11/03/2024
Les blessures transgénérationnelles
Se libérer de ce qui ne nous appartient pas
Au sein des familles, la question de la transmission est très présente, pas seulement au niveau des biens matériels, mais aussi au niveau de la transmission des valeurs, des principes, des rites familiaux et parfois même des secrets inavouables (ce que l'on appelle des crypte en psychanalyse).
Que faire de l'héritage familial que je reçois ?
Selon la psychogénéalogiste Juliette Allais, ce qui est important, c'est de « donner du sens à cette place qui est la mienne au sein de la famille, en m'y engageant le mieux possible, en différenciant ce que j'en accepte et ce que j'en refuse. »
Les dysfonctionnements interviennent parfois quand nous sentons de façon plus ou moins consciente que nous avons récupéré quelque chose qui ne nous appartient pas, qui nous enferme dans un fonctionnement, des comportements ou dans une façon de vivre qui ne nous convient pas. Il y a comme quelque chose qui cloche.
Prenons le cas de Mme C. dont le fonctionnement familial a enfermé chacun de ses membres autour d'un terrible secret bien gardé. Mme C. n'en a jamais parlé à ses propres enfants. Elle en a eu 3 et aucun d'eux n'a pu ou n'a souhaité avoir de descendance. Le secret ne peut plus être transmis, la boucle est bouclée...
Autre exemple extrait de l'ouvrage de Juliette Allais :
Christophe consulte car il ne sait pas qui il est. C'est pourtant un homme charmant, jeune, cultivé, avocat et artiste. Il exerce sa profession sans intérêt, car tous les hommes de sa famille sont avocats. Il raconte en séance sur un ton monocorde combien il souffre.
Son père et son grand-père sont des battants, et tous les hommes de la famille doivent réussir professionnellement.
Christophe se sent à part, malgré sa réussite, il dit ne pas coller avec cette image, cette façon de considérer la vie, le couple et le rôle dans la société. Il ne s'identifie pas à ce modèle mais n'arrive pas à se définir autrement. Il est absent à sa vie maritale et familiale.
La culpabilité de ne pas marcher sur les traces de son père et de son grand-père, la difficulté d'être père lui-même, de savoir qui il est réellement, de trouver sa place professionnellement, l'impossibilité de désobéir aux injonctions de sa famille... tout cela constitue pour lui un problème quasi insoluble.
Les personnes prises dans un conflit d'ordre transgénérationnel ont l'impression de vivre en ignorant complètement ce dont elles ont besoin pour être heureuses et se sentir exister.
Elles manquent terriblement d'estime d'elles-mêmes.
Or, il ne suffit pas d'avoir été nourri et logé dans son enfance pour avoir le sentiment de sa propre valeur. Il faut également que nos parents et les parents avant eux aient accordé une place dès la naissance à cet enfant.
La psychothérapie analytique, la psychanalyse et les constellations familiales me paraissent être, dans ce cas, les thérapies les mieux indiquées pour mettre à jour ces mécanismes parfois inconscients qui se jouent à notre insu.
Se libérer et guérir des blessures familiales permet de se sentir exister, en tant qu'être autonome, détaché des problématiques familiales, mais sans renier son héritage. Je dirai plutôt que cela permet de faire la paix avec un passé qui ne passe plus.
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Source :
Juliette Allais, Se libérer et guérir des blessures familiales, La psychogénéalogie, J'ai Lu Bien-être, 2007.
Pour aller plus loin :
Anne-Ancelin Schützenberger, Aïe, mes aïeux ! Liens transgénérationnels, secrets de famille, syndrome d’anniversaire, transmission des traumatismes et pratique du génosociogramme Paris, Desclée de Brouwer, 1988.