05/09/2025
Bienvenu dans le plus grand bus-ambulance-VSL du monde
À première vue, on dirait un autocar classique : carrosserie jaune et verte, chevrons rouges, larges vitres teintées. Mais les gyrophares bleus et la sirène ne laissent aucun doute : c’est bien une ambulance. Et pas n’importe laquelle. Depuis 2022, dans la région du Dalarna, en Suède, circule le plus grand bus-ambulance du monde.
À l’avant, l’aménagement est celui d’un transport collectif : 28 sièges pour des patients assis, encadrés par un personnel dédié. À l’arrière, un espace médicalisé permet la prise en charge de quatre patients couchés. Moniteurs cardiaques, oxygène, défibrillateurs : l’équipement est celui d’une ambulance conventionnelle, mais avec une différence de taille — l’espace disponible. Un ascenseur hydraulique, situé à 1,5 mètre du sol, facilite le chargement des brancards.
Nous discutons aujourd’hui avec Jocke, ambulancier et membre de l’équipe qui a participé au développement du bus.
🚌 Comment est né ce projet de bus-ambulance dans le Dalarna ?
Jocke : L’idée est apparue à cause des longues distances entre certains hôpitaux de la région. Les trajets peuvent durer plus d’une heure. Plutôt que de mobiliser plusieurs ambulances pour des patients stables, nous avons cherché une solution collective. Le bus est une réponse efficace.
🚌Quelle est sa mission principale ?
Jocke : Le bus assure surtout des transferts inter-hospitaliers et rendez-vous programmés. Il dessert régulièrement plusieurs points : le village de Lazaret, Hedemora, Avesta Lazarett, l’hôpital universitaire d’Uppsala, la Génétique Road et ses centres spécialisés, ainsi que l’hôpital Löwenströmska à Upplands Väsby. Kiné, ergothérapeutes, chimiothérapie…. Mais il peut aussi être mobilisé lors d’accidents majeurs ou d’événements impliquant de nombreux blessés.
🚌Comment fonctionne l’organisation à bord ?
Jocke : À l’avant, les patients assis sont encadrés par une ambulancière (EMT). À l’arrière, un ou deux ambulanciers paramedics. On peut surveiller les constantes, réaliser un ECG et intervenir en cas de besoin.
🚌Et la différence avec une ambulance classique ?
Jocke : Le matériel est le même, mais l’espace change tout. On peut travailler sans se gêner, suivre plusieurs patients simultanément et anticiper plus facilement les situations d’urgence.
Il y a même des toilettes PMR
🚌Comment a été accueillie cette innovation ?
Jocke : Au début, certains étaient sceptiques. Mais très vite, on a vu l’efficacité du système. Aujourd’hui, il est utilisé chaque semaine dans le Dalarna et reconnu comme une ressource précieuse.
Un véhicule atypique, mi-car, mi-hôpital roulant, pensé pour répondre à un défi simple : soigner et transporter, ensemble, sur de longues distances, en toute sécurité et en faisant de grandes économies.
Et utiliser enfin les ambulances (ASSU) exclusivement pour l’UPH
Ça fait réfléchir non ? Qu’en pensez-vous ?
(Propos recueillis par Bastien B.)