
28/05/2025
« Ses yeux ne demandaient plus de l’aide… ils attendaient simplement la fin. »
Aujourd’hui, les mots me coûtent. Car il est des choses que l’on ne s’attend jamais à voir.
Je marchais dans une rue quelconque de la ville, pressée, l’esprit ailleurs… quand quelque chose m’a arrêtée. Ce n’était pas un bruit. C’était une image. Une vision que mon cœur refusait d’accepter.
Un chien. Sur un toit. Seul. Oublié.
Dans un état si critique qu’il semblait n’être plus qu’un souffle sur pattes.
Un croisé labrador, peut-être, mais son corps n’était qu’un squelette maigre, couvert d’une peau sale et tendue. Il était si maigre que ses côtes semblaient vouloir transpercer sa chair. Il tremblait. Il ne tenait presque plus debout. Ses pattes, frêles comme des brindilles, menaçaient de céder.
Mais ce qui m’a brisée… c’était son regard.
Ses yeux… ne suppliaient plus.
Non.
Ils n’avaient plus la force de demander.
Ils attendaient. Seulement. La fin.
Je ne sais pas comment mes jambes m’ont portée jusqu’à la porte de la maison. Tout ce que je sais, c’est que j’y suis arrivée. Et que j’ai frappé. Une fois. Deux fois. Trois. Personne. Alors j’ai frappé plus fort. Avec colère. Avec désespoir. J’ai crié.
Comment peut-on faire ça à un être si innocent ?
De longues minutes ont passé avant qu’enfin, quelqu’un n’ouvre.
Je les ai suppliés. Implorés. De faire descendre ce pauvre chien, dont la vie ne tenait qu’à un fil. Mais en face de moi, ce fut un mur. Glacial.
« C’est notre chien », ont-ils dit. « Il va bien là-haut. »
Il est habitué, ont-ils ajouté.
Habitué à mourir de faim ?
À être ignoré ?
À souffrir en silence ?
Je suis repartie le cœur en feu… mais je n’ai pas abandonné.
Je suis allée à la police. J’ai tout raconté, en larmes.
Ils m’ont accompagnée. Et sous la pression, ces gens n’ont eu d’autre choix que de céder.
Ils nous l’ont remis.
Je l’ai pris dans mes bras. Léger comme une feuille. Il avait peur, mais n’avait même plus la force de trembler.
Nous l’avons emmené d’urgence chez un vétérinaire. Le verdict fut terrible : dénutrition sévère, déshydratation, parasites, anémie… Il était à deux pas du néant.
Mais le plus abîmé n’était pas son corps.
C’était son cœur.
Un cœur minuscule, qui avait appris que la vie pouvait faire mal.
Et là, j’ai su : je ne le laisserais plus jamais seul.
Aujourd’hui, ce chien a un nom. Il s’appelle Luz, parce qu’en dépit de toute l’obscurité qu’il a traversée, il brille encore.
Il vit avec moi. Il dort dans un panier chaud. Il mange trois fois par jour. Il a des jouets, des caresses… et surtout, il a de l’amour.
L’amour qu’il a toujours mérité.
Je sais qu’il existe des milliers de Luz à travers le monde.
Cette histoire n’est pas la mienne.
Elle est la leur.
Alors si un jour, vous voyez quelque chose d’injuste…
Ne détournez pas les yeux.
Agissez.