
12/06/2025
La gentillesse est une sacrée connerie.
Je ne parle pas de la vraie. Pas celle qui naît d’un cœur solide, libre, ancré.
Je parle de celle qu’on nous a apprise depuis toute petite. Celle qui nous a été transmise comme une vertu absolue ( sois gentille ma fille) , mais qui, en réalité, nous condamne à jouer des rôles dans un théâtre qui nous épuise.
On nous a dit d’être gentilles.
De prendre soin des autres.
De ne pas déranger.
De comprendre, même quand ça nous coûte.
De donner, encore et encore, même quand on est à sec.
D’être là, fidèle au poste même quand nos valeurs ne sont pas respectées.
Et alors on est devenues cette femme qui devine les besoins de tout le monde.
Celle qui prend sur elle. Qui évite le conflit. Qui se tait pour ne pas faire mal.
Celle qui donne des conseils “par amour”, qui aide avant même qu’on lui demande.
Qui se dit que c’est ça, être une bonne personne.
Et qui ne voit pas qu’en fait, elle rejoue le triangle dramatique à la perfection.
Ce rôle-là, ce n’est pas de l’amour.
C’est du sauvetage émotionnel.
Une manière déguisée de quémander l’amour, l’appartenance, la reconnaissance.
Et pendant ce temps-là, on croit qu’on fait le bien.
Alors qu’on s’oublie.
On contrôle.
On attend quelque chose en retour, même si on se jure que non.
On étouffe l’autre, parfois.
Et surtout… on ne se choisit jamais vraiment.
Et puis parfois…
On croit qu’on est “juste en retrait”.
Qu’on est “discrète”.
Mais en vrai, on se punit en silence.
On punit l’autre aussi.
On se tait pour ne pas créer de vagues,
alors qu’en vérité, ce silence est une arme déguisée.
Froide. Passive. Tranchante.
C’est encore le triangle.
Toujours lui.
Et tant qu’on reste là-dedans, on ne manifeste pas l’amour.
Sortir de là, c’est oser décevoir.
C’est ne plus chercher à être gentille.
C’est préférer être entière. Alignée. Authentique.
C’est dire non sans se justifier.
C’est se choisir sans culpabilité.
C’est ne plus sauver personne, même quand on les aime.
C’est renoncer aux stratégies qui font de nous des filles aimables.
Et devenir enfin des femmes vraies, libres, puissantes.
Ce n’est pas la gentillesse qui fait de nous de bonnes personnes, c’est la vérité de notre cœur.