux du coude, il est un stimulant endocrinien (glandes surrénales et sexuelles), il a de multiples vertus dans le cadre de la prévention du “vieillissement hormonal”. Choisissez un yam de bonne qualité et riche en diosgénine.
- Le cimicifuga, le framboisier sont des régulateurs hormonaux qui harmonisent la sécrétion des œstrogènes et de la progestérone…
- Des plantes pour le confort :
- Le cyprès, vasoconstricteur aussi intéressant pour les troubles circulatoires que par son action mimétique des œstrogènes, son HE peut vous être conseillée aussi bien en externe (massage) qu’en interne.
- La valériane en gélules, la mélisse en infusion (rafraîchissante !)… aident par leurs propriétés calmantes et sédatives. Elles pourront être complétées par le millepertuis... sur conseil d’un professionnel.
- Le ginseng, le gingembre… sont toniques et régénérateurs (eux plutôt réchauffants), ils accompagneront les baisses d’énergie, de moral, de désir...
- La rodhiola, l’algue klamath sont efficaces en cas de besoins adaptatifs…
- L’aubépine par son action sur les vaisseaux sanguins soulage palpitations, angoisses, insomnies, bouffées de chaleur…
- L’aloe-vera riche en minéraux et vitamines possède des tas de propriétés pour accompagner cette période.
- Pour limiter les désagréments de l’inflammation vaginale, utilisez des ovules de calendula.
Bref, vous constatez que les plantes sont nombreuses à pouvoir vous aider, mais chaque femme doit trouver sa composition de tisane, sa synergie d’HE, ses gélules, MG, TM, etc... et avancer dans cette recherche avec quelque spécialiste en phytothérapie.
- les compléments alimentaires :
- Veillez à avoir un bon taux de vitamine D, complémentez si nécessaire avec D3 (naturelle).
- les oméga 7 de l’huile d’argousier est bénéfique sur la sécheresse de la peau et des muqueuses.
- le Zinc, contribue au bon fonctionnement hormonal de notre métabolisme, or il est moins bien assimilé avec l’âge (voir article sur le Zinc)
- le Sélénium outre son rôle antioxydant, est un régulateur hormonal (croquer 3 noix du Brésil/jour !)
- Les polyphénols du thé vert vous aideront à gérer les graisses abdominales (buvez 3 tasses/jour)
- Il arrive que la flore bactérienne vaginale s’altère à la ménopause, faites-vous conseiller des probiotiques.
- Les oméga 3 – la silice – le Magnésium sont des compléments classiques d’entretien à cet âge de la vie, à alterner en cure régulière. En période de ménopause, ils ont une influence favorable sur les bouffées de chaleur et l’instabilité émotionnelle.
- l’hygiène de vie :
- Adoptez un mode de vie « anti-inflammatoire », qui préservera l’ensemble de vos organes. Outre « la bonne chère » dont vous éviterez les excès, préservez-vous du bruit, du tabac et des ondes électromagnétiques… et autres stress.
- Plus de frugalité, surtout le soir, et vous aurez moins de bouffées de chaleur nocturnes et un meilleur sommeil.
Si vous avez tendance à prendre du poids, tentez l’aventure du jeûne intermittent 1 à 2 fois par semaine (16h sans manger!)
- Pensez au drainage régulier de vos organes émonctoires (automne et printemps), et en particulier à la santé du foie chargé de dégrader et d’excréter le surplus hormonal en plus des toxines qu’il gère habituellement. Des émonctoires en bon état sont souvent la clé d’une ménopause sans souci...
- Il est temps de trouver une technique type yoga, qi-gong ou autre gymnastique, méditation… à pratiquer régulièrement pour aider votre changement de rythme et votre ouverture de conscience.
- Redécouvrez les activités dans la nature, elles vous reconnecteront à votre nature : rando, vélo, natation, cueillette... et favoriseront l’oxygénation, le maintien d’une certaine masse musculaire, la respiration, la circulation d’énergie, l’exposition au soleil (choisissez vos heures!), le bon moral.
Faites des saunas, des hammams, faites vous masser, vous éliminerez mieux vos toxines et vous vivifierez.
Veillez à piloter votre ménopause comme une expérience positive, soignez les rides de l’âme, aimez les rides du corps... devenez une personne épanouie et libérée !
J’aime cette approche de Christiane Singer :
* « Une révélation guette celui qui avance le cœur et les yeux ouverts, sans précipitation et tant qu’il se peut sans regret. Après s’être vu dépouillé, en chemin, de ce qu’il avait un temps possédé, le voilà bientôt, à sa grande surprise comblé d’autres biens dont il ne soupçonnait, jusqu’alors, ni l’existence ni le prix. Il apprend, et sa reconnaissance alors n’a pas de bornes, que rien ne lui est ôté en cours d’existence sans qu’autre chose de plus précieux ne lui soit donné en contrepartie. »
Article de Martine Calvet – Naturopathe..pour Greenweez Magazine
* Les âges de la vie, de Christiane Singer
** Les plaisirs secrets de la ménopause, du Dr Ch. Northrup, éd. Mama
*** Une ménopause sans bouffée de chaleur, d’Isabelle Ranchet, éd. Alpen