
21/07/2025
Ce que je m’apprête à dire risque de blesser l’ego de certains individus, c’est normal, ce n’est ni mauvais ni méchant, seulement un coup de projecteur destiné à élargir la conscience et à dévoiler certains conditionnements spirituels et humains.
Vous avez sans doute vu passer, sur divers profils ou groupes, ces salamalecs sucrés: mes loulous, mes lumières, chères âmes, mère terre vous chérit, namasté, nous sommes Un , je nous aime tellement , le tout nappé d’une pluie de cœurs, de GIF et de licornes arc‑en‑ciel.
Ce décor scintillant n’est pas anodin, il révèle le besoin secret du moi spirituel de se hisser sur une estrade ouatée, de jouer à la maman cosmique qui berce la planète tout en arborant l’auréole d’une fausse modestie.
Mais l’humilité véritable n’a jamais besoin de micros pailletés ni de surnoms cajoleurs, elle se contente d’être, nue de toute mise en scène. Lorsque l’ego se grime en dévot, il recherche subtilement l’admiration: "Regardez comme je rayonne, je distribue l’amour en vrac, j’embrasse la Terre entière !"
Admirable marketing affectif, certes, mais l’authentique expansion de conscience ne flatte pas, elle libère. Elle incite chacun à se recentrer, non à se vautrer dans une douce infantilisation.
Alors, chaque fois que vous croisez ces formules tapageuses, observez sans jugement, ressentez‑vous une poussée d’adoration, l’envie de vous lover dans cette ouate spirituelle ?
Si oui, accueillez‑la, puis interrogez‑la; est‑ce mon désir d’être choyé qui parle ? Est‑ce la voix d’un ego en quête d’importance ? Voir ce mécanisme suffit à faire fondre le vernis.
Car le vrai chemin ne passe pas par un bain moussant de bons sentiments, mais par la lucidité tranquille qui reconnaît la lumière sans la confondre avec la guirlande publicitaire.
Acquario Waterman