
02/10/2025
✨ L’inceste et ses conséquences sur la sexualité : hypersexualité et asexualité
Ce post est écrit par moi-mêm, les précisions que j’apporte visent à aider chacun(e) à mieux comprendre ce que ces traumatismes peuvent produire sur la sexualité.
L’inceste laisse des traces invisibles mais profondément inscrites dans le corps et l’esprit.
Ces violences pendant l’enfance bouleversent la relation au corps, au désir et à l’intimité.
Les réactions sexuelles sont très diverses : certains deviennent hypersexualisés, d’autres asexuels, et il n’est pas rare de passer par différentes phases au cours de la vie.
Ce n’est pas une question de choix ou de morale. Ce sont des mécanismes de survie, mis en place par un cerveau traumatisé pour se protéger d’un danger qu’il a vécu trop tôt et trop intensément.
🔹 Hypersexualité : le corps qui se donne pour survivre 💫❤️
L’hypersexualité peut sembler paradoxale : comment un corps traumatisé peut-il chercher à se donner encore et encore ?
Derrière cette apparente ouverture se cache un mécanisme de survie puissant :
• Reprendre le contrôle :
le cerveau associe le corps à la violence et à la manipulation. Certaines victimes choisissent inconsciemment de maîtriser leur corps et leur sexualité pour retrouver un pouvoir perdu.
• Chercher reconnaissance et affection : quand l’enfance a été privée de tendresse ou de regard bienveillant, le corps peut devenir un outil pour obtenir attention et estime.
• Dissocier plaisir et émotion : l’hypersexualité permet parfois de vivre des expériences sexuelles sans s’exposer émotionnellement, comme une protection contre la peur et la honte.
• Cycles et fluctuations :
certaines personnes alternent entre hypersexualité et retrait complet, selon le stress, le sentiment de sécurité et les déclencheurs émotionnels.
Exemple anonymisé :
“Claire, 28 ans, multipliait les relations sexuelles dès l’adolescence. Chaque rencontre était un moyen de ressentir une estime qu’elle n’avait jamais reçue dans son enfance. Avec le temps et un accompagnement, elle a appris à poser des limites et à retrouver une sexualité qui lui appartient vraiment.”
🔹 Asexualité : le corps qui se ferme pour se protéger 🛡️❄️
À l’inverse, certaines victimes deviennent asexuelles ou désintéressées par la sexualité.
Le cerveau met alors en place une stratégie de protection :
• Le corps comme territoire dangereux : l’inceste fait associer le corps à la peur, à la honte ou à la trahison.
• Blocage automatique :
pour éviter de revivre le traumatisme, le corps se ferme spontanément. Toute approche sexuelle déclenche tension, dissociation ou anxiété.
• Préserver la sécurité :
ce blocage n’est pas un refus de plaisir, mais une réponse de protection.
Exemple anonymisé :
“Marc, 35 ans, a évité toute sexualité pendant des années. Chaque contact provoquait stress et dissociation. Avec un suivi psychothérapeutique, il a commencé à réapprendre le plaisir, doucement, à son rythme.”
🔹 Mon témoignage personnel 💛📝
Aujourd’hui, je ne sais pas toujours si j’ai envie de faire l’amour ou si je veux simplement faire plaisir à mon conjoint.
Comme je ne veux plus faire “plaisir” mais partager un vrai plaisir, je m’abstiens parfois.
Je ne sais pas toujours si je suis vraiment consentante ou pas, et j’ai choisi de respecter mon corps plutôt que de me forcer.
C’est un chemin difficile, mais c’est aussi ma manière de reprendre mon intimité et ma sexualité, de retrouver contrôle et confiance.
🔹 Pourquoi ces réactions sont si différentes ? 🤔😳
Chaque cerveau réagit différemment selon :
• L’âge et la durée des abus
• La relation avec l’auteur
• Les ressources affectives et sociales
• La capacité à se reconstruire et à s’autoriser à ressentir
Hypersexualité et asexualité = deux stratégies opposées mais liées au même objectif : survivre et protéger le corps et le psychisme.
🔹 Les dimensions psychiques et émotionnelles 💭🤯
• Flashbacks, souvenirs intrusifs ou dissociation lors de moments d’intimité.
• Peur, honte ou culpabilité pouvant empêcher de reconnaître ses désirs.
• La sexualité après un traumatisme peut évoluer, fluctuer, se bloquer puis se rouvrir progressivement.
🔹 Reprendre l’intimité et la sexualité 🌱💞
• Se reconnecter à soi :
toucher, ressentir, explorer son corps sans pression ni culpabilité.
• Explorer à son rythme :
réapprendre le plaisir et le désir selon ce qui est confortable.
• Accompagnement sécurisant : psychologue, sexothérapeute, groupe de parole, espace de confiance.
• Exercices pratiques :
respiration, méditation corporelle, exploration des sensations sans objectif, dialogue sur limites et consentement.
• Redécouvrir innocence et curiosité : apprendre que le corps peut être un lieu de plaisir et de tendresse.
• Focus sur le consentement :
différencier envie personnelle et envie de satisfaire quelqu’un, pour que le plaisir soit partagé.
💕 Chaque chemin est unique.
Il n’y a pas de norme, pas de “bonne” ou “mauvaise” sexualité après un traumatisme.
✨ Écouter son corps, respecter son rythme, et se réapproprier son intimité, pas à pas.