05/11/2025
Il y a des fins qui ne ferment pas des histoires, mais qui les transforment.
Dans Casualties of War, Brian De Palma filme l’indicible : le viol et le meurtre d’une jeune Vietnamienne par des soldats américains, sous les yeux d’un jeune homme impuissant, Eriksson.
Revenu du Vietnam, il ne parvient pas à se libérer du poids de ce qu’il a vu, ni de ce qu’il n’a pas pu empêcher.
Et c’est dans un tramway, bien plus t**d, qu’il rencontre une jeune femme asiatique.
Ce n’est pas la victime mais c’est la même actrice.
Le cinéma devient ici une métaphore de l’inconscient : le passé revient, non pour accuser, mais pour réparer symboliquement.
Quand elle lui dit : « C’est fini maintenant », ce n’est pas le pardon au sens religieux, c’est le pardon intérieur, celui qui permet de vivre à nouveau sans renier la douleur.
L’" impossible pardon ", c’est celui qu’on n’attend plus des autres, mais qu’on apprend à se donner à soi-même.
C’est par cette fin, par cette écharpe rendue, par ce geste infime, que commence enfin la possibilité d’un apaisement.
Parce que c’est souvent par la fin que les choses commencent.