21/11/2025
On applaudit la force, mais rarement l’usure. On admire le courage, mais jamais la fatigue qui va avec. Ce que vous ne voyez pas… c’est ce qui se joue à l’intérieur.
Il y a une phrase que j’entends souvent en séance. Pas au début. Pas pendant les traitements.
Elle arrive quand la poussière retombe. Quand l’entourage pense que “tout est derrière”.
Quand le corps ralentit d’un coup et que la tête n’a plus la force de jouer à la personne “forte”.
Cette phrase, c’est celle-là : « Je ne veux plus survivre. Je veux vivre autrement. »
Et ce n’est jamais dit avec colère. C’est dit avec une fatigue qui ne se voit pas sur les photos.
Avec une lucidité qu’on acquiert après avoir traversé un cancer, une chimio, une hormonothérapie, une mastectomie, une reconstruction…
Avec ce mélange de peur et de courage que l’après-cancer impose.
Parce que survivre, ce n’est pas seulement “rester en vie”. C’est :
➡️ fonctionner en mode automatique.
➡️ serrer les dents.
➡️ encaisser pour avancer.
➡️ mettre le corps en arrière-plan.
➡️ jouer le rôle parce que tout le monde veut que ça aille.
➡️ porter une fatigue émotionnelle qui ne ressemble à rien d’autre
Et un jour, ça craque à l’intérieur. Juste assez pour comprendre que continuer “comme avant” n’est plus possible.
Que ce corps transformé réclame autre chose. Que cette identité bousculée ne rentrera plus jamais dans l’ancienne version de soi.
Que la peur de la rechute, le stress invisible, les montagnes russes émotionnelles ne peuvent plus être niés.
🦋Alors “vivre autrement” devient une nécessité. Pas un caprice. Pas une fuite.
C’est le vrai début de la reconstruction, de l’après-cancer, du retour à soi. C’est souvent la première fois où vous cessez d’être “patiente”, “guérie”, “courageuse”…pour redevenir VOUS.
Et ce moment-là mérite d’être nommé. Il mérite d’être respecté. Il mérite d’être accompagné.
Parce qu’on ne revient jamais indemne d’un cancer.
Mais on peut apprendre à vivre autrement, profondément, honnêtement, sans s’oublier.
👉🏻Et vous… est-ce qu’il y a un moment où vous avez senti que “survivre” ne suffisait plus ?