28/05/2025
Pourquoi les employeurs ne respectent ils pas les RPS ?
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles certains employeurs ne respectent pas pleinement leurs obligations en matière de sécurité mentale des employés, même si ces obligations sont clairement établies par la loi. Ces raisons peuvent être multiples et souvent liées à des facteurs économiques, culturels, ou organisationnels. Voici quelques-unes des principales explications :
1. Manque de sensibilisation ou de formation
• Ignorance des obligations légales : Certains employeurs, notamment dans les petites et moyennes entreprises (PME), ne sont pas toujours pleinement conscients de l’étendue de leurs obligations légales en matière de sécurité mentale et de risques psychosociaux (RPS).
• Absence de formation adéquate : Même lorsqu’ils sont conscients de ces obligations, certains managers ou dirigeants n’ont pas reçu de formation adéquate sur la manière de prévenir et de gérer les risques psychosociaux. Ils peuvent sous-estimer l’importance de la santé mentale et ne pas savoir comment l’aborder.
2. Culture d’entreprise axée sur la performance
• Priorisation de la productivité : Dans de nombreuses entreprises, la culture organisationnelle met l’accent sur les performances économiques, la productivité et les résultats financiers, parfois au détriment du bien-être des employés. Cela peut amener les employeurs à négliger les mesures de prévention des RPS, car ils considèrent ces actions comme des freins à la rentabilité ou comme des préoccupations secondaires.
• Stress normalisé : Dans certains secteurs ou entreprises, le stress et la surcharge de travail sont perçus comme des éléments “normaux” ou inévitables du travail. Cette normalisation peut conduire les employeurs à minimiser l’importance de la santé mentale.
3. Coût et complexité des actions de prévention
• Coûts perçus : La mise en œuvre de mesures de prévention (évaluation des risques, formation, suivi psychologique) peut être perçue comme coûteuse, en particulier pour les PME. Certains employeurs estiment qu’investir dans la prévention des risques psychosociaux ne génère pas de bénéfices immédiats et hésitent donc à engager des ressources dans ce domaine.
• Complexité organisationnelle : La gestion des risques psychosociaux peut être complexe. Elle nécessite des évaluations continues, des aménagements du poste de travail, et parfois une réorganisation des méthodes de travail. Certains employeurs peuvent trouver ces démarches trop lourdes à mettre en place, en particulier si l’organisation est déjà sous pression.
4. Difficulté à identifier les risques psychosociaux
• Nature invisible des risques : Contrairement aux risques physiques (chutes, accidents), les risques psychosociaux sont souvent plus subtils et moins visibles. Le stress, le harcèlement, ou l’épuisement professionnel peuvent être difficiles à détecter, surtout si les employés ne s’expriment pas clairement ou ne reconnaissent pas eux-mêmes leur souffrance.
• Tabou autour de la santé mentale : Dans certaines entreprises, parler de santé mentale reste un sujet tabou. Les salariés peuvent hésiter à évoquer leurs difficultés par peur de représailles ou d’être perçus comme “faibles”. Cette culture du silence peut rendre difficile pour les employeurs d’identifier et d’agir sur les problèmes.
5. Mauvaise gestion ou absence de politique de prévention
• Absence de politiques internes : Certaines entreprises n’ont pas de politique claire ou de protocole pour la prévention des risques psychosociaux. L’absence de cadre officiel rend plus difficile la mise en œuvre de mesures cohérentes et efficaces.
• Mauvaise gestion des situations de crise : Dans les cas où un employé manifeste un malaise mental ou se plaint de harcèlement, certaines entreprises manquent de réactivité ou n’agissent pas de manière appropriée, soit par manque de procédures internes, soit par mauvaise gestion du problème.
6. Pression concurrentielle et économique
• Environnement compétitif : Dans un contexte économique difficile ou très concurrentiel, certains employeurs se sentent contraints de demander à leurs employés des résultats plus élevés, parfois en augmentant la charge de travail ou en réduisant les pauses. Ces pressions peuvent exacerber le stress et d’autres risques psychosociaux.
• Sous-effectif : En période de réduction de coûts ou de restructuration, certaines entreprises fonctionnent avec un sous-effectif, ce qui peut entraîner une surcharge de travail pour les employés restants. Ce manque de personnel rend difficile le respect des obligations de sécurité mentale, même si l’employeur en est conscient.
7. Faible surveillance et sanctions
• Manque de contrôles : Les contrôles externes sur les conditions de travail, notamment en ce qui concerne les risques psychosociaux, peuvent être insuffisants ou irréguliers. Certains employeurs ne ressentent donc pas une pression suffisante pour respecter leurs obligations.
• Sanctions peu dissuasives : Même si des sanctions existent en cas de manquement aux obligations de sécurité, elles ne sont pas toujours appliquées de manière stricte ou immédiate. Certains employeurs peuvent penser qu’ils courent peu de risques réels de sanctions ou de poursuites.
8. Résistance au changement
• Conservatisme managérial : Dans certaines entreprises, la résistance au changement des méthodes de management traditionnelles est forte. Les pratiques managériales axées sur le contrôle, la hiérarchie stricte et la pression constante sur les salariés peuvent être profondément ancrées dans la culture de l’entreprise. Changer ces pratiques pour favoriser un management plus soucieux du bien-être mental peut rencontrer des résistances internes.
Conclusion
Les raisons pour lesquelles certains employeurs ne respectent pas pleinement leurs obligations en matière de sécurité mentale sont variées et peuvent être liées à des facteurs de manque de connaissances, des priorités économiques, une culture organisationnelle défavorable, ou encore à la complexité de la gestion des risques psychosociaux. Cela souligne l’importance de la sensibilisation, de la formation, et du renforcement des contrôles pour mieux protéger la santé mentale des employés.
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Yann DESVAUX