13/11/2025
🔍 Le viol conjugal : un réel traumatisme, souvent nié
On a longtemps refusé de nommer le viol conjugal.
Parce qu’il se déroule dans le couple, parce qu’il mêle amour, désir, pouvoir et dépendance, beaucoup ont préféré fermer les yeux. Pourtant, du point de vue psychique, il s’agit bel et bien d’un viol, avec toutes les conséquences traumatiques que cela implique.
Le viol conjugal confronte la victime à une double trahison :
celle de son corps, envahi sans consentement, et celle du lien affectif, perverti par la domination. Là où l’intimité devrait être un espace de confiance, elle devient le lieu d’une effraction. Ce qui rend la douleur encore plus silencieuse, c’est la confusion : comment penser qu’on peut être violé par la personne qu’on aime ?
Sur le plan inconscient, ce type de violence vient souvent rejouer des dynamismes archaïques : possession, contrôle, anéantissement de l’autre. Pour l’agresseur, l’acte peut être une tentative inconsciente de se prouver sa puissance face à l’angoisse de perte ou d’impuissance. Pour la victime, il peut réactiver des vécus anciens d’humiliation, de sidération, ou de non-droit à dire non.
La psychanalyse aide ici à remettre du sens là où il n’y a eu que sidération.
Mettre des mots sur le viol conjugal, c’est reconnaître qu’il ne s’agit pas d’un “malentendu” ou d’un “devoir conjugal”, mais d’un acte de violence profonde, où le désir de l’un efface l’existence de l’autre.
Le viol conjugal existe réellement.
Et il détruit de l’intérieur ce que le lien amoureux devrait protéger : la possibilité d’un consentement libre, d’un désir partagé, d’un corps respecté.